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Abracadabra : pourquoi on dit ça avant un tour de magie?

L'origine des formules magiques

Par
Mali Navia
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Protéger contre les forces du mal ou tromper les apparences, ou encore faire tomber amoureux (ou amoureuse) : les formules magiques ont longtemps été la solution à bien des problèmes. Certaines ont transcendé l’imaginaire et le temps pour atterrir à notre époque sous une forme ou une autre. D’« abracadabra » à « 
Wingardium Leviosa
 », les formules magiques sont en quelque sorte une relique ou l’héritage d’une fascination mythique. Qu’elles aient une sonorité latine, hébraïque ou germanique, ces phrases à caractère ésotérique ont chacune leur histoire. Voici un survol de celles qui n’ont jamais été oubliées.

ABRACADABRA

Sans doute la formule magique la plus utilisée par les magiciens de partout dans le monde, « abracadabra » proviendrait du latin. Rattachée à l’ésotérisme ou à une forme de mythologie, elle aurait une première signification qui daterait du 2e siècle. On raconte que les gens l’écrivaient en forme de triangle pour chasser les maladies de toutes sortes. Certains avancent qu’« abracadabra » serait dérivée du mot grec abraxas (ou abraxax), qui apparaît sur de multiples talismans et amulettes de l’époque de la Grèce antique. Sa signification aurait, elle aussi, une portée divine. De nos jours, impossible de ne pas voir la proximité phonétique avec le fameux sortilège de la mort dans Harry Potter : « Avada Kedavra ».

ALAKAZAM

Selon le dictionnaire Merriam-Webster, cette incantation fait référence à une transformation physique d’origine magique. Sa première utilisation a été retracée au début du 20e siècle dans un journal de Baltimore, aux États-Unis. On croit qu’elle serait un dérivé du mot alagazam, dont la signification étymologique est très floue. Le mot a par la suite été popularisé par l’émission de télé The Magic Land of Allakazam, animée par Mark Wilson dans les années 1960 aux États-Unis. Ce dernier est d’ailleurs reconnu comme le premier magicien à avoir exécuté des tours de magie à la télé. Dans la culture populaire contemporaine, Alakazam est aussi le nom d’un Pokémon très puissant qui constitue la forme évolutive d’Abra et de Kadabra.

HOCUS POCUS

Avant d’être le titre d’un film culte de 1993 mettant en vedette Bette Midler et Sarah Jessica Parker, « Hocus pocus » serait née à partir de la formule magique « hax pax max Deus adimax », raconte-t-on. Le premier ouvrage de magie en anglais, publié en 1654, était d’ailleurs intitulé Hocus Pocus Junior: The Anatomy of Legerdemain. On soupçonne que l’auteur de cet ouvrage ne serait nul autre que le jongleur de la cour du roi d’Angleterre Jacques Ier, dont le nom d’artiste était Hocus Pocus. Contrairement à « abracadabra », qui possède une origine ésotérique, « Hocus pocus » serait une phrase inventée pour le spectacle. Dans l’usage commun de la langue anglaise, l’expression peut aussi être utilisée pour sous-entendre une tromperie.

SHAZAM

L’expression « shazam » serait issue exclusivement de la culture populaire. En effet, ce mot aurait été inventé pour les besoins de la bande dessinée Captain Marvel au cours des années 1940. Le mot « shazam » a le pouvoir de changer le petit Billy Batson en superhéros. Lorsqu’il le prononce, Billy bénéficie de la sagesse de Salomon, de la force d’Hercule, de la patience d’Atlas, de l’éclair de Zeus, du pouvoir d’Achille et de la rapidité de Mercure (S-H-A-Z-A-M). En raison d’un conflit de droits d’auteur avec Marvel Comics, qui a depuis créé un superhéros nommé Captain Marvel, Billy Batson est aujourd’hui connu sous le nom de Shazam.

SÉSAME, OUVRE-TOI !

Les contes des Mille et Une Nuits figurent encore aujourd’hui parmi les histoires les plus connues dans le monde. Fait inusité : on ne sait pas si la célèbre phrase magique « Sésame, ouvre-toi ! », prononcée par Ali Baba pour accéder à la caverne des 40 voleurs, fait bel et bien référence à la graine de sésame. Les théories étymologiques abondent à ce sujet. Le premier traducteur européen de l’œuvre intégrale, Antoine Galland, l’aurait entendue sous forme orale, et c’est ce qui a pu créer une certaine confusion dans la traduction. En hébreu, « sésame » aurait en effet une sonorité similaire à un mot qui fait référence à un portail divin. D’autres hypothèses avancent qu’il s’agit bel et bien de la graine, étant donné que l’huile de sésame jouait un rôle clé dans la magie babylonienne.

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