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5 tendances des jeux vidéo observées à l’E3

Notre collaborateur Pier-Luc Ouellet était sur place.

Par
Pier-Luc Ouellet
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Je suis un maudit nerd, assez que quand j’ai eu l’occasion d’aller à l’E3, même si ça me demandait de me rendre à Los Angeles pour finalement m’enfermer en dedans pour jouer à des jeux vidéo, je n’ai pas hésité une seule seconde.

Si vous ne connaissez pas l’E3, c’est un acronyme qui signifie Electronic Entertainment Expo. En gros, c’est la grand-messe du jeu vidéo. C’est là où tous les développeurs vont pour présenter leurs nouveaux jeux, pour dévoiler des bandes-annonces en grandes pompes, et pour faire des malaises sur scène.

Évidemment, à l’ère de l’Internet, on peut écouter les conférences sur notre ordi, pas vraiment besoin de se déplacer pour assister à l’événement. Par contre, sur le terrain, c’est plus facile de distinguer certaines tendances qui commencent (ou qui continuent) à se dessiner.

Si vous vous demandez où s’en va le monde des jeux vidéo, en voici un petit aperçu, basé sur l’E3 2019.

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Le streaming

Les compagnies de jeux vidéo, même si elles font des produits le fun, restent des compagnies avant tout.

Et y’a rien que les grosses entreprises aiment comme devenir obsédées par la dernière affaire à la mode. Pendant un bout, c’était les réseaux sociaux, et tous vos produits, de votre pâte à dents à vos bananes, avaient un compte Snapchat et voulaient jaser avec vous sur Facebook (tsé, des fois que vous ayez de brûlantes questions sur les mangues à 1 h du matin).

Cette année, les compagnies de jeux vidéo étaient obsédées par le streaming. Ça paraissait que Google a dévoilé il y a quelques mois leur plateforme de gaming Stadia, qui permettra de jouer à des jeux sur n’importe quel écran sans les télécharger d’avance, un peu à la manière de Netflix.

Toutes les compagnies, ou presque, ont emboîté le pas.

Microsoft a annoncé Xcloud, qui permettra de jouer à des jeux de Xbox sur téléphone intelligent. On l’a essayé et ça fonctionnait relativement bien, mais reste à voir combien de données seront requises.

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Microsoft a annoncé Xcloud, qui permettra de jouer à des jeux de Xbox sur téléphone intelligent. On l’a essayé et ça fonctionnait relativement bien, mais reste à voir combien de données seront requises et comment ça va fonctionner quand on va être seul à la maison, sans expert de Microsoft qui veille au grain.

Même si Sony n’était pas présente à l’E3, on sait qu’elle travaille avec son rival Microsoft pour améliorer son propre service de streaming, PS Now.

Bethesda, la compagnie derrière Fallout et Skyrim, a aussi présenté Orion, sa technologie qui devrait faciliter le streaming de ses jeux.

Et même si Ubisoft n’a pas (encore) sa propre plateforme de streaming, elle pousse fort fort fort ses jeux sur Stadia.

Bref, dans les années 2020, les compagnies vont tout faire pour que vous arrêtiez d’avoir vos propres copies de leurs jeux.

Hollywood s’invite chez les gamers

Même si vous n’avez suivi l’E3 qu’avec peu d’intérêt, c’est sûr et certain que vous avez entendu parler de la présence de Keanu Reeves lors de la conférence de Microsoft. Le beau brun, qui était là pour annoncer qu’il tenait un rôle dans Cyberpunk 2077, a totalement volé la vedette.

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Et il n’était pas le seul acteur présent à l’E3. Ubisoft a également annoncé que Jon Bernthal (Shane dans The Walking Dead, le Punisher) tenait un rôle dans son nouveau titre de la série Ghost Recon.

Visiblement, les compagnies aiment mettre des visages connus dans leurs jeux, parce que ça ajoute de la crédibilité et de la notoriété aux différents projets.

Et avec tout le boucan qu’a causé la présence de Keanu sur la scène de Microsoft, vous pouvez vous attendre à ce que les compagnies redoublent d’efforts pour attirer des gros noms dans leurs titres.

Vivement Guylaine Tremblay dans le prochain Final Fantasy.

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Les abonnements

Le modèle d’affaires des jeux vidéo est en pleine transformation.

Avant, c’était simple : une compagnie sortait un jeu, tu l’achetais, tu y jouais jusqu’à tant que tu te tannes, et t’achetais un autre jeu.

Oubliez ça, c’est fini.

Avant, c’était simple : une compagnie sortait un jeu, tu l’achetais, tu y jouais jusqu’à tant que tu te tannes, et t’achetais un autre jeu. Oubliez ça, c’est fini.

Depuis plusieurs années, on voit des contenus téléchargeables (DLC) qui viennent bonifier le jeu après sa sortie, en échange d’un montant d’argent. Il y a ensuite eu les microtransactions, qui vous proposent d’acheter des petites choses, allant d’un manteau pour votre personnage à des points d’expérience, à la manière d’un jeu mobile.

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Mais les visées des entreprises deviennent encore plus ambitieuses. Il y a évidemment le streaming, dont je vous ai parlé plus haut, qui fonctionnera avec un abonnement, comme Netflix.

Par contre, même sans streaming, on vous propose déjà une foule d’options d’abonnement. EA propose déjà Origin Access et Sony PlayStation Now, mais les compétiteurs se font de plus en plus nombreux.

Xbox proposait déjà le Game Pass, qui offre l’accès illimité à TOUTES ses nouveautés, en plus d’un bon nombre de jeux plus anciens en échange d’une somme mensuelle. Ils ont bonifié cette offre cette année en dévoilant le Game Pass Ultimate, qui donne accès à ce catalogue de jeux sur votre Xbox ET sur votre PC, pour 15$ par mois.

La rumeur court que Microsoft offrirait même le service sur la… Nintendo Switch, mais rien n’a été confirmé à l’E3.

Ubisoft a également annoncé son service d’abonnement, Uplay+, qui donnera accès à tous ses jeux pour 15$ par mois, contenu téléchargeable inclus. Ainsi, si vous êtes vraiment fans d’Assassin’s Creed, ça peut être une bonne façon d’en faire une overdose à bas prix.

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Bref, tout le monde essaie de devenir LE Netflix du jeu vidéo, un futur où on a accès à beaucoup de divertissement pour un seul prix… mais où on pleure quand notre série préférée disparaît.

Les guns

Dans les années 90, tous les jeux mettaient en vedette des animaux colorés avec de l’attitude. Sonic était suivi par un milliard de clones faits de fourrure et de mauvaises blagues.

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Puis, au tournant des années 2000, les développeurs ont découvert que le monde aimait ça tirer sur d’autre monde, et on n’est jamais revenu en arrière.

Si vous pensiez que c’était cette année que la tendance allait se calmer, oubliez ça.

Ubisoft continue à avoir un gros kick sur Tom Clancy, et encore une fois ça fait « POW! »

Bethesda, pourtant connue pour sa série Elder Scrolls (Oblivion, Skyrim) a à peu près juste présenté des jeux avec des personnages qui se tirent dessus.

Ubisoft continue à avoir un gros kick sur Tom Clancy, et encore une fois ça fait « POW! »

Même Cyberpunk 2077, le jeu qui a attiré tous les regards cette année, nous met dans la peau d’un mercenaire du futur qui tire du gun… ou qui pirate le cerveau des autres pour qu’ils se tirent eux-mêmes avec un gun (ça va être bizarre comme jeu).

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Disons que l’initiative pour le contrôle des armes à feu ne s’est pas encore rendue au monde des jeux vidéo.

Mort à l’E3

Je suis content d’être allé à l’E3 cette année, parce que ça sent la fin de party.

Oui, c’est encore un énorme événement où se retrouvent des dizaines de milliers de personnes, mais il y a de grands absents à l’E3 : les compagnies de jeux. Depuis plusieurs années, Nintendo préfère préenregistrer des vidéos, les Nintendo Direct, plutôt que de tenir une conférence en direct. Microsoft tient encore une conférence, mais préfère la faire dans son propre amphithéâtre situé à quelques pas de l’E3 (tsé, quand tu as ton propre stade…) De son côté, Sony, a décidé de carrément ne pas se présenter.

Ce n’est pas difficile à comprendre : au lieu de présenter une conférence qui coûte une fortune et pour laquelle les compagnies vont se faire critiquer anyway, celles-ci préfèrent de plus en plus faire leurs propres annonces au moment qui leur convient, en s’assurant que leurs pubs ne se noient pas dans la masse de grosses nouvelles qui émane de l’E3.

Mais c’est un peu plate pour le party, mettons.

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