Depuis la mise en ligne des deux premiers épisodes sur Noovo.ca, la websérie Le Killing coécrite et réalisée par le jeune réalisateur Alec Pronovost, soulève les webpassions (!)
La bande-annonce avait récolté 200 000 visionnements, un succès tel que V a décidé de faire la promotion de la websérie sur leur chaine télé.
Alors que l’humour est un créneau hautement populaire chez les Québécois, Le Killing frappe dans le mile en mettant en scène des humoristes comme Jay Du Temple et Rosalie Vaillancourt qui campent des animateurs de camp de jour. Leur objectif : devenir le « master killer » en éliminant tous les moniteurs du camp armés de leur fusil à fléchettes, leur Tabasco, leur vinaigre et leur couteau en plastique.
Aussi connu pour sa réalisation du clip Un bon coke avec d’la glace de David Beaucage, on a voulu savoir qu’est-ce qui anime le réalisateur., musicalement parlant.
Entretien avec Alec Pronovost, un nom qu’on risque d’entendre pas mal prochainement.
5 questions
Tu as coécrit et réalisé Le Killing, d’où t’es venue l’idée de faire vivre un camp de jour à l’écran? Et quand tu imaginais un camp de jour, avais-tu une chanson de camp marquante en tête ?!
J’ai travaillé 5 ans au camp de Boucherville, j’ai peut-être juste jamais décroché qui sait. Je pense que j’avais juste vraiment envie de retourner dans cet univers-là, j’aime toute là-bas. Côté chanson de camp, autant j’adore les camps, autant je suis pas un fan des chansons. Je chantais jamais. Mais j’irais avec Un Autrichien turlutait sur le haut d’une montagne. Par nécessité.
Tu dis que tes influences sont surtout américaines (Community, Freaks and Geeks et Wet Hot American Summer). Comment ça se transpose dans ta réalisation?
J’ai écouté ces shows-là énormément, en boucle. Ce sont aussi des propositions dans lesquelles on retrouve un groupe de personnages, un ensemble cast. C’était important pour moi d’avoir ce genre de dynamique à plusieurs personnages dans Le Killing. Aussi, pour l’absurde bien intégré, je pense que Community et Wet Hot me donnaient des repères pour arriver à pousser des jokes super niaiseuses, mais de manière naturelle.
Pour l’instant, tu touches principalement à la fiction, surtout dans le court et punché, ce qui est aussi souvent ce qui caractérise les vidéoclips. Aimerais-tu en réaliser davantage?
C’est sur que mon fun à moi se trouve dans la fiction narrative. C’est toujours là que je tripe le plus. Cela dit, cet automne j’ai eu la chance de réaliser le clip de la chanson Chaise Musicale pour Jérôme 50 dans lequel on a inséré une bonne pincée de comédie. J’ai même pu faire un autre clip rigolo avec le p’tit tannant de David Beaucage pour sa chanson Un Bon Coke avec d’la glace. J’ai beaucoup aimé faire des clips et je suis partant pour en faire d’autres. Le prochain, j’aimerais que ce soit pour Megadeth. Ça l’air qu’ils adorent les capsules de Julien Lacroix, ça regarde bien !
Vous avez choisi un classique des Marmottes Aplaties (Détruire) comme musique pour le générique. Comment as-tu découvert le groupe ?
Je suis pas mal sûr que c’était à MusiquePlus à l’époque du Top 5 franco. C’est revenu dans mon quotidien durant mon bac à l’UQAM. Un de mes collègues de classe et ami (c’est plus mon ami que mon collègue de classe, coucou Guillaume !) voulait la mettre dans un de ses films. Ça jamais adonné, donc quand j’ai eu l’occasion, je lui ai piqué sa toune héhé (avec son accord, évidemment).
Quel est le film ou la série dont la trame sonore t’a le plus marqué? Pourquoi?
Prince Avalanche de David Gordon Green, bande sonore de Explosions in the sky & David Wingo. C’est dans ma playlist de berceuse. Mais, la soundtrack la plus marquante, je dois la donner à Inside Llewyn Davis des frères Coen et donc d’une certaine façon à Dave Van Ronk. Pour le meilleur et pour le pire, le film me hante encore. Je l’écoute 1 à 2 fois par année et la soundtrack est en rotation régulière dans mon quotidien.
5 chansons
Quelles sont les 5 chansons qui t’inspirent ou t’accompagnent dans la réalisation (ou quand tu travailles en général)?
Deftones – Diamond Eyes
J’écoute énormément de Deftones quand j’écris, juste assez planant et agressif en même temps. Pour une raison que j’ignore, ça m’aide à me concentrer.
Burial & Four Tet – Moth
Mon ancien voisin de bureau me recommandait souvent de merveilleuses chansons pour me concentrer, surtout quand je le dérangeais. C’est celle-là qui est restée en boucle dans mes écouteurs. Merci Olivier Landry!
Garnotte – Dans Bouette
Probablement super biaisé parce que c’est le groupe de David Bourbonnais (Glue, dans Le Killing!). Mais leur 1er EP a joué pas mal en boucle depuis sa sortie qui coïncidait avec un blitz d’écriture de la série. C’est désormais intrinsèquement lié à l’ADN du Killing.
Mastodon – The Czar : Usurper / Escape / Martyr / Spiral
Le CD le plus usé dans ma défunte auto. En plus, c’est le CD d’un ami. Je suis un gros gros fan de ces charmants bonshommes. L’album Crack The Skye est facile à partir et à écouter en entier durant un bon blitz de travail.
Dimmu Borgir – Kings of the Carnival Creation
J’adore ça. Vive les guitares et les gros capuchons.