À l’hôtel Espresso…

Ce n’est pas mon intention de faire de la publicité pour un hôtel, ici, ce matin. Mais, en publiant ce billet, c’est inévitable, c’est ce que je fais.

Hier, on a m’a fait parvenir un lien youtube qui m’a successivement fait bondir d’incrédulité, douter d’un scepticisme profond et finalement, m’enthousiasmer comme une jeune gamin devant de la musique qui joue trop vite.

Faut croire que j’en suis toujours à ce stade. Tout d’abord, visionnons ensemble.

Mon opinion : c’est du génie pur.

Il y a quelqu’un à l’Hôtel Espresso qui tout compris à la vie, au futur, à l’internet. Alors que de plus en plus de compagnies souhaitent connaître des «succès viraux» pour mousser leur marque de commerce et que par le truchement de leur agences de création publicitaires, elles font confiance à des «experts en réseaux sociaux» dans le but d’atteindre cet objectif, de l’autre côté de la clôture, les véritables experts du web, ceux qui font naître les memes et qui alimentent constamment (et bénévolement) la bête organique de leurs idées folles et de leur imagination sans bornes croient parfois que c’est impossible de sciemment concevoir une vidéo pour qu’elle devienne virale.

La publicité de l’Hôtel Espresso prouve que les premiers ont sans doute raison. Et quelle est la clé du succès de tout ça? L’ouverture d’esprit du client. À ce stade-ci, on ne sait rien du tout sur les circonstances de la création de la vidéo ci-haut. Par contre, on s’imagine très bien qu’à un moment donné dans le processus, les créateurs de la vidéo (les deux rappers/humoristes louches?) ont dû aller s’asseoir dans le bureau du patron de l’hôtel pour lui expliquer qu’ils voudraient faire une chanson comique (légèrement macho) et que ça se pourrait que dedans le refrain, ils disent : «Discrétion assurée si t’amènes une bimbo. »

Que le patron en question ait dit : «Super, allez-y», me jette sur le cul. (À moins que le patron de l’hôtel soit la même personne qui a conçu la vidéo, qui, elle-même, est peut-être un des deux comiques. Ce serait une piste à explorer. En tout cas, moi, ça me plaît de penser que le gars vaguement italien qui roule ses R est le propriétaire de l’Hôtel Espresso.) La très grande majorité des propriétaires d’entreprises auraient dit non à un concept de la sorte. Trop risqué, trop ciblé, trop potentiellement controversé, pas assez «familial», bref pas assez plate.

Mais ce qu’on a ici, c’est une publicité qui sort du moule, qui dépasse du cadre et qui ne sombrera pas dans l’Abysse sombre et surpeuplée qui accueille à la fin de leur vie utile les publicités politiquement correctes, quétaines, vides, et convenues.

Et tout ça me rappelle cette publicité pour un centre de conditionnement physique de Charlesbourg.

C’est drôle, ça marche et on s’en souvient presque un an après. Vous rappelez-vous des pubs de Tim Hortons qui jouaient en janvier 2011?