Logo

5 nouveautés à regarder en streaming au mois de janvier

Horreur, néons et chansons populaires au menu.

Par
Benoît Lelièvre
Publicité

Bonne année tout le monde!

Notre plus récent voyage collectif autour du soleil fut fastidieux et souvent même inquiétant, mais on est passé.e.s au travers. Sur le plan culturel, 2022 aura été vectrice d’ambitieuses mégaproductions et de dérivés télévisuels de toutes les franchises cinématographiques et littéraires possibles et imaginables. Ce fut une année somme toute divertissante et intelligente. Mais comme le milieu culturel bouge vite, ça pourrait changer du tout au tout en 2023.

La tradition exige que je saute habituellement le mois de janvier pour cette chronique parce que je suis en vacances pendant la dernière semaine de décembre, mais j’ai quand même décidé de vous offrir une édition « en retard » pour 2023. Parce que si on veut une année différente (lire ici : meilleure), il faut commencer par faire les choses différemment soi-même.

Voici cinq nouveautés en ligne pas piquées des vers pour vous garder au chaud en janvier.

Publicité

The Menu (Disney+ – 4 janvier)

Ce film, léger en apparence, a beaucoup fait jaser en 2022. The Menu est l’histoire d’un jeune couple invité à un souper on ne peut plus exclusif sur une île privée en compagnie d’un critique culinaire, un éditeur et une foule d’autres gens riches et populaires. Dans la foulée des Triangle of Sadness et Glass Onion, The Menu est une critique acerbe de l’univers ultraprivilégié de la haute cuisine.

Vous me direz que The Menu est un film un peu ridicule et que sa critique sociale est un tantinet facile et vous aurez un peu raison. Ce n’est pas l’expérience la plus transcendante que vous aurez dans votre vie et l’idée derrière est, d’abord et avant tout, de vous divertir de façon intelligente. Sur ce plan, c’est quand même plutôt réussi. Le genre de film qu’on peut arrêter en plein milieu et reprendre plus tard sans ruiner l’expérience.

Publicité

Copenhagen Cowboy (Netflix – 5 janvier)

Fut une époque où Nicolas Windig Refn était le jeune réalisateur le plus sollicité à Hollywood. Après le succès critique et populaire de Drive en 2011, le Danois avait le monde à ses pieds. Malheureusement, ses films subséquents Only God Forgives et The Neon Demon étaient un tantinet trop abstraits et contemplatifs malgré leur direction artistique colorée, et le prometteur et talentueux Refn est tombé dans l’oubli.

Il a donc fait ce que tous les réalisateurs prometteurs et talentueux qui tombent dans l’oubli font : il s’est recyclé en télévision. Refn a reçu un chèque en blanc d’Amazon en 2017 pour créer son projet le plus abstrait et contemplatif à ce jour, Too OId to Die Young. Beaucoup croyaient sa carrière terminée, mais il est de retour avec Copenhagen Cowboy, une série néo-noire dans le même genre que la dernière, mais qui semble brasser un peu plus.

Publicité

À surveiller. Refn est toujours intéressant, ne serait-ce que par bouts.

The Last of Us (Crave – 15 janvier)

À la base, The Last of Us est une série de jeux vidéo à propos d’un virus qui transforme les gens en créatures cannibales et cause la chute de la société. Le premier volet des jeux vidéo met en vedette Joel (joué dans la série par l’inénarrable Pedro Pascal) et Ellie (Bella Ramsey), deux survivants qui tentent de trouver un antidote à partir de l’ADN de cette dernière, vraisemblablement immunisée à la maladie.

Ceux et celles qui ont joué à The Last of Us le savent, c’est rough. Le deuxième volet l’est beaucoup plus que le premier, mais c’est quand même une histoire apocalyptique extrêmement brutale qui respecte peu ou pas les standards de la scénarisation hollywoodienne. Beaucoup de surprises et de rebondissements au programme. Tenez-vous-le pour dit, cette série ne sera pas facile pour votre petit cœur.

Publicité

Hallelujah: Leonard Cohen, a journey, a song (Crave – 16 janvier)

On n’aime pas assez Leonard Cohen. Au Québec comme dans le reste du monde. Je veux dire : il est extrêmement aimé et vénéré (à raison) comme l’un des plus grands poètes du XXe siècle, mais on devrait l’aimer encore plus que ça. Ses chansons qui ont traversé le temps et qui animent notre quotidien aujourd’hui ont bien failli ne jamais voir le jour ou tomber simplement dans l’oubli.

C’est d’ailleurs le cas d’Hallelujah, à quelques détails près son plus grand succès. Avant que le chanteur folk américain Jeff Buckley en fasse une magnifique reprise en 1994 sur son album Grace, l’hymne à l’amour et au désir de Cohen était largement inconnu du public. C’est ce qu’on découvre (ça et beaucoup plus!) dans cet enrichissant documentaire sur une chanson qui semble avoir toujours existé dans la conscience populaire.

Un grand Québécois, même s’il ne parlait pas full français.

Publicité

Junji Ito Maniac (Netflix – 19 janvier)

Avertissement : cette série n’est pas pour tout le monde. Stephen King est le roi de l’horreur dans l’esprit d’une majorité de gens parce qu’il est (de loin) l’auteur le plus populaire dans le genre, mais il est loin d’être le plus extrême. Ce titre revient plutôt au Japonais Junji Ito et à son esprit dérangé. Il est, à mon avis, l’auteur le plus épeurant et déstabilisant qui travaille aujourd’hui.

Oeuvrant dans le milieu de la bédé depuis plusieurs décennies, Junji Ito n’a jamais raconté les histoires les plus sanglantes. C’est plutôt en s’attaquant au quotidien et à la perte du confort qu’on trouve dans les choses anodines qu’Ito réussit à se frayer un chemin dans nos esprits et à nous terrifier. On se met à douter des aspects les plus fondamentaux de notre existence et à ne plus savoir de quoi on devrait se méfier.

Publicité