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On a tous déjà été Ariane. Même si on s’appelle Maude ou Louis-Pierre. Même si on a jamais bu de Budweiser en canette. Du moins, c’est cette impression de déjà vu (ou plutôt de déjà vécu) qui finit par nous gagner en regardant le nouveau vidéoclip de Choses Sauvages. Entrevue avec Marc-Antoine Barbier, guitariste du band et accessoirement réalisateur.
Toujours pas d’album (ça s’en vient!), mais déjà trois vidéoclips – L’épave trouée, Laura et aujourd’hui Ariane – tous réalisés par toi, tous avec une touche mélancolique, qui arrive quand même à nous faire remuer l’épaule…
J’ai étudié en cinéma à Concordia, c’est ce qui explique que naturellement j’ai eu envie de réaliser nos clips! Et c’est vrai, t’as raison, nos trois clips qui parlent un peu de filles qui ne se sentent pas bien! Mais ce n’était pas voulu au départ, on s’en est rendu compte par la suite. Il y a ce dénominateur commun entre les trois, mais avec Ariane, on a quand même souhaité être dans une esthétique très proche de la réalité.
On regarde le clip, on entend la chanson, on a l’impression de tous connaître une Ariane, quand on ne l’est pas soi-même!
Oui! On en connaît plein nous aussi. Mais on n’avait pas une personne en tête en particulier, Ariane c’est plusieurs personnes. On a tous vécu ça, brosser toute la nuit avec des amis, avoir du fun, mais quand le soleil se lève la solitude te pogne. D’ailleurs, Ariane ce n’est pas nécessairement une fille, ça aurait aussi pu être un gars.
Tu te retrouves réalisateur attitré, manifestement pas malgré toi! À quoi ressemble le processus de création? Ça reste un travail d’équipe ou c’est le Marc-Antoine show?!
Pour les clips, j’arrive souvent avec une idée générale et on en discute avec le reste du band. Après je pars de mon bord avec Philémon Crête, un DOP avec qui j’aime beaucoup travailler. Cette fois-ci, on s’est dit qu’on allait vraiment travailler sur une esthétique très réaliste, un peu à l’image de ce qu’on met de l’avant sur notre Instagram, un effet un peu… photos jetables?
On a effectivement l’impression que ça a été filmé dans l’esprit gonzo…
On a simulé une vraie soirée. Nous nous sommes réunis avec des amis et l’idée c’était de lancer Lydia Wener (notre Ariane) là-dedans en la dirigeant sommairement. Ça aurait pu chier! C’était un peu scary, la chimie aurait pu ne jamais s’installer et notre concept serait tombé à l’eau. J’ai tendance à toujours me mettre un peu dans la marde! J’avoue qu’à un moment donné dans la soirée j’ai freaké, mais finalement en voyant les images, on savait qu’on avait réussi à obtenir ce qu’on voulait.
Il y a quelque chose de particulier à travailler les clips quand tu fais aussi la chanson que tu veux illustrer. Ça te donne une liberté qui te permet d’aller chercher une esthétique plus cohérente. On ne veut pas être dans les grands concepts; on préfère faire quelque chose de beau et de fort.
Sur le site d’Audiogram, chez qui vous avez signé il y a quelques jours à peine, on dit que votre album plaira notamment grâce à « ses rythmes dansants qui sauront faire lever le party ». Ariane, c’est plutôt sombre non? Pourquoi avoir choisi cette carte de visite?
On se disait qu’à ce moment-ci de l’année, une période où tout le monde est cerné et où on commence à trouver que l’hiver est un peu trop long, ça prenait une toune un peu mélancolique. Mais c’est vrai que sur l’album, il y a deux univers qui se côtoient. Ça reste quand même toujours avec une touche de groove, feel good, même si les paroles ont un côté dark. C’est pas incompatible tsé.
L’album à venir cet automne, ça fait longtemps que vous planchez dessus…
On a travaillé fort. Au début, on était beaucoup dans une phase d’essai. On en a profité pour expérimenter, pour essayer des affaires, trouver notre son. C’était aussi l’occasion d’aller chercher une fan base, de découvrir l’industrie. En plus, ça nous a permis de développer une manière de travailler en équipe efficacement. On veut tout faire ensemble, mais un moment donné ça prenait tellement de temps pour chaque toune, on se disait : voyons ça peut pas être aussi long écrire une chanson! On s’est donné des trucs. Mais là, c’est vraiment nous autres.
Vraiment nous, ça veut dire quoi? Laissons le dernier mot à Tommy Bélisle, claviériste de son état, qui s’est invité dans l’entrevue par courriel…
Au final, si mettons on était des charcuteries, avant on aurait été un plateau de dégustation, mais maintenant on est vraiment contents de vous servir un délicieux 12″ combiné de viandes froides. Et Samuel Gemme c’est les Miss Vickies et Emmanuel Ethier le coke aux cerises.
Ok. Alors tournée de coke aux cerises pour tout le monde! Et pour Ariane aussi.
Un lancement aura lieu ce soit le 12 avril au Vinyle Shop sur Mont-Royal. Détails ici.
On les écoute ici.
On les suit par là.
Et on les regarde ici-là.