.jpg)
Comme tout être humain, j’ai eu deux grands-pères. L’un venait d’une famille extrêmement riche, l’autre, d’une famille extrêmement pauvre. Ils sont nés tous deux au début du 20e siècle.
Le premier était un fanatique de ski, d’équitation, de voile et de golf. Jusqu’à son dernier souffle, il a appliqué sa maxime préférée apprise au collège: «Un esprit sain dans un corps sain». Pour Maurice, le sport revêtait une importance quasi-religieuse et les loisirs étaient chose sérieuse. Il devait, non seulement faire du sport, mais y exceller. Et surtout, l’étudier. Dans la grande absurdité de la vie, il avait trouvé un sens, une direction: tout savoir sur la voile, l’histoire équestre et les champions olympiques de slalom géant. Il est mort à 85 ans sur son voilier. L’autre grand-père venait quant à lui d’une famille où tout était combat pour la survie, pour la vie. Remarquez, Réal s’en est très bien sorti, mais il n’aimait pas trop le sport. Ses loisirs, son loisir préféré : travailler. Il est mort à 75 ans dans son atelier en train de réparer un truc ou de gosser quelque chose.
Avancer sur les sentiers de l’histoire