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5 questions, 5 chansons avec 47Soul

Le groupe du Moyen-Orient sera de passage à Montréal.

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Peu de groupes peuvent se vanter d’avoir INVENTÉ un genre musical. C’est pourtant l’exploit qu’a accompli le groupe jordano-palestinien 47Soul en lançant son premier EP, Shamstep, en 2015. Avec ce projet le groupe mettait les bases d’un nouveau son, le « shamstep », qui mélange les éléments musicaux du Dabke (danse en ligne traditionnelle du Moyen-Orient) à des instruments électroniques ainsi qu’à des éléments du reggae et du hip-hop.

https://www.youtube.com/watch?v=e0aPuIpOAoc

Avec cette démarche, 47Soul a modernisé le son traditionnel de la musique arabe, en plus de promouvoir des messages de liberté et d’espoir auprès d’une jeunesse en quête de justice. Rappelons que la région dans laquelle évolue le groupe est divisée depuis des décennies à cause de divers conflits. Avec leur musique, 47Soul vient plutôt prêcher pour la disparition des frontières et le dialogue, avec des paroles mêlant arabe et anglais.

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Continuant sur sa lancée de partage, le groupe s’arrêtera au Ministère le 10 mars prochain pour performer aux côtés du duo De.Ville. En préparation à leur passage, on a discuté avec le groupe de leurs points de vue politiques, de paix, et bien sûr… de musique!

5 questions

Que pense 47Soul de…

… la scène musicale électronique au Moyen-Orient?

Elle a certainement évolué au cours des 20 dernières années. On croit qu’il y a des tonnes de trucs intéressants qui s’y font, surtout en matière de « sampling » de « vibes » et de son arabe dans la musique house et minimale et même dans le hip-hop et le trap. Mais il reste beaucoup de choses à faire, notamment utiliser des beats et des grooves réellement arabes. Ceci dit, le « sound system » traditionnel palestinien est un.e chanteur.euse accompagné.e d’un claviériste qui fait jouer des beats pré-enregistrés, donc on pourrait dire que la forme traditionnelle de célébration des 30, 40 dernières années a été électronique. Le style « clavier électronique arabe » est un genre en lui-même.

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… une foule qui écoute des chansons politiques dans une langue qu’elle ignore?

Vu qu’on chante en arabe et en anglais, on croit qu’on a construit au moins la moitié du pont. En fait, nos chansons sur lesquelles la jeunesse de Gaza danse contiennent des références en anglais que seuls des jeunes de Chicago ou Atlanta pourraient comprendre! Mais nos chansons ont toutes une chose en commun, que le public les comprenne ou non : la musique shamstep célèbre la liberté de mouvement et la musique palestinienne parle de la liberté du peuple.

… la réaction du public occidental à leurs influences musicales?

On croit que certains de nos beats sont plus grands que nous… ils émeuvent sans qu’on s’en rende compte. Chaque concert qu’on ait fait, en Occident ou en Orient, la foule bougeait et dansait au maximum. Dans les cas où nous jouions devant une foule qui ne nous connaissait pas, il y avait toujours des gens qui venaient nous voir à la fin pour nous parler, pour en savoir plus. On est chanceux là-dessus. Ou peut-être est-ce parce que nous nous servons de la meilleure arme pour la paix : des beats qui font danser tout le monde…

… de la musique comme façon de partager des idées?

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Rien ne vaut une bonne éducation si on veut changer les choses pour vrai. On veut juste que la musique ne perde pas l’authenticité avec laquelle elle permet d’exprimer des émotions. Étant donné que nous vivons dans un monde rempli de problèmes et où les gouvernements autour de la planète de soucient de moins en moins des gens, il est normal qu’il y ait plus de musique venant de la jeunesse qui exprime de la douleur ou l’espoir de trouver des solutions.

Peut-être que l’art est une réflexion d’idées existante, mais ce n’est pas le médium principal pour diffuser ces idées. Quand on écrit des articles, la priorité est que le message passe. Avec la musique, la priorité c’est d’avoir une bonne mélodie et des paroles qui se chantent bien. Si la chanson envoie un bon message, c’est un plus! Mais la musique peut aussi être vague et personnelle et mystérieuse et c’est très beau lorsqu’il s’agit d’exprimer des idées!

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… des artistes populaires qui choisissent d’aller jouer en Israël?

Ça nous fait de la peine, surtout s’il s’agit d’un.e artiste qui est sensée avoir une conscience politique et sociale. Nous on n’aurait jamais voulu jouer en Afrique du Sud pendant l’Apartheid.

5 chansons

En terminant, voici 5 artistes du Moyen-Orient à découvrir selon 47SOUL.

El Morabba’

TootArd

NDLR : Le saxophoniste du groupe a l’air de Laurent Paquin.

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Lekhfa

Supergroupe dont les trois membres méritent tous d’être découverts pour leurs projets solo.

Zenobia

Hello Psychaleppo

Bonus : Explorez le Dabke syrien et palestinien!

Pour suivre 47Soul, c’est ici.

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Pour plus d’infos sur leur spectacle du 10 mars au Ministère, c’est là.

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