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Ces trois derniers mois, je me suis évadée de la ville pour m’offrir le luxe du temps. J’ai écrit, travaillé pour gagner ma vie, fait des centaines de kilomètres de vélo alors que je riais des gens en cuissards deux jours avant et j’ai écouté plein de bons films avec un soupçon de culpabilité. S’il y a bien une chose qui me plaît avec l’automne et la rentrée qui arrivent, c’est le retour des soirées cinéma, pluie pas pluie, sans se juger. Une bouteille de vin rouge, une date et un bon film = un Netflix & Chill pas mal plus plaisant que durant la canicule où tu sues ta vie juste à l’idée de regarder un film collé.
Si vous saviez ce que je regarde quand je suis tannée de chercher, vous me jugeriez.
J’ai toujours aimé le rituel qui entoure le choix d’un film, surtout à deux. Mais sur Netflix, c’est différent, trop, c’est comme pas assez. Si vous saviez ce que je regarde quand je suis tannée de chercher, vous me jugeriez.
Dans l’espoir de vous éviter la toujours-trop-longue recherche sur Netlfix sans pour autant vous retirer tout le plaisir du rituel, voici quelques idées qui sortent des sentiers battus. Ce sont des films intelligents, drôles, bien rythmés qui sauront éveiller de belles discussions et vous éviter une 1000e écoute de Friends. À regarder selon votre mood!
Pour rire : What we do in the Shadows
Ce faux documentaire suit un groupe de vampires établis en Nouvelle-Zélande. Dès le début, on est dans l’absurde réaliste avec un ton pince-sans-rire. Tourné style « caméra à l’épaule », les acteurs brisent souvent le 4e mur pour expliquer leur (très longue) vie. Tout y passe : comment ils s’intègrent en société, comment ils se nourrissent, etc. Plein de subtilités sont cachées dans le scénario, il faut rester attentif pour bien comprendre toutes les blagues. J’ai eu un peu peur de ne pas embarquer à cause de l’esthétisme, mais on s’y habitue vite!
Pour pleurer : Toni Erdmann
Une femme obsédée par son travail dans le déni de son propre malheur doit dealer avec la visite de son père excentrique. Pour chambouler l’univers de sa fille dans l’espoir de connecter avec elle et de la voir heureuse à nouveau, le papa lui rendra une visite surprise. Il se déguise et fait croire à tout son entourage qu’il est en fait un homme d’affaires étrange nommé Toni Erdmann. L’histoire tourne autour du dilemme de l’équilibre entre ambition et vie. C’est donc très dans « l’air du temps » et ça parlera à presque tout le monde. Bien qu’un peu long, on embarque facilement dans l’histoire et on s’attache aux personnages, surtout celui du père.
Préparez vos kleenex, c’est touchant.
Pour réfléchir : Youth
Du réalisateur Paolo Sorrentino (La Grande Beauté et Young Pope), Youth nous transporte au pied des Alpes alors que deux artistes septuagénaires (Harvey Keitel et Micheal Caine), amis depuis toujours, profitent de vacances bien méritées. L’un est un réalisateur de films américain en train d’écrire ce qui sera son dernier film et l’autre est un chef d’orchestre de renommée internationale qui refuse de rédiger ses mémoires. Ils sentent que la fin est proche et se questionnent encore beaucoup sur les grandes choses de la vie. Ont-ils assez vécu?
Ce sont des thèmes universels, ça ne peut donc pas faire autrement que nous toucher la corde sensible.
Esthétiquement, on a les deux pieds dans le magnifique. Fidèle à lui-même, Sorrentino fait de chaque plan une photo de magazine sans laisser transparaître le moindre effort. Les dialogues sont prenants, l’histoire aussi. Ce sont des thèmes universels, ça ne peut donc pas faire autrement que nous toucher la corde sensible.
Pour voyager : Julietta
Un voyage en train. Une mort surprise. Une rencontre. L’amour qui surgit de nulle part. Julietta quitte tout pour vivre avec son nouvel amour. Ils ont une fille ensemble. C’est le bonheur. Puis, la mort frappe encore et vient profondément bousculer tout ça.
On a le goût de partir vivre en Espagne dès le premier plan.
Dans celui-là, j’ai vraiment eu l’impression de retrouver Almodovar. Lui qui s’est un peu éloigné de ses thèmes habituels dans ses derniers films, retourne vers deux de ses sujets favoris : les femmes et la relation mère-fille. Les couleurs sont vives, les acteurs sont beaux et on a le goût de partir vivre en Espagne dès le premier plan.
Pour passer un bon moment et puis c’est tout : Tallulah
À mes yeux, les histoires les plus difficiles à raconter sont les drames de mœurs qui ne font pas de grosses vagues. T’sais, les histoires qui peuvent arriver à presque tout le monde? Quand elles sont bien écrites, ça donne des films aussi formidables que Juno (2007). C’est le cas de Tallulah. Ellen Page et Allison Jenney sont à nouveau réunies alors que Tallulah, une jeune adulte qui vit une vie bohème-trash, kidnappe un enfant pour le sauver d’une mère alcoolique et négligente. Dit comme ça, ça a l’air lourd, mais ça ne l’est pas. C’est réellement une comédie dramatique.
Vous regarderez lequel lors de votre prochain Netflix & Chill?
On dira ce qu’on voudra, Netflix offre une sélection surprenante et ultra diversifiée, mais il faut savoir quoi chercher. Certains films dont je vous parle plus haut ont été projetés dans des cinémas indépendants pour quelques semaines seulement. Je trouve formidable qu’ils aient une deuxième vie et une chance de « momentum » grâce à leur disponibilité sur cette plateforme.
Alors, vous regarderez lequel lors de votre prochain Netflix & Chill?
Pour lire un autre texte de Mali Navia : « 3 séries à regarder sur Netflix quand ton adolescence te manque »