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5 questions, 5 chansons avec Patrick Groulx

L'humoriste nous parle de son coup de foudre pour FouKi.

Par
Jasmine Legendre
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L’humoriste Patrick Groulx lançait son 4e one man show, GROULX, le 5 février dernier au Club Soda. Après une pause de 5 ans, il avait envie de faire les choses différemment, de revenir aux sources. C’est pourquoi il s’est permis une surprenante collaboration : ce sont FouKi et le producteur Quiet Mike qui assurent la musique de son spectacle.

FouKi a même écrit une chanson inédite pour le spectacle! Ça promet.

On a donc décidé de jaser avec l’humoriste qui n’hésite pas à mettre les autres formes d’art sous les projecteurs, afin de comprendre comment est arrivé cette collaboration.

5 questions

C’est surprenant la collaboration avec FouKi et Quiet Mike, comment c’est arrivé?

C’est moi qui ai pensé à ça. Quand je préparais mon dernier show, je me rendais compte que je voulais quelque chose de plus brut comme spectacle, de plus accessible. Je voulais vraiment changer le style que j’avais. C’est toujours le fun d’innover et d’essayer de trouver autre chose.

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J’ai pris 5 années sabbatiques de la tournée parce que j’ai des enfants, je voulais être plus souvent à la maison et je voulais me concentrer sur l’élaboration de concepts télé. J’ai donc pu réfléchir à où je voulais aller avec mon nouveau show.

Quand je suis revenu à la scène, j’avais envie d’aller ailleurs, de me déprogrammer. Je suis parti avec mon carnet de notes, je suis retourné dans les bars, dans les cabarets, dans les comédies club. J’écrivais dans la loge et je l’essayais le soir même. Il y a des numéros que j’écrivais le matin-même des soirs de rodage. J’ai vraiment travaillé comme ça et j’ai développé un show qui est vraiment proche de moi, qui me ressemble beaucoup.

Il y a un thème qui revient dans mon show qui est en fait une quête de création. Mon père a eu ses 40 ans quand j’avais 17 ans et il m’avait dit qu’il n’avait jamais été aussi heureux de sa vie. On dirait que plus tu vieillis plus t’es heureux. Moi je ne voulais pas vieillir, mais je me rends compte que mon père avait raison.

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On a peur d’avoir des rides, des pattes d’oie et d’engraisser. Si ça nous dérange plus en vieillissant, c’est probablement parce qu’on se fait davantage confiance, on a envie de faire ce qu’on veut et on se fout de ce que les autres pensent.

Mon show part de là. Il y a des anecdotes, des textes, des thèmes et je trouve que c’est plus « raw ». Il est un peu plus cru que les autres, mais il y a une authenticité.

On cherche toujours une musique pour nos shows et je voulais avoir du beat. L’éclairage est slick, urbain. Encore là, c’est dans le désir de rendre mon show plus brut. C’est du stand-up pur, mon spectacle. C’est tellement similaire au rap. Et je me suis dit : « tant qu’à ça je vais collaborer avec un rapper de chez nous. »

En écoutant du rap québécois, j’ai découvert plein de monde dont FouKi et je trouvais qu’il y avait quelque chose de coloré et positif dans sa musique. J’ai parlé à mon gérant et j’ai dit que je voulais collaborer avec lui. Dès notre première rencontre, c’était authentique, honnête, vrai. C’est un gars très gentil et talentueux.

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FouKi nous a écrit une chanson pour la fin du show. Et c’est une toune qui s’appelle « J’men câliss ». C’est une chanson pour que les gens sortent de la scène en répétant « je m’en câliss ». Comme du lavage de cerveau. Ça fit avec l’ADN du show.

Je tiens à le souligner, mais c’est d’abord avec QuietMike que la collaboration a débuté. C’est lui qui fait les beats, la musique. Il fallait trouver quelque chose de cool, d’original, d’ambiance, de début. Il a vraiment cerné ce qui était bon pour le show, qui nous donnait envie de claquer dans nos mains.

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C’est deux publics, c’est deux univers. Moi je suis dans l’humour et j’ai 44 ans, FouKi est dans la vingtaine et dans le milieu du rap. Je trouvais ça le fun de parler de l’un et l’autre. La vie c’est une collaboration, c’est le fun de travailler en groupe.

Je trouve qu’il y a une parenté avec les humoristes de la relève et j’ai beaucoup d’admiration pour eux. Je trouve qu’on ne va pas les voir assez, il faut leur faire confiance. Pour le rap, c’est la même affaire. Avec mes enfants on écoute du rap à mort.

On dirait qu’on y va toujours pour des valeurs sûres et en faisant ça je trouve qu’on se plante. En fait, c’est correct une valeur sûre, mais je trouve qu’il faut faire les deux pour découvrir d’autres affaires et garder la relève vivante pour l’avenir.

Quels sont les éléments communs entre le hip-hop et le stand-up?

J’ai toujours trouvé qu’il y avait une parenté entre le rap et le stand-up. Dans la forme d’expression le rap est beaucoup plus parlé, ça raconte une histoire, ça part de ton entourage, de ton environnement, de comment tu te sens. Dans la façon d’écrire, c’est très punché, dans le rap comme en humour.

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Le rap c’est aussi un artiste seul sur une scène avec un DJ en arrière de lui. Il n’a pas nécessairement besoin d’un band. Le stand-up c’est un peu la même formule : relater ce qu’on vit, ce qu’on est, des observations qu’on porte. Il y a quelque chose de très brut, de real.

Je pense que les gens se reconnaissent beaucoup là-dedans. J’ai toujours adoré le rap et je trouve que depuis quelques années au Québec, on fait du rap de grande qualité, je trippe bin raide.

Écoutes-tu de la musique pour te mettre dans le mood avant un spectacle?

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J’écoute pas de musique avant un de mes shows. J’écoute beaucoup de musique dans la vie, par contre. Je suis un fan de rap, de vieux rap, de country, de bluegrass, de pop; j’aime beaucoup de genres différents.

Est-ce que t’écoutes de la musique en écrivant?

Pour moi, la musique c’est du quotidien, de l’ambiance. Je suis incapable d’écrire, ça m’absorbe trop, j’aime trop la musique, ça me distrait.

Quand j’écris des jokes, je suis assis. J’entends rien, je suis dans ma tête. J’ai besoin de me concentrer. C’est très technique l’humour, je réfléchis à mes gags, à comment je peux surprendre et twister mes blagues.

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Pour ton prochain spectacle, si t’avais le droit de collaborer avec n’importe quel artiste mort ou vivant, à qui tu demanderais de collaborer avec toi?

Mon style musical est varié en criss. Moi, quelqu’un que j’adore, que j’aime beaucoup depuis longtemps, c’est Richard Desjardins. L’album live au Club Soda qu’il avait fait m’inspire tellement. C’est un poète extraordinaire. Des artistes comme lui, il y en a pas beaucoup. Si je brosse la veille et que je suis un peu sensible, il peut me faire brailler assez facilement.

Dans sa façon d’écrire, dans sa poésie, c’est quelqu’un de très drôle. Il a écrit des monologues et il a une proximité incroyable avec le public. C’est un showman Richard Desjardins. Ce serait fou en humour.

C’est pour ça que je crois qu’il faut avoir plein d’ouvertures. Un rapper ou un rocker a quelque chose à apprendre de Richard Desjardins. Tu dois pas snober les autres genres de musique. T’as le droit de pas aimer quelque chose, mais tu dois rester ouvert.

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5 chansons

En terminant, on a demandé à Patrick Groulx de nous donner cinq chansons qui feraient un bon walk-in. Voici ses suggestions.

Gros Mené – L’amour dans le rock

Galaxie – Piste 1

House Of Pain – Jump Around

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Cypress Hill – Insane In The Brain

blink-182 – Dammit