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5 films meilleurs que le roman duquel ils sont adaptés

Non, le livre n'est pas toujours meilleur.

Par
Benoît Lelièvre
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Je lis beaucoup. Entre 80 et 120 livres par année et principalement de la fiction.

Fait que, lorsque mes amis (le peu qui me reste) trippent sur un film, je suis toujours le premier bâtard à dire: «Man, si t’as aimé le film, Y FAUT QUE TU LISES LE ROMAN. Tu comprendras rien sinon.»

Oui, c’est moi ce fatiguant-là.

Mais, je lis assez pour savoir que c’est pas tout le temps vrai. C’est presque tout le temps vrai, mais des fois, un réalisateur visionnaire va prendre un roman drabe et quelconque, et lui donner une âme par la magie du cinéma. En voici d’ailleurs cinq excellents exemples.

Apocalypse Now (1979)

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Vous ne le saviez peut-être pas, mais le grand classique de Francis Ford Coppola est une adaptation bien personnelle d’un roman britannique du XIXe siècle. Ce n’est pas que Heart of Darkness n’est pas un bon roman, loin de là, mais c’est un peu daté et ultra raciste. On ne s’attendrait pas à autre chose d’une histoire écrite au XIXe siècle, qui se passe en Afrique, mais les nuances morales de la guerre du Viet-Nam y sont complètement absentes. Je crois aussi que le roman de Conrad est plus court que le script de l’adaptation. Fait que si vous voulez l’expérience optimale, vous pouvez carrément skipper le roman.

Trainspotting (1996)

La seule chose que vous devez savoir sur les romans d’Irvine Welsh, c’est qu’ils sont incompréhensibles. L’écossais écrit dans un dialecte local qui a du sens pendant des bouts et pas du tout pendant d’autres. La seule personne que je connaisse qui aime Irvine Welsh traîne un dictionnaire avec elle et prends quelques mois à lire chacun d’entre eux. Les films aussi sont durs à comprendre si vous vous fermez les yeux et écoutez le dialogue. Trainspotting, le roman, c’est des heures de torture. Le film fait la job. Ne vous posez pas trop de question et faites-moi confiance ici.

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American Psycho (2000)

Le roman est considéré comme un classique contemporain, mais permettez-moi ici d’apporter un bémol: Ellis établit son argument très clairement dans la première moitié et ça devient une épreuve d’endurance d’atrocités créatives après ça. Ça devient long. Très fucking long. L’adaptation de Mary Harron coupe dans le gras et passe le message aussi bien que le roman (peu importe ce que l’auteur en dit) sans baigner dans un nihilisme lourd, une provocation qui n’arrive pas à la cheville de ce que le Marquis de Sade faisait, il y a plus de 200 ans.

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No Country for Old Men (2007)

Bon, OK. Le roman est excellent. La réputation de Cormac McCarthy n’est plus à faire et son style étrange lui donne une mystique que peu d’autres auteurs encore vivants peuvent se targuer d’avoir. Cependant No Country for Old Men a été adapté par les frères Coen (deux figures mythiques du cinéma) et tous leurs ajouts bonifient la puissance du texte, plus particulièrement les performances qui transmettent la lourdeur des enjeux. Oui, le roman est excellent, mais le film est juste parfait *.

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Drive (2011)

Le roman et le film, c’est le jour et la nuit. Nicolas Winding-Refn a pris un roman noir bien plate et télégraphique et lui a donné une nouvelle vie avec un style visuel des plus mémorables et audacieux. Drive est peut-être le meilleur exemple d’un film meilleur que le roman. Vous allez être déçus en tabarouette si vous achetez les douze pages de James Sallis en pensant renouveler l’expérience vécue en salle. Le monde entier attend d’ailleurs toujours que Nicolas Winding Refn arrête d’écrire ses propres scripts et adapte quelque chose d’autre. Mais bonne nouvelle, il co-écrit d’ailleurs une série télé avec le légendaire bédéiste Ed Brubaker au moment où on se parle. Donc, c’est excitant.

    * Je voulais juste rajouter que la version français du titre: «
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Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme», c’est de la grosse marde. No Country for Old Men ça se traduit par: «Pas un pays pour les vieux».