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« Americanah » de Chimamda Ngozi Adichie sera une série HBO
Vous avez peut-être vu cette nouvelle circuler sur les interwebs il y a quelques jours, mais le livre Americanah publié en 2013 par l’écrivaine nigériane de renommée mondiale Chimamanda Ngozie Adichie sera bientôt porté au petit écran. Vice, entre autres, rapportait que ce qui devait être un film allait maintenant être une série mettant en vedette Lupita Nyong’o (Black Panther, 12 Years as a Slave) dans le rôle de la brillante Ifemelu.
Le potentiel rassembleur de la littérature
Pilotée par Danai Gurira (Black Panther, Walking Dead) et Lupita Nyong’o, cette adaptation ne pourrait tomber à un meilleur moment. Alors qu’en tant que société, nous sommes justement en train de remettre en question nos conceptions des diverses formes de racisme (appropriation culturelle, stéréotypes raciaux, racisme systémique, etc.) l’oeuvre de Chimamanda Ngozi Adichie n’est rien de moins qu’un incontournable.
À travers une histoire et des personnages bien construits, les écrivains et scénaristes arrivent tous les jours à nous faire prendre conscience de nos multiples angles morts sur des questions sociales complexes.
À travers une histoire et des personnages bien construits, les écrivains et scénaristes arrivent tous les jours à nous faire prendre conscience de nos multiples angles morts sur des questions sociales complexes. C’est le cas de Chimamanda Ngozie Adichie, qui fait définitivement partie des nombreuses voix auxquelles il nous est primordial de porter attention dans le contexte actuel du monde.
Le livre
Americanah raconte l’histoire de Ifemelu, une jeune Nigérienne née dans une famille de classe moyenne qui part étudier aux États-Unis. Une fois en Amérique, celle-ci prend conscience de la couleur de sa peau. « Moi-même je ne me sentais pas noire, je ne suis devenue noire qu’en arrivant en Amérique », écrit-elle. Elle découvre une Amérique qui est loin de l’idée qu’elle se faisait. Elle remarque non seulement les inégalités sociales et ses contradictions qui parsèment son territoire, mais aussi le fait qu’il y a une hiérarchie des minorités visibles. Ifemelu décide donc d’écrire un blogue anonyme intitulé « Raceteenth or Various Observations About American Blacks (Those Formerly Known as Negroes) by a Non-American Black ».
En filigrane à son choc culturel et les analyses qui en découlent, Ifemelu vit une histoire d’amour avec Obinze qu’elle a rencontré dans son pays natal. Vont-ils finir ensemble? Aux États-Unis? En Angleterre? Au Nigéria? En plus de toute la question raciale qui est d’un intérêt majeur dans l’histoire, Ngozi Adichie arrive à nous tenir en haleine quant à l’avenir de cette histoire de coeur.
Un Ted Talk de 2009 et qui résonne encore plus fort aujourd’hui
L’écrivaine est aussi l’auteure de cet incroyable Ted Talk portant sur les dangers des histoires uniques. Elle y dénonce doucement – avec humour et autodérision, mais non pas moins de justesse – les stéréotypes raciaux auxquelles elle a été confrontée lors de son arrivée aux États-Unis.
Elle raconte que les premières histoires qu’elle écrivait mettaient en scène des fillettes blanches qui jouaient dans la neige alors qu’elle n’avait jamais vu de neige, en dit long sur le pouvoir hégémonique de la culture anglo-saxonne sur les imaginaires des littératures dites « mineures ».
L’anecdote sur sa coloc américaine de dortoir universitaire qui lui demande de lui faire écouter de la musique de « sa tribu » et qui se voit surprise de la voir sortir un CD de Mariah Carey est particulièrement savoureuse. Alors que celle où elle raconte que les premières histoires qu’elle écrivait mettaient en scène des fillettes blanches qui jouaient dans la neige alors qu’elle n’avait jamais vu de neige, en dit long sur le pouvoir hégémonique de la culture anglo-saxonne sur les imaginaires des littératures dites « mineures ». Si vous avez un 20 minutes de libres aujourd’hui, prenez-le pour écouter son récit. Il vaut 1000 fois le détour.