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Il fut un temps où je raffolais de grandes histoires d’amour tragiques, un temps où elles étaient tellement présentes dans mon univers que je croyais que les déchirements amoureux étaient signe de vérité et d’authenticité. Je me nourrissais de films comme Roméo et Juliette, Cyrano de Bergerac, Titanic, The Notebook, etc. Je m’installais le soir devant ma télé avec une boîte de mouchoirs, un verre de blanc et un snack et je finissais par aller me coucher une fois le film fini, les yeux bouffis, le nez engorgé de morve, en rêvant d’un jour aimer ou être aimée aussi fort.
Mais tranquillement, je me suis détachée de ce genre de films. Mon parcours amoureux et mes moments de solitude m’ont apporté une certaine lucidité et je me suis rendu compte à travers mes explorations sur Netflix, que c’était désormais des films profondément différents qui m’émouvaient.
Les thèmes comme la justice sociale, l’identité, la famille, ou l’art résonnaient désormais en moi de façon beaucoup plus prenante que celui de l’amour maudit.
Voici donc un bref échantillon des films qui m’ont brassé le cœur et la tête et qui me font encore pleurer juste à y penser.
J’ai toujours aimé les films de coming-of-age, où on voit des enfants vivre des expériences qui signalent le début du passage vers l’âge adulte. Des films où on voit l’enfance disparaître en étant confrontée à une réalité universelle souvent brusque et sans pitié.
C’est beau, dur et tragique à la fois.
C’est ce qu’on voit (assez tôt) dans ce film, où on suit le parcours de Chiron, qui doit naviguer entre la réalisation de son homosexualité, la vie dans des quartiers défavorisés de Miami et la dépendance au crack de sa mère. C’est un film au rythme lent, la même lenteur qu’on ressent parfois quand on est enfant et qu’on attend que les choses bougent. C’est beau, dur et tragique et ça te reste dans le cœur longtemps.
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J’ai tendance à estimer les films qui montrent du pas beau sans s’excuser, des émotions qu’on considère laides et qu’on va habituellement montrer accompagnées d’un jugement moral ou d’une excuse. Sauf que le pas beau existe chez tout le monde, et le montrer, c’est montrer la complexité et le déchirement des relations humaines. Et la famille, c’est bien l’endroit par excellence où ces émotions nous sortent des tripes sans courbettes et sans excuses. Ce film-là raconte une véritable catharsis familiale suite au suicide d’un patriarche. Et il met en lumière l’immensité du talent de Meryl Streep, reine absolue du cinéma.
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Tenter d’entrer dans la tête de l’immense Nina Simone, c’est s’aventurer à ses propres risques. La force de son talent n’a d’égal que la complexité de ce qui l’anime. Jamais une voix n’aura transporté autant de beauté, de colère, de tristesse, et d’espoir que celle de Miss Simone. Ce documentaire tente de comprendre ce qui définit cette femme artiste et activiste, et comment elle a voulu utiliser son art pour représenter les conflits raciaux de son époque. Je ne sais pas quoi dire d’autre que Nina Simone coupe le souffle, que sa vie et son talent font ressortir toute la passion et la résilience de l’être humain.
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Un des documentaires les plus difficiles à regarder. D’une importance capitale, il montre la criminalisation de masse des Afro-Américains, qui persiste depuis près de 200 ans. La réalisatrice Ava DuVernay démontre que l’esclavage est toujours une réalité pour les Afro-Américains, et que bien peu d’efforts sont faits pour régler le problème. Ça fait brailler sa vie, mais de rage, d’impuissance, de colère, de désespoir.