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Acheter un livre québécois, c’est beaucoup plus qu’un geste d’encouragement

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Un peu plus tôt aujourd’hui, le directeur général des Éditions Cardinal, Antoine Ross Trempe, a publié cette réflexion sur Facebook dans le cadre de la journée J’achète un livre québécois! Nous la partageons avec son autorisation.

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Aujourd’hui, 12 août, c’est la journée J’achète un livre québécois.

J’entends souvent, pour justifier l’existence de cette journée, qu’il faut « encourager » les auteur(e)s ou les libraires d’ici. Cette raison m’a toujours fait sourciller. Il y a quelque chose de bizarre dans l’idée d’acheter un livre pour encourager quelqu’un. J’ai l’impression que, psychologiquement, cette raison n’a pas beaucoup de sens. Acheter un livre, ce n’est pas faire un don. Ce n’est pas donner de l’argent à une cause sans rien demander en retour. Ce n’est pas un geste désintéressé.

C’est tout le contraire.

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Au risque de sombrer dans les truismes, acheter un livre, c’est échanger de l’argent contre un objet précieux. C’est de conclure un marché avec un auteur, un éditeur, un libraire. Et vous savez quoi? C’est souvent une excellente affaire pour l’acheteur.

Le lecteur met la main sur un objet qui a généralement pris plus d’un an à concevoir. Chaque livre est un objet qui a demandé à des dizaines de personnes un travail créatif soutenu, méticuleux, ardu, parfois redondant, souvent inspirant. De l’auteure à l’éditrice, du réviseur à la directrice artistique, du correcteur aux représentants, de la coordonnatrice à la libraire, des dizaines de personnes ont dû se donner la main pour tisser une chaine d’enthousiasme qui permettra au livre de voir le jour. Quand la lectrice tient enfin le livre entre ses mains, c’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine, parsemé d’embuches, de décisions difficiles, de prise de risques, de discussions houleuses, de maux de tête, de nuits d’insomnie, de grincements de dents, mais aussi de soulagements, de fierté et du sentiment du devoir accompli.

De l’auteure à l’éditrice, du réviseur à la directrice artistique, du correcteur aux représentants, de la coordonnatrice à la libraire, des dizaines de personnes ont dû se donner la main pour tisser une chaine d’enthousiasme qui permettra au livre de voir le jour.

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Le monde du livre québécois a subi des changements importants dans les dernières années. Ce n’est pas un domaine facile: des éditeurs mettent la clé sous la porte, des librairies ferment, des auteurs abandonnent. Mais on assiste aussi à une nouvelle vitalité de l’industrie poussée par des auteures, des éditeurs et des libraires inventifs, courageux et dédiés.

Le 12 août, je n’achète pas un livre québécois pour encourager qui que ce soit. Les gens qui font les livres, ici et ailleurs, ne manquent pas de courage.

Le 12 août, j’achète un livre québécois parce qu’en échange d’une relativement modeste somme d’argent, je m’achète des heures de plaisir, de rires, de larmes, de réflexions, d’informations, de photographies, de science, d’art et de beauté. J’achète un cadeau que je peux donner à une personne chère. J’achète un objet qui viendra compléter une bibliothèque dont je suis fier. J’achète un objet qui me survivra et qui dira à ceux qui resteront un peu de la personne que j’étais.

Le 12 août, j’achète un livre québécois simplement parce qu’il y a de saprés bons livres québécois!

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