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6 choses que vous ne saviez pas sur l’histoire des toilettes
Aujourd’hui 19 novembre, c’est la journée mondiale des toilettes. C’est aussi la journée mondiale de l’homme, mais comme tous les jours c’est la fête de l’homme, il nous semblait plus intéressant de vous parler de toilettes.
L’initiative de consacrer une journée aux toilettes ne vient pas de Guy Fournier, mais bien des Nations Unies. Rien ne nous empêche de célébrer les toilettes comme on l’entend et ça viendra plus tard dans cet article, mais il est bon de savoir d’abord pourquoi cette journée existe.
Les Nations Unies souhaitent attirer l’attention sur les conditions de mauvaise hygiène et d’insalubrité dans lesquelles vivent encore trop de gens. Les statistiques de l’organisation sont en effet alarmantes: 4,2 milliards de personnes (plus de la moitié de la population mondiale) vivent sans accès à des installations sanitaires. 297 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de diarrhée pour avoir bu de l’eau insalubre ou par manque de services d’assainissement ou d’hygiène des mains.
«Pouvez-vous imaginer la vie quotidienne de ces personnes privées de toilettes sûres ? Pensez-vous qu’il soit possible de s’extraire de la pauvreté dans de telles conditions ? Il faut garantir à toutes et à tous l’accès à des toilettes sûres, sans oublier personne, parce que l’hygiène est un droit humain.» C’est ce qu’on peut lire sur leur site. Allez y jeter un oeil si jamais vous cherchez à vous impliquer dans cette campagne de sensibilisation.
Et maintenant, passons aux fun facts savoureux qui ponctuent l’histoire des toilettes.
Dieux romains et graffitis niaiseux
Les toilettes existaient bien avant la Rome Antique, mais les aménagements sanitaires romains sont ceux connus par pas mal tout le monde. Cependant, saviez-vous que deux dieux étaient dédiés aux toilettes? Crépitus, le dieu des pets et Stercutius pour les «lieux d’aisance» et le fumier. Il y avait aussi une déesse, Cloacina qui devait protéger l’égout principal.
Les toilettes existaient bien avant la Rome Antique.
Autre fun fact: les p’tits bums qui écrivent des graffitis niaiseux dans les toilettes, ça date pas d’hier. Dans la ville d’Herculanum (disparue avec Pompéi lors de l’éruption du Vésuve), on a retrouvé dans les toilettes de l’époque un graffiti latin disant: «Apollinaris medici Titi Imperatoris hic cacavit bene».
Traduction slaque: « Apolinaire, médecin de l’Empereur Titus, a fait un beau caca dans cette toilette». Slow clap, Apolinaire.
Envahir les châteaux médiévaux par les toilettes
Au Moyen Âge, dans les châteaux, on appelait les toilettes «garderobe». C’était un tout petit réduit (gros comme un… garde-robe) dans lequel il y avait un siège troué pour y faire sa besogne. Ladite besogne disparaissait alors dans une chute menant à une ouverture sur le dehors. Si le château était construit sur le bord de l’eau, la marée se chargeait alors de nettoyer les besognes.
Cependant, si le château était bâti en campagne, ces ouvertures pouvaient devenir un point faible dans la défense du château. Suffit de penser au siège du château Gaillard en 1204, capturé par les Français grâce à quelques courageux soldats qui ont grimpé dans la chute d’un des garderobes. Un bel exemple qui prouve qu’il faut savoir se mettre dans la marde pour réussir (scusez-la).
La Grande Maison du Soulagement
À l’époque d’Henry VIII, au somptueux palais Hampton Court, résidence royale, on a bâti The Great House of Easement, aka la Grande Maison du Soulagement. C’est une bâtisse qui abritait plusieurs toilettes (28) pour accommoder tous les courtisans et employés du palais habitant les lieux. La bâtisse existe toujours aujourd’hui, mais elle abrite les bureaux de la direction.
Profession: torcheur de fesses royales
Porte-coton, c’est ainsi qu’on appelait la personne chargée d’assister le roi ou la reine lors de ses royaux besoins. Peut-être qu’aujourd’hui ça ne se met pas vraiment sur une bio Tinder, mais à l’époque, c’était un poste super important! Pourquoi? À cause du pouvoir d’être à proximité du pouvoir! C’était pas rare pour des courtisans ou des ministres de demander discrètement au porte-coton de glisser un mot au roi à propos de tel problème ou telle faveur à accorder.
Peut-être qu’aujourd’hui ça ne se met pas vraiment sur une bio Tinder, mais à l’époque, c’était un poste super important!
En Angleterre, on les appelait The Groom of the Stoole: préposé aux selles. C’était souvent une charge attribuée au fils d’un noble important ou d’un membre de la gentry. Avec le temps, ils finissaient par changer de poste pour occuper diverses fonctions administratives et secrétariales.
Avis aux fils à papa: comptez-vous chanceux d’avoir une job dans la business à papa, si vous viviez à l’époque élisabéthaine, vous auriez à torcher le roi avant d’avoir une vraie job.
Mort sans flusher
Le 25 octobre 1760, le vieux roi anglais George II, 77 ans, aveugle d’un oeil et dur d’oreille, se lève pour aller faire son caca matinal. Quelques instants plus tard, son valet entend un son qu’il a décrit plus tard comme «plus fort encore que le pet royal», suivi d’un bruit sourd «comme une bûche de bois qui tombe par terre». Le valet se précipite dans le cabinet royal et voit le malheureux George étendu par terre, inconscient. Un médecin est appelé, le roi est transporté dans son lit, mais il meurt peu après. Un examen post mortem a suggéré qu’il était mort d’un anévrisme aortique, probablement parce qu’il avait trop forcé.
Je sais pas vous, mais je suis désormais traumatisée de savoir qu’on peut mourir sur la bolle, d’avoir trop forcé. À moi les fiiiiiiiiibres!
La Grande Puanteur de 1858
Il faisait tellement chaud et les installations sanitaires de la ville étaient tellement débordées que les vapeurs de caca et autres déchets alors jetés dans la Tamise ont littéralement rendu les gens malades.
Pour qu’on se souvienne d’une histoire de marde après 162 ans, c’est que ça devait puer en ta’! En étudiant les ANNALES (lol) de la ville de Londres, on tombe sur cet événement nommé The Great Stink, qui s’est passé en juillet et en août 1858. Cet été-là, il faisait tellement chaud et les installations sanitaires de la ville étaient tellement débordées que les vapeurs de caca et autres déchets alors jetés dans la Tamise ont littéralement rendu les gens malades. Il y a eu trois épidémies de choléra liées à cette situation (qui existait déjà avant l’été 1858).
Les politiciens du Parlement, situé sur le bord de la Tamise, ont finalement légiféré sur la rénovation du système sanitaire de la ville, incommodés eux aussi par l’odeur dégueulasse.
C’est l’ingénieur civil Joseph Bazalgette qui a sauvé Londres en mettant au point un tout nouveau système d’égouts au centre-ville de Londres, redonnant ainsi aux habitants un air plus frais, mais surtout, le goût de vivre.