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8 choses que tu peux voir ou sentir ou ouïr ou toucher ou goûter au Burning Man

Par
Marie Ayotte
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La semaine avant la Fête du Travail au Nevada, c’est le moment du Burning Man. Pour ceux qui ne savent pas trop exactement ce que c’est, la meilleure façon de décrire ce festival est probablement : “Woodstock meets Survivor”, ou encore : “Comment plus de 70 000 personnes disjonctées se retrouvent dans un désert à deux heures de toute civilisation pour créer une ville éphémère, autosuffisante et aux mœurs alternatives le temps de quelques jours”.

Et oui, c’est aussi dément qu’il en parait.

Voici donc une petite liste non-exhaustive de ce que tu pourrais y vivre avec tous tes sens, si un jour tu décides de t’y aventurer :

Du sable

Du sable partout, à perte de vue, à l’infini. Du sable dans ce déjeuner à 3 h de l’après-midi, que tu as fait à partir des restants de 3 cannes de conserve pognées en pain et que tu partages avec 14 de tes voisins. Du sable en tempêtes interminables qui t’empêchent de te voir le bout des doigts et encore moins où est donc ben rendue ta tente. Du sable qui te suit partout, des mois durant, même revenu chez vous, même quand tu n’as aucune foutue idée comme il a bien pu se rendre là – ce qui te fait sourire, pareil.

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Du feu

L’histoire de ce festival a commencé au milieu des années 80, sur une plage de San Francisco, où quelques amis ont fait brûler une petite effigie d’un homme en bois, attirant une vingtaine de passants devant ce feu de camp improvisé. L’homme qui brûle a maintenant 32 mètres de haut, et s’enflamme devant des chansons, des danses, des gens qui baisent, mais surtout tellement de pupilles émerveillées et illuminées que ça te marque à jamais comme souvenir.

Des échanges

De base, le Burning Man se veut une société d’échange ; dans le sens que ton repas, partage-le donc – ton alcool et tes massages de pieds, aussi. Dans une société où il est illégal de faire payer pour quoi que ce soit, tes talents, ta débrouillardise et tes histoires salaces sont rendus les meilleurs moyens de te saouler dans un bar de fortune contre un secret, de te faire couper les cheveux contre une danse folklorique ou de te faire faire une manucure par un banquier de 60 ans nu en tutu rose qui te conte sa vie contre le reste de ton diner (true story).

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Du tout nu

Même pas sexuel là. Parce que autant qu’il y a des costumes à couper le souffle, il y a aussi du monde tout nu en quantité. Peut-être par la chaleur (il fait parfois jusqu’à 40 le jour) – ou juste parce que, vraiment là, ouain pis ? – des belles formes d’humains vaguant à leurs activités qui nous rappellent qu’on s’en fait souvent beaucoup trop pour des mamelons à l’air ou un sexe mou gambadant, c’est la norme.

Du sexe

On ne se mentira pas, la rumeur sexuelle de l’évènement n’est pas surfaite, cependant. Tu as toujours voulu te faire réveiller avec une faveur orale (gars ou fille, là)? Tu as juste à aller inscrire l’emplacement de ta tente au clipboard, là-bas. Tu es curieux et veux participer à cette orgie de furies qui se passe live en pleine place publique? Enfile un des costumes qui trainent et go. Madame, tu rêves de tester cette chaise berçante à dildo comme dans Burn After Reading? C’est ta chance. Parce que pour vrai, si tu veux essayer quelques chose – n’importe quoi – là-bas, tu vas trouver quelqu’un de consentant pour l’essayer avec toi.

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Du WTF

Tu as beau être la personne la plus excentrique de ton groupe d’amis, rendu au festival, on va se le dire : tu vas probablement avoir l’air drabe comme un blazer en corduroy beige perdu dans la garde-robe de Mado Lamotte. Et avec raison ; parce que du flyé, du weird, du oh-my-god-ça-n’a-pas-de-bon-sens, tu vas en voir à t’en noyer l’iris. Que ce soit un terrain rempli de 300 flamands roses à monocle, un clown sexy qui fait de la claquette sur des échasses ou un véhicule lance-flammes plus gros qu’un bateau, tu vas te penser plus souvent qu’autrement à un Disney World sur l’acide.

Des enfants

Probablement une des plus grandes polémiques de l’évènement. Parce que d’un bord, le Burning Man accule même les adultes à la limite de leur endurance physique, de leur ouverture d’esprit et de leurs convictions. Cependant, pour certains parents, emmener leur famille est une leçon en vivre et laisser vivre. Un moyen de créer une nouvelle génération qui croule moins sous les tabous. Au moins, ils ont leur propre camp, loin du plus hardcore.

Du beau

Ce qui importe le plus. Parce que des années plus tard, tu ne te rappelleras probablement pas tant que ça de la fois inévitable où tu as perdu connaissance par la chaleur, de la crise de nerfs après 4 jours à être entouré de ce bruit qui finit jamais de finir ou du manque de confort que tu ressens en permanence. Tu vas te souvenir de ces œuvres d’art immenses que des artistes ont mis leurs cœurs, leurs trippes et leurs économies à amener en plein milieu d’un désert aride. Tu vas te souvenir de la fois, belle à en pleurer, où tu as vu 10 pianos à queue, en feu un par-dessus l’autre, faire de la musique alors que leurs cordes brûlaient. Tu vas te souvenir de tous ces gens intéressants qui semblent enfin bien dans leur peau – parce que tu devines qu’ils n’ont pas toujours eu le courage de s’affirmer autant, de se sentir eux-mêmes. Tu vas te rappeler comment c’est important de ramener un peu de cette belle folie-là, dans ton quotidien. Dans ton chez-toi, sans (trop de) sable.

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