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8 choses à arrêter de dire aux pères

Relations humaines

8 choses à arrêter de dire aux pères

La société a évolué. Les pères aussi.

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Les données le démontrent : les pères sont de plus en plus présents et contribuent aux tâches ménagères plus équitablement qu’autrefois. Révolue (peut-être pas complètement) l’époque où ils ne faisaient que travailler de longues heures avant de revenir à la maison pour se caler dans leur sofa et siroter un scotch en attendant que le souper soit prêt.

L’évolution de la figure paternelle ayant eu cours lors des dernières décennies semble cependant ne pas avoir été saisie par tout le monde, ce qui en amène certains à s’étonner de voir des pères occuper des rôles et effectuer des tâches davantage associées aux mères. Ces personnes n’hésitent pas à le dire haut et fort au moindre regard croisé dans l’allée des céréales à l’épicerie, ce qui peut créer certains malaises.

En voici des exemples.

1. Tu devras aider avec le bébé.

Moi qui pensais profiter de mon congé de paternité pour finir mon cabanon en buvant de la bière. Es-tu en train de me dire que la mère de Grayden, notre nouveau-né, a besoin d’aide?

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À une époque pas si lointaine, le rôle du père auprès de son bébé était négligé ; comme la mère le nourrit en l’allaitant – parce que tout le monde sait que c’est la seule et unique façon de faire –, son partenaire ne peut lui être d’une grande aide. Après tout, il n’y a pas 82 autres tâches liées aux soins d’un poupon qui pourraient être assumées par le père.

Heureusement, les temps ont changé, notamment grâce à la mise en place du congé de paternité, et les géniteurs sont aujourd’hui davantage impliqués auprès de leurs enfants, même très jeunes, ce qui leur permet de forger des liens solides avec leurs petits et de favoriser l’harmonie dans leur couple.

Un win-win!

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2. Ta blonde ne sera pas là? Vas-tu être correct?

J’ai pas le temps de te répondre, comme je swipe activement sur Tinder pour trouver une mère remplaçante pendant la fin de semaine de filles de ma blonde.

Même si ça peut sembler complètement invraisemblable pour certaines personnes, les pères sont capables de s’occuper de leurs enfants en l’absence de la mère. D’ailleurs, nombre d’entre eux le font sur une longue période de temps, notamment après une séparation, puisqu’au Québec, une famille monoparentale sur quatre est menée par un père.

Bon, c’est sûr que si un couple vient d’avoir des triplés, ça se peut que le père ait besoin d’aide si sa partenaire devait s’absenter pendant longtemps, mais ça serait aussi le cas si c’était la mère qui restait seule à la maison.

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Même pas besoin d’aide pour faire des tresses! (Juste à suivre ce tutoriel, au besoin.)

3. C’est beau de voir ça.

Je fais l’épicerie avec mes deux enfants, madame. Je ne mérite pas de recevoir une médaille du civisme pour souligner mon héroïsme.

C’est fou de constater à quel point des gens – souvent plus âgés, selon ce que j’ai observé – sont émus de voir un homme seul avec sa progéniture. En même temps, comme je le disais précédemment, la présence des pères auprès de leurs enfants n’était pas chose commune il n’y a pas si longtemps, ce qui explique probablement cette admiration pas vraiment méritée pour des gestes somme toute banals de la parentalité qui ne déclenchent pas la même réaction lorsque accomplis par des femmes.

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Complimentez plutôt les mères, comme c’est encore elles qui se tapent la plus grande part de la charge mentale familiale de nos jours.

4. Tu pleures devant tes enfants?

Oui, il m’arrive de vivre des moments éprouvants et de laisser mes émotions prendre le dessus, même en présence de mes tout-petits. Désolé de ne pas être Arnold Schwarzenegger dans Terminator.

L’époque où les hommes ne pouvaient laisser transparaître la moindre vulnérabilité lors de moments plus difficiles est heureusement révolue, bien qu’un certain mythe énonçant le contraire demeure persistant. Encore aujourd’hui, les membres de la gent masculine sont moins enclins à demander de l’aide psychologique en cas de besoin et trois fois plus susceptibles de mettre fin à leurs jours.

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Alors, allez-y, messieurs : braillez. Braillez de joie, braillez de peine, braillez quand Grayden vous offre un bricolage laid. Laissez les larmes couler quand elles montent et montrez à vos enfants que tout le monde peut être ému de temps à autre.

5. Vous mettez votre enfant en danger.

Non, monsieur, rouler à vélo sur une rue résidentielle dont la limite de vitesse est à 30 km/h ne mérite pas que vous appeliez la DPJ.

Comme j’en ai déjà discuté dans un article précédent, les pères ont habituellement le rôle du parent plus téméraire, celui qui laisse ses enfants prendre des risques calculés de temps à autre. Ça permet aux jeunes de prendre de l’assurance et d’encourager leur développement en saisissant mieux leurs limites, notamment.

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Est-ce qu’il faut nécessairement encourager la petite Jeanne à plonger du tremplin de 10 mètres à la piscine olympique? Non. Mais il faut aussi éviter de surprotéger ses petits, ce qui n’aura pour effet que de retarder leur première débarque, au sens littéraire comme au sens propre.

Faites confiance à votre jugement et laissez vos enfants prendre des risques. Ils vous remercieront plus tard.

6. Tu gardes, en fin de semaine?

Je dois effectivement veiller au bien-être des deux êtres humains que j’ai sciemment conçus avec ma douce moitié et je ne suis même pas payé pour le faire. Elle est où ma deuxième médaille du civisme?

Je sais que changer son vocabulaire peut être difficile, mais le verbe « garder » n’est vraiment pas approprié quand on parle d’un parent qui s’occupe de ses propres enfants. Garder ses neveux et nièces, oui. Garder le chien de sa belle-mère, OK. Garder son propre bébé, ça s’appelle plutôt assumer ses responsabilités de parent.

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À moins que le papa ne soit en otage et ait été contraint d’avoir eu une progéniture parce qu’il craignait pour sa vie – ce qui doit être assez rare, disons –, prendre soin de ses petits, ça vient pas mal avec la décision d’en avoir. Comme père, je trouve ça plutôt insultant que quelqu’un sous-entende que c’est anormal.

Non, je ne garde pas. Je suis père.

7. Ouin, ça va te coûter cher en « Air Lousse »!

Des « Air Lousse »? On est-tu en 1992 et personne me l’a dit?

Dans une famille composée de deux parents, il est normal et sain que chacun ait ses moments en solo : des soirées entre amis, des activités sportives et même un voyage dans le Sud. L’important, c’est que les deux y trouvent leur compte et ne se sentent pas coupables de « délaisser » leurs proches le temps d’un souper au resto, ce qui est moins évident pour les mères.

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Si un certain équilibre existe et/ou que tout le monde est satisfait avec le temps en solo dont il dispose, le concept de « Air Lousse » devient absurde et réducteur. Au risque de me répéter : s’attendre à recevoir une récompense pour s’être acquitté de tâches liées à la parentalité, c’est très étrange.

Veux-tu aussi des points pour avoir préparé ton propre lunch, Francis?

8. Donnez-nous le courriel de votre conjointe pour lui envoyer les informations.

C’est vrai que si une situation survient à l’école et nécessite l’intervention d’un parent, je ne veux surtout pas en entendre parler.

Dans une récente étude réalisée aux États-Unis, des chercheuses ont découvert que les personnes du milieu scolaire responsables de communiquer avec les parents ont tendance à contacter 1,4 fois plus la mère avant le père. Ce résultat s’expliquerait par le fait que le personnel des écoles communique avec le parent qu’il croit être le plus facilement joignable, mais aussi qu’une certaine norme sociale persistante veut que la mère soit toujours le premier parent-ressource.

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L’endurance de ce stéréotype n’aide certainement pas à diminuer la charge mentale des mères, qui est d’ailleurs toujours plus importante que celle des pères, malgré l’évolution des rôles parentaux. Et ça, c’est sans parler de ce que ça insinue : qu’un père est moins préoccupé par le bien-être de son enfant qu’une mère ou que son travail prévaut sur son rôle. « Ma fille s’est cassé un bras en tombant d’un module? Je rentre en meeting, pouvez-vous appeler ma conjointe? » Qui dit ça? Personne, à moins d’être un psychopathe.

Fait qu’appelez-moi si ma fille ne feel pas. Je ne vous raccrocherai pas au nez, promis.

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