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Alexandre Hamel, patineur libre

Par
Judith Lussier
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Au Québec, tout le monde sait patiner, mais peu de gens connaissent le patin libre, une forme d’art qui connaît un franc succès en Europe, grâce à la troupe d’Alexandre.

C’est quoi du patin libre?
C’est du patinage contemporain, un mélange de danse contemporaine et de patin. Comme ça n’existait pas, on lui a donné ce nom.

Au fond, c’est du patinage artistique?
Pas en tant que tel. Le patinage «dit» artistique, c’est des concours jugés par un système de points en fonction de critères techniques. Je suis fan de ça et j’en consomme, mais je ne trouve pas que c’est un acte artistique. C’est aussi très strass et paillettes, et très sexualisé.

Mais c’est plus un art qu’un sport?
Oui. C’est difficile de convaincre les conseils des arts de nous subventionner, parce qu’on nous classe dans les sports, mais de vieux routiers du cirque m’ont dit qu’ils étaient déjà passés par là eux aussi!

Pourquoi vous pratiquez-vous à l’Atrium, une patinoire privée?

Parce que c’est interdit de danser sur les patinoires intérieures de la ville de Montréal. On a seulement le droit de tourner en rond dans le même sens que le surveillant. C’est plate! Dehors aussi, on n’a pas le droit de danser, mais ce n’est pas surveillé, alors l’hiver, on patine dehors.

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Est-ce que c’est interdit parce que c’est dangereux?
C’est ce qu’ils nous disent, mais il n’y a rien qui le prouve. En Europe, où on se pratique le reste de l’année, il n’y a pas de problème et les patinoires sont pleines parce que les gens peuvent danser. On y est accueillis en rois, invités pour des spectacles. Ici, les patinoires nous saignent à blanc quand on les loue. On a demandé aux candidats de se positionner sur l’ouverture des patinoires publiques.

Qu’est-ce que vous revendiquez?
Qu’il y ait une gestion légitime des patinoires, parce que c’est une ressource publique. En ce moment, si tu veux réserver la glace pour une pratique ou un évènement, t’es mieux que ton beau-frère soit le gestionnaire de la patinoire.

Votre spectacle s’appelle «Patineurs anonymes» parce que c’est pour vous une dépendance?
Non, mais des groupes de soutien pour ex-patineurs artistiques, ça devrait exister! On ressort de là brisés. Si tu voyais les costumes qu’on me faisait porter! Les paillettes, c’était vraiment pas moi. J’ai été victime d’intimidation. Mais en même temps, je continue à aimer ça et je ne renie pas mon apprentissage.

Pour connaître les dates du spectacle et les réponses des candidats à la mairie : lepatinlibre.com

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