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5000 votes par sac de sable

Par
Judith Lussier
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C’est la fin de semaine du Grand Prix, de l’ouverture des Francofolies, du shower de la blonde de mon cousin, et de la grande corvée de nettoyage de la Montérégie.

Évidemment, Jean Charest n’est ni au Grand Prix, ni aux Francos, ni au shower de Mélanie. Il est là où sont les votes. Je viens de le voir, en entrevue à LCN avec Jean-Luc Mongrain. Notre Premier ministre n’a pas hésité à mettre les mains à la pâte, l’épaule à la roue. Devant un petit bout de femme épuisée de soulever des sacs de presque son poids, notre valeureux John Jack a soulevé des sacs à son tour. Un sac, 5000 votes. Un deuxième sac, 5000 votes de plus. Puis trois, puis quatre, puis cinq. Un beau topo avec Jean-Luc Mongrain. Une poignée de main avec l’animateur vedette de LCN : 6000 votes.

Jean Charest sera réélu c’est certain.

À côté de ça, notre pauvre maire du plateau Mont-Royal, Luc Ferrandez, n’arrive pas à dormir parce que sa femme enceinte se roule dans son lit, nous apprend ce matin dans La Presse Michèle Ouimet dans un excellent papier humanisant. Il change la signalisation sur deux rues et devient l’ayatollah du mode de vie piéton, l’extrémiste du plateau, l’hurluberlu des transports. L’homme à abattre. Pourtant, c’est sur la promesse d’apaiser la circulation de l’arrondissement que Ferrandez a été élu. Le restaurant du Parc Lafontaine, c’est un détail. Les gens ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent. Ils ont voté pour moins de circulation, mais se réjouissent beaucoup plus de leur nouveau resto.

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Ça me fait penser à la fois où le directeur de mon école secondaire avait décidé de changer l’horrible sonnerie par un mélodieux son de cloches. Pour nous faire plaisir. Le monde avait chiâlé; la sonnerie est revenue comme avant. Mon directeur aurait gagné ses élections.

Peut-être que Luc Ferrandez aurait dû faire comme Jean Charest : aller sur le terrain. Gérer lui-même la circulation avec ses mains. Dire à James Hyndman qu’il comprend ses frustrations. Décidément, notre maire d’arrondissement a des croûtes à manger avant de devenir le fin renard politique qu’est Jean Charest.