Il y a un peu plus d’un mois, Adib Alkhalidey et Julien Lacroix se sont lancés dans une rocambolesque aventure de sociofinancement pour réaliser un projet tout aussi crazy : celui de faire un film. Une comédie. Mettant en scène un homme sur le bord du suicide sauvé in extremis par un imbécile heureux.
Et parce que le duo entend bien faire les choses à sa manière, le tournage a commencé aujourd’hui, alors qu’il reste encore 15 jours pour contribuer, ce que vous pouvez faire ici*
Bref, à quelques heure de crier « Silence, on tourne » pour un premier long-métrage, Adib a accepté de répondre à nos questions et Julien nous a donné accès à la playlist de son personnage.
*Si vous lisez ces lignes et que l’objectif est atteint, sachez que vous pouvez tout de même encourager les deux humoristes-cinéastes. L’argent qui déborde du petit cochon servira à financer le film, pas à acheter une flotte de jet ski.
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Ce que Adib pense…
… de la peur comme moteur dans la création
Honnêtement, je ne sais pas si c’est un moteur! Ce que je sais pas contre, c’est que quand je rêve à quelque chose, à un projet, que ça vient du coeur et que je sens monter la peur en moi, je sais que ça va m’apprendre quelque chose, que ça vaut probablement la peine de se lancer. C’est le genre de crainte qui est annonciatrice de quelque chose de positif, elle t’aide à découvrir une nouvelle partie de toi et y a rien de plus beau que la vérité de se connaître.
… de Julien Lacroix
Je ne me serais jamais lancé dans ce projet sans lui. Je savais qu’avec Julien, ça fonctionnerait! Pour faire une analogie hockey, Julien c’est un peu un Sidney Crosby : tu t’arranges pour lui passer la puck et tu le laisses compter les buts! C’est un des gars qui me fait le plus rire au monde. Il me touche aussi. Et il me fait confiance. Je l’aime et je le recommande!
… de votre campagne de sociofinancement
C’est un processus difficile et complexe! Il y a quelque chose de marathonien là-dedans : il faut relancer les gens, constamment expliquer et réexpliquer ce que c’est exactement en parler à sa communauté et la convaincre d’embarquer avec nous… En fait, on a pas mal harcelé nos followers! La réaction est très bonne, les gens nous écrivent pour nous dire qu’ils sont contents de contribuer. Malgré tout, c’est beaucoup de travail. On a un tout nouveau respect pour les gens qui travaillent en marketing, ils sont bons en crime! Notre côté entrepreneurial s’est vraiment développé grâce à ça. Ne serait-ce que pour déterminer les contreparties qu’on va remettre aux gens : certains vont vouloir des billets, d’autres voir le film en primeur, d’autre préfère donner sans rien recevoir en retour. J’ai hâte de voir si ça va en inspirer d’autre à se lancer dans l’aventure.
… de l’humour pour traiter de santé mentale
Je ne veux pas entrer dans les clichés, ni dans la vie personnelle de mes collègues humoristes, mais je dirais que quand on dit que derrière le clown, il y a quelqu’un de triste, c’est assez vrai. Mais c’est notre joie que de pouvoir faire vivre des émotions aux gens en allant puiser dans nos expériences. Nous on cherche à rassembler les gens. On espère toucher cette espèce de zone où on parle d’une réalité pas toujours facile et s’émouvoir tous ensemble.
… du public français
J’ai passé du temps en France récemment et j’ai joué plusieurs semaines au Paname Art Café de Paris. Mes meilleurs amis sont là-bas et j’ai vraiment trippé à y faire de la scène. Pour ce qui est du public, il est extraordinaire! C’est un instrument complètement différent, avec des cordes sensibles différentes. Ils n’ont pas… comment dire… les mêmes zones érogènes! On parle la même langue, mais ça me force à trouver de nouvelles manière pour traiter les sujets. Ça me fait du bien de pouvoir exprimer ce côté français de moi. Travailler en français sur les deux continents, je souhaite ça à tout le monde!
Dans le film, c’est Julien qui incarnera le fameux « imbécile heureux ». Mais qu’est-ce que ça écoute au juste un imbécile heureux? La réponse, ici :