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6 séries québécoises qu’on aimerait revoir à la télévision

Après Caméra Café, voici nos demandes.

Par
Hugo Bastien
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Peut-être avez-vous vu la nouvelle circuler mais il semblerait que Caméra Café sera bientôt de retour à la télévision pour notre plus grand plaisir. Comme plusieurs, j’étais un auditeur assidu de l’émission à sketch adapté du concept français, je suis donc assez assez emballé par son retour. Et aux mauvaises langues qui se voient déçues qu’on ramène un « vieux concept », je répondrais de laisser la chance au coureur. Je fais confiance à l’équipe de la nouvelle mouture pour arriver à renouveler le concept et l’amener ailleurs.

Avec cette annonce, je me suis mis à me demander quelle autre série québécoise mériterait de revenir sur nos écrans. Quelle histoire vaudrait la peine d’être poursuivie? Quel univers serait encore pertinent pour explorer des enjeux actuels? Après réflexions, voici 6 séries qui seraient dues pour une deuxième vie.

19-2

On sentait un certain épuisement dans la dernière saison de 19-2, mais ça reste une des meilleures séries que j’ai écoutées sur l’univers policier : les thèmes abordés étaient larges, engagés, et on avait vraiment l’impression d’espionner les coulisses sombres du poste 19. C’était confrontant, nuancé, souvent triste et par moment, disons-le, un peu over the top quand ils criaient « DROP TON GUN » à chaque trois scènes.

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Bon, plusieurs d’entre vous doivent se dire « Ouais mais on a-tu vraiment besoin d’une émission de police? C’pas comme s’ils avaient la cote en ce moment… #ACAB ». Mais selon moi, c’est exactement pour ça que le retour de 19-2 serait intéressant. Disons que le ton de la série originale n’était pas comparable à celui de Cops. On allait au-delà de la simple dualité « la police vs les méchants », et ça faisait du bien.

C’est donc pour ça que je serais curieux de voir comment se déroulerait le quotidien du poste 19 aujourd’hui, à l’ère où les dénonciations de brutalité policière et de profilage racial ne cessent de revenir dans les manchettes. Comment est-ce que l’équipe de policiers réagirait à ces reproches? Que penseraient les patrouilleurs de l’idée de « définancer la police »? Quels changements seraient amenés à l’interne pour réagir aux enjeux qui se sont retrouvés sous le spotlight dans les derniers mois?

Tant de questions qui redonneraient un second souffle à cette histoire.

Les Bougons

Le Québec a besoin de plus de satire politique. Tellement fucking plus. Plus de 14 ans après la fin des Bougons, on remarque d’ailleurs que les problèmes pointés du doigt à l’époque n’ont pas vraiment évolué, à la limite ils ont même empiré. Sans compter tous les nouveaux enjeux.

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J’aimerais savoir ce que la famille Bougon ferait comme entourloupe si elle existait aujourd’hui. Ferait-elle la piasse sur la montée de l’intolérance, la 5G, les produits naturels, la fraude par Internet, le catfishing, la PCU, les données de Desjardins?

2020 serait un nouveau terrain de jeu tellement fertile pour une famille aussi opportuniste. Avec la crise du logement qui s’accélère et l’écart de plus en plus grand entre les riches et les pauvres, ramener une série comme celle-là ferait du bien à la province.

Le Québec est dû pour se faire mettre à nouveau la face dans son caca.

Un gars / Une fille

À première vue, ramener une série aussi sexiste serait casse-cou. Est-ce qu’on veut vraiment encore se faire servir des jokes de « les gars aiment le hockey, les filles conduisent mal » en 2020? La réponse est non.

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Sauf que si on s’attarde au coeur même de la série, on y retrouve un thème universel et intemporel qui va au delà de la simple dualité « homme vs femme » : les relations de couple.

Partager sa vie et son intimité avec quelqu’un d’autre, c’est difficile et ça peut créer de la tension peu importe notre genre et notre orientation sexuelle. Les relations de couple prennent tellement de formes différentes de nos jours que les possibilités me semblent infinies.

Une fille / Une fille, Un gars / Un gars, Iel / Iel, Whatever / Whatever : amenez en des titres et des modèles différents de relation à la télé!

Là où certains pourraient y voir une pente glissante, j’y vois plutôt un défi créatif et humoristique qui mériterait d’être tenté et qui pourrait amener beaucoup de diversité dans un futur Gala Artis (si c’est vraiment possible).

https://www.youtube.com/watch?v=pKf61sWqajU

Demain des hommes

Yooooooooooooooooooooooooooo.

De toutes les morts de séries dans les dernières années, celle de Demain des hommes me reste encore dans la gorge. Moi qui n’a JAMAIS eu d’intérêt pour une série sur le hockey – ou le sport en général d’ailleurs – (à part peut-être Battlebots, si on considère les combats de robots comme un sport), je suis pourtant resté accroché à Demain des hommes tel un sudiste à un drapeau confédéré.

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Ce qui me faisait capoter dans cette série n’était pas le hockey (surprise), mais bien la qualité du jeu des acteurs et des dialogues. Pour la première fois, je retrouvais des personnages de jeunes qui parlent vraiment… comme des jeunes. Pas de patois genre « C’est poppé au max » ou « Ça bounce dans le twitter ». Non, on avait enfin droit à des dialogues crédibles, et des enjeux qui touchent vraiment les jeunes adultes.

Cette série prouvait qu’on peut raconter une histoire avec des personnages principaux dans la vingtaine, sans que ce soit nécessairement une série jeunesse. Dans un contexte où les diffuseurs s’arrachent les cheveux en se demandant comment intéresser les jeunes à la télé d’ici, j’aurais envie de répondre : « Arrêtez de couper les séries qui portent leurs problèmes à l’écran de manière crédible et sans jugement, et ce sera un bon début ».

Bref, tout ça pour dire que J’EXIGE qu’on ramène Demain des hommes, ne serait-ce que pour compenser pour toutes ces années où on nous a servis Lance et compte.

https://www.youtube.com/watch?v=iOQuhSR1p1M

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Encore sous la garantie

Cette émission jadis diffusée à Vrak est passée sous le radar, mais elle aurait sa place plus que jamais en 2020. Animée par Simon Laroche, le concept invitait les jeunes à inscrire une personne âgée de leur entourage qu’ils trouvent « cool ». Les personnes âgées sélectionnées étaient ensuite amenées à relever une série de défis, pour prouver qu’ils sont encore « sous la garantie » (C’est le titre de l’émission. Aviez-vous remarqué?).

La pandémie a prouvé que nos liens avec les ainés sont en décrépitude, et je pense qu’une série du genre pourrait rouvrir un dialogue plus que nécessaire.

Par contre, attendons la fin du virus avant de se mettre au tournage plz. Pas envie d’avoir la disparition d’un CHSLD sur la conscience.

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Les pires chauffards québécois

On est trois personnes à mener ce combat au Québec (les deux autres sont mes anciens colocs), mais on doit ramener les Pires chauffards québécois à la télé AU PLUS VITE.

La Terre se meurt, le peuple est divisé, le Canadien ne gagne toujours pas la coupe : c’est le temps pour Richard Turcotte, et son équipe de juges de revenir sur nos écrans et nous sauver de la fin du monde.

Là je vous entends vous dire dans votre tête que cette déclaration d’amour est en fait ironique. Que ça se peut pas que du monde attendait les épisodes tous les lundis en faisant des paris sur le participant qui serait réhabilité. Que c’est pas possible d’aimer les Pires chauffards au point d’avoir sérieusement considéré faire faire une murale de tous les participants dans mon nouvel appart.

Mais c’est très mal me connaître.

Moi qui n’a jamais vraiment embarqué dans la télé-réalité, je me suis surpris à tomber BIG TIME dans les Pires chauffards. Le choix de casting était parfait d’année en année, les juges étaient à la fois rigides et compréhensifs, mais surtout, on sentait la fierté des chauffards lorsqu’ils étaient réhabilités. C’était une télé-réalité mais qui faisait se sentir bien. On ne se divertissait pas aux dépens des participants, mais bien avec eux. On sentait leur désir de s’améliorer, et on était de leur bord.

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On veut moins de talk-shows, et plus d’émissions où des gens essaient de faire reculer un autobus sans perdre les pédales. Et que personne ne vienne me dire qu’avoir un Guillaume et une Gaétane dans une émission ne ferait plus de la bonne télé!