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Aller pêcher son repas à la mer… avec sa mère

Récit d'un road-trip magique en Gaspésie.

Par
Ines Talbi
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URBANIA et Tourisme Gaspésie s’unissent pour vous donner le goût de la Gaspésie.

Quand on m’a offert d’aller en Gaspésie pour vivre l’expérience « Pêcher son souper à la Baie-des-Chaleurs », je me suis dit: « Quoi de plus enlevant et joyeux que les mots “Gaspésie, pêcher et manger”. » C’EST LA DEVISE DE MA VIE!

Comme mon père est en train de chiller sur le sable méditerranéen, je invité ma petite mère à venir avec moi. Tsé. Quatre jours de road-trip avec sa fille et du homard. Elle a dit oui. Très rapidement. Comme si j’avais proposé l’inespéré rêvé de son cœur de mère. C’était beau.

Étape 1: musique, soleil de feu et accueil chaleureux

La première journée fut super. Le soleil était hyper show-off. On était un samedi où le trafic avait pris congé. On arrête prendre l’apéro juste avant l’entrée de la Gaspésie, à un endroit qui accueillait les parfaites Random Recipe.

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Le temps de leur dire coucou et que maman prenne mille photos avec Frannie et Fab (ses nouvelles BFF).

Nous sommes finalement arrivées aux portes de la magique Gaspésie et de notre premier arrêt : Sainte-Flavie.

Le paradis de la guédille, mais aussi l’antre sereine de la charmante Brigitte, propriétaire du gîte « Le bois de mer ». Son petit éden est au bord de l’eau et mon timing chanceux fait qu’on a une date avec un coucher de soleil épique.

L’affaire avec la Gaspésie, c’est que le fleuve te rentre dedans d’une force violement belle. Elle te remet le sourire au visage. C’est toujours comme ça.

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L’affaire avec la Gaspésie, c’est que le fleuve te rentre dedans d’une force violement belle. Elle te remet le sourire au visage. C’est toujours comme ça.

Pis le coucher de soleil nous a achevées. Un spectacle gratis et fascinant.

C’était plus grand que nous.

Alors, on s’est assisses. Silencieuses et ébahies.

Mains dans la main, comme pour être certaine d’être dans la même réalité.

Quand le soleil est sorti de scène et que les étoiles ont pris le ciel d’assaut, nos 500 km de route nous ont ramenés sur terre et on a regagné nos appartements pour s’étendre le corps. Demain arrivait et on avait hâte.

Étape 2: conversations mère-fille émouvantes et camping au kombucha

Dimanche, on se lève avec l’odeur du café et des fruits frais. Brigitte nous a concocté un brunch pour 50. Faut nourrir ça, ces deux petites urbaines.

Et puis hop, on reprend la route.

Ma mère ne veut pas quitter.

Maman me parle de son arrivée au Québec il y a 40 ans. De ses premières fois en terre Gaspésienne il y a 25 ans. Elle est désarmante d’honnêteté et de candeur. J’étais en road-trip avec une femme que je ne connaissais pas tant finalement.

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J’ai conduit sans m’arrêter. Un trois heures et demi qui passe comme une seconde. Maman me parle de son arrivée au Québec il y a 40 ans. De ses premières fois en terre Gaspésienne il y a 25 ans. Elle est désarmante d’honnêteté et de candeur. J’étais en road-trip avec une femme que je ne connaissais pas tant finalement. On se parlait entre femmes. C’était foncièrement émouvant.

Arrivées à Bonaventure, je voulais faire découvrir le Cime Aventure à ma maman. Ce camping est un endroit génial. C’est bucolique à souhait. Y a des kombucha, bières et vins locaux. Ça tripe canot-kayak.

Ma mère veut qu’on reste. Et rebelote.

Mais on part.

On a rendez-vous à L’Omirlou pour manger du homard.

Étape 3: anticipation, caprices de la nature et enfin, la mer

L’Omirlou c’est Line, Sylvain et Louis-Philippe. C’est une famille qui a du cœur au ventre et l’appel du large. Sylvain est pêcheur de père en fils et son garçon Louis-Philippe perpétue la tradition. Lyne fut longtemps membre de l’équipage, mais depuis quelques années, elle gère de main de maître l’hébergement, l’administration et la cuisine. Aussi bien dire qu’elle travaille constamment. Le concept de leur établissement : pêcher et manger sa prise.

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On s’installe pour souper à 18 h. On mange du homard pêché le matin même.

Lyne nous explique comment le manger dans les règles de l’art. Je déguste. J’en ai partout. On s’en fout. Ici, on est juste content d’être heureux et repu.

Vite au dodo à 21 h. Le réveil sonne à 3 h demain (ou tantôt, c’est relatif).

3 h. Le réveil m’arrache de mon sommeil pur sans withenoise.
Le café noir comme le ciel fait sa job. On est prêtes à aller chatouiller le homard.

Et puis…. COUP DE THÉÂTRE.

Capitaine Sylvain nous annonce qu’on ne peut pas aller pêcher. Éole et Mère Nature ont décidé de souffler dangereusement. Lyne et Sylvain ne niaisent pas avec la sécurité. On est triste, mais on accepte la réalité. On a mangé le meilleur homard de la vie 6 h auparavant, pis on n’a pas le goût de mourir ce matin.

De toute façon, ma mère a déjà prévu sa prochaine fois puisqu’elle ne voulait pas partir.

On quitte à midi pour aller pêcher le bar rayé à Carleton avec Karine et Benoit de « Pêche Sportive Baie-des-Chaleur ». Encore une fois, c’est des humains d’une gentillesse en or.

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Il pleut, mais la mer est douce. Y a des rumeurs de poissons. Mon amour de la pêche est dans le tapis et ma mère m’avoue qu’elle n’a jamais pêché. On rit même si je vois la crainte dans son œil. Mais en même temps, la madame est partie de sa famille en Tunisie à 23 ans avec 100 $ dans les poches, un français semi-maîtrisé pis des diplômes pas considérés dans un pays à 6904 km de sa famille pour offrir à ses futurs enfants un avenir grandiose…

Faque, je me dis que c’est pas sa première fois la plus rushante.

Mon amour de la pêche est dans le tapis et ma mère m’avoue qu’elle n’a jamais pêché. On rit même si je vois la crainte dans son œil. Mais en même temps, la madame est partie de sa famille en Tunisie à 23 ans avec 100 $ dans les poches, un français semi-maîtrisé pis des diplômes pas considérés dans un pays à 6904 km de sa famille pour offrir à ses futurs enfants un avenir grandiose…

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Benoît est un pêcheur et un pédagogue parfait. Il nous explique tout comme un chef et on passe deux heures et demie à rire parce qu’on est toujours sur le bord de tomber dans l’eau quand y a un bar rayé qui mord à l’hameçon. Ce poisson est en shape et je comprends l’expression « pêche sportive » maintenant. Ma super maman en pogne deux et ses réactions étaient fabuleuses. On revient sur terre avec 6 poissons. J’en donne un à Benoit et on envoie le plus gros au resto « Le Marin D’eau Douce ». Parce que OUI, on mange notre pêche, ce soir. C’est l’idée appétissante entre « Pêche Sportive Baie-des-Chaleur » et « Marin d’eau douce ».
Le resto appartient à Moustapha et son fils Mohamed. Évidemment, ma mère les connaît donc on a eu droit à un service royal. Mais honnêtement, ce service semble être la signature du resto. C’est bon, c’est le fun et la vue est imprenable.

On rentre à l’hôtel pour le dernier dodo. Ma mère s’endort. Je la suis rapidement en me disant que j’ai le cul béni des dieux. Le matin arrive trop vite. On quitte lentement comme pour ralentir le temps et allonger le rêve. Je n’ai pas le goût de partir; un sentiment enveloppant d’être à la bonne place avec la bonne personne.

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Je me rends compte que la Gaspésie et ma mère sont très semblables. Je suis si proche de ces trésors, mais je ne les explore pas assez. En quatre jours, j’ai appris sur ma mère plus qu’en 34 ans. J’ai surtout pris le temps de le faire. Je vous souhaite vraiment d’explorer vos trésors plus souvent. Ils sont souvent justes à côté de nous. Prêts à nous recevoir.

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Pour vivre un road-trip avec autant de soleil, de joie et de bonne bouffe que celui d’Inès et sa mère, visitez le site web de Tourisme Gaspésie.