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5 suggestions de visionnement des fêtes pour les gens écoeurés de regarder « Bach et Bottine »
Le temps des fêtes, c’est pas pour tout le monde.
Entre la proximité forcée et l’isolement, c’est trop souvent périlleux d’y trouver sa zone de confort. Il y a aussi un autre problème avec les fêtes : on fait tout le temps les mêmes maudites affaires. On mange la même bouffe, on boit du lait de poule, on joue aux cartes avec des gens qu’on voit de une à deux fois par année parce qu’on sait pas quoi faire d’autre avec.
Et, surtout, on regarde fucking Bach et Bottine pour la 128e fois à Ciné-Cadeau.
Mes respects à Mahée Paiement et Raymond Legault, mais, j’ai jamais aimé ça, Bach et Bottine. Ça et tous les maudits Contes pour tous que les adultes trouvaient donc beaux et appropriés pour les enfants au début des années 90. Vous avez le droit d’aimer ça. Ma propre sœur a toujours tripé là-dessus, grand bien lui en fasse, mais vous avez le droit de vouloir autre chose. Tout comme vous avez aussi le droit de vivre vos fêtes à votre façon.
Cette liste contient des suggestions Ciné-Cadeau (et de la programmation un peu plus adulte, mais somme toute assez familiale de Cinéma en fête, aussi à Télé-Québec) pour ceux et celles qui ont envie de changer le mal de place, cette année.
Niagara (Cinéma en fête – le samedi 16 décembre à 20h00)
Quoi de mieux pour partir le bal qu’un petit film québécois qui mérite plus d’amour qu’il en a eu jusqu’à maintenant? Réalisé par Guillaume Lambert, Niagara raconte l’histoire de trois frères qui ne s’aiment pas plus qu’il ne le faut et qui devront reprendre contact après la mort de leur père, ce dernier ayant perdu la vie suite à un malheureux incident alors qu’il tentait de réaliser le Ice Bucket Challenge.
Vous souvenez-vous de ça? C’était une autre époque, hein?
Niagara est un excellent film pour vous mettre dans l’esprit des fêtes malgré sa mélancolie assumée, parce qu’il nous rappelle à quel point ça peut être difficile, la famille. Les efforts qu’on y met ne nous reviennent pas toujours, mais c’est quand même (en tout cas souvent) un rempart contre la solitude et le manque d’amour. C’est pas parce qu’on a de la difficulté à se le dire qu’on ne s’aime pas. Niagara ne dit peut-être pas explicitement ça, mais on le ressent à l’écoute.
Tintin et l’affaire Tournesol (Ciné-Cadeau – le dimanche 24 décembre à 18h30)
Tintin c’est quand même un classique des fêtes, mais c’est aussi un plaisir quatre saisons et dans L’affaire Tournesol, le petit reporter roux au toupet crêpé nous apparaît sous son meilleur jour. La plus psychédélique de ses aventures raconte l’histoire du kidnapping du bon professeur Tournesol en rapport avec une de ses créations et d’un conflit entre les deux nations imaginaires préférées d’Hergé, la Syldavie et la Bordurie.
D’abord, et avant tout, L’affaire Tournesol est un excellent dessin animé d’espionnage et une allégorie colorée de la guerre froide, mais c’est aussi l’aventure la plus déjantée de Tintin et un document d’époque absolument fascinant à propos de la façon dont on percevait le monde et les conflits géopolitiques alors qu’on ne pouvait pas s’informer via Internet. Un visionnement qui me fascine à chaque fois.
Jésus de Montréal (Cinéma en fête – le lundi 25 décembre à 22h30)
Dites-moi ce qu’il y a de plus excitant que de passer Noël avec un faux messie! Jésus de Montréal, c’est le film le plus conceptuel du catalogue de Denys Arcand. Il a réalisé ça avant qu’il ne devienne cool. C’est une sorte de métadiscours autour de la passion du Christ où le personnage principal Daniel l’interprète et la vit en même temps. Si ça sonne à la fois prétentieux et surréaliste, c’est parce que ça l’est.
Mais c’est aussi le fun, là!
C’est beaucoup moins le cas aujourd’hui, mais le cinéma québécois a pendant longtemps été ancré dans un insupportable réalisme du terroir. Alors, un film aussi expérimental et divorcé du réel était une nouveauté plus que bienvenue à l’époque et ce petit côté un peu dadaïste le rend encore aujourd’hui unique et fascinant. C’est aussi un drôle de film à revoir à différentes époques à cause de son propos très abstrait sur la religion.
Le géant de fer (Ciné-Cadeau – Le samedi 30 décembre à 15h30)
Un joyau semi-oublié dans le répertoire des films familiaux. Paru originalement en 1999, Le géant de fer a été en développement pendant 5 ans. C’était au départ censé être une comédie musicale composée par Pete Townshend, le guitariste du groupe rock légendaire The Who. Comment est-ce finalement devenu l’histoire de l’amitié entre un petit gars et un robot de 50 pieds de haut? Ça, c’est un peu moins clair.
Cela dit, Le géant de fer est le parfait interlude à deux séances de huit heures de Pat’Patrouille afin de partager un moment de qualité avec votre tout petit. Mais enfin, pas trop petit, là. C’est un film pour les 6 à 10 ans, je dirais. Pour les plus vieux, aussi, mais Le géant de fer laisse une marque plus importante dans l’esprit du public de cette tranche d’âge.
Le dîner de cons (Cinéma en fête – Le lundi 1er janvier à 00h15)
Celui-ci n’a pas besoin de présentation! Un véritable classique au Québec comme en France!
Pour ceux et celles qui vivent sous une roche depuis 2001 (ça a été mon cas pendant dix ans), Le dîner de cons raconte l’histoire d’une bande d’amis qui organise des dîners où chacun d’eux doit, à tour de rôle, trouver un con dont il faut se moquer toute la soirée. Ça a été repris au théâtre comme au grand écran un peu partout dans le monde.
Il s’agit d’un film que je vous conseille parce que… ben, c’est le fun de regarder un film à propos de rassemblements où les gens sont délibérément désagréables les uns avec les autres. Parce qu’on essaie toujours d’être fins pendant les fêtes et que ça ne fonctionne jamais vraiment.
Je vous conseille de regarder Le dîner de cons au jour de l’an simplement parce que ça fait du bien de vivre ses émotions, même par procuration.