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5 ressources pour les artistes en détresse

Encore plus utile qu'un accordeur ou qu'un jack 1/4.

Par
Guillaume Mansour
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Après avoir dressé un portrait plutôt sombre de l’état de santé mentale de nos ami.e.s les artistes, c’était impensable pour moi de ne pas trouver de solutions à ce fléau. C’est pourquoi j’ai puisé dans mon kit de survie personnel et j’ai retâté le pouls de la communauté musicale pour en ressortir quelques pistes de réflexion ainsi qu’une banque d’outils pour aider le milieu à émerger un peu du mal-être.

Faire de la musique vient avec son lot de défis : essayer d’en vivre est vachement difficile, rester en santé dans le processus est un idéal quasi inatteignable, mais des ressources sont là. En voici quelques-unes.

Un fond avant de toucher le fond

Dans la vie, il y a des organes vitaux, puis il y a des organismes vitaux dont Unison fait partie. Frannie Holder, de Random Recipe a mis URBANIA Musique sur la piste après sa lecture des témoignages de musicien.nes en détresse. « C’est un filet social créé pour les gens qui gravitent dans ce milieu et qui sont en situation de détresse psychologique ou financière. […] Et si un mois tu es dans la marde pour payer ton loyer ou ton épicerie, ils te virent directement les sous. Ils t’offrent aussi généralement de rembourser automatiquement 5 sessions de thérapie (ou plus au besoin) si tu exprimes une détresse liée à ce métier. » Le service, en plus d’être accessible gratuitement, s’adresse aux gens de l’industrie musicale at large. Que tu sois guitariste, soundperson, ou le partenaire d’un.e musicien.ne toujours en tournée, toutes les raisons sont bonnes pour y jeter un coup d’œil.

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Le harcèlement pris au sérieux

Faire partie de l’industrie musicale, c’est aussi évoluer dans un milieu de travail où les frontières sont floues. En cas d’abus, de harcèlement ou d’agressions à caractère sexuel, c’est facile de penser que les ressources adaptées à la réalité des artistes sont inexistantes. Ce n’est pourtant pas le cas. L’Aparté, organisme oeuvrant dans le milieu culturel, peut être une bouée de sauvetage dans ces situations. Le centre de lutte Calacs est toujours à portée de main, qu’on soit musicien.ne ou non. Une autre option est le groupe d’aide et d’information sur le harcèlement sexuel au travail (Gaihst) pour les dynamiques nocives à l’intérieur de labels, d’agences de booking ou de tout autre environnement problématique.

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Un baume pour les bobos de musicien.nes

Étienne Dupré (Duu, Poulin, Zouz) me donne quelques cues pas piqués des vers : « Pour les massos, physios, acupuncteur.e.s ou mêmes dentistes il existe un paquet d’options moins chères (comme Acupop) qui sont déjà connues des étudiant.e.s et des travailleur.e.s du milieu des arts. Certains professionnel.les de ces milieux-là offrent un service pwyc (pay what you can / payez ce que vous pouvez) qu’on paie en fonction de son salaire. C’est toujours bon de savoir que ça existe parce qu’on transporte de l’équipement lourd littéralement tous les jours. » Pour avoir un accès à coût moindre à un paquet de services, l’option clinique-école est également un must.

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Alternatif

Non, je ne parle pas ici de R.E.M. ou de Pearl Jam, mais bien de yoga, de méditation et d’autres pratiques alternatives, souvent gratuites. « Le yoga avec Adrienne sur YouTube […] depuis que je fais ça, je suis pas mal moins stressée pis je me sens full équilibrée (pis j’ai de meilleurs muscles de dos) », me lance Julia Blais, la bookeuse en résidence du Quai des Brumes et co-conspiratrice des Funkés. Adoptées par un nombre surprenant d’artistes, les méditations en tout genre sont souvent un point d’ancrage momentané pour les milieux de vies relativement imprévisibles. Mon coup de cœur personnel : les vidéos d’hypnose du charmant Benjamin Lubszynski. Un bijou pour le sommeil.

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Les médicaments sont aussi pour le cerveau.

« Il faut se foutre des discours ultras présents qui parlent d’une sur-prescription de médicaments. » C’est ce qui a aidé une source anonyme, assaillie d’une anxiété que d’autres moyens n’arrivaient pas à apaiser. Selon cette personne, « pouvoir dire qu’on prend des médocs sans se sentir jugée ou catégorisée comme une preneuse de solutions faciles, de paresseuse et d’irréfléchie » a fait toute une différence. Avoir accès à une aide psychologique ou psychiatrique n’est pas toujours facile, et selon les parcours de nombreux artisans de la musique, c’est aussi un périple éprouvant en soi. Si vous avez la chance d’avoir un.e médecin de famille, il est possible d’accéder à des séances de thérapie gratuites par l’intermédiaire du Guichet d’accès en santé mentale. Le plus important : se rappeler qu’un.e thérapeute, ça se magasine. C’est correct de continuer à chercher après une thérapie infructueuse.

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