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5 films doux pour prendre un break d’anxiété
Quelqu’un me traîne dans ce débat à chaque six mois environ.
«Ah! J’perds pas mon temps avec ça moi, la fiction. Quand je prends de mon temps pour lire ou regarder un film, il faut que ça m’apprenne quelque chose. Que ça ait rapport à la vraie vie», qu’ils me disent. C’est un argument qui vient souvent de gens qui n’aiment pas avoir de fun. Ça sert à plein de choses, la fiction. Notamment à prendre un break de la réalité quand c’est le chaos dehors, comme ce l’est présentement.
Ça sert à plein de choses, la fiction. Notamment à prendre un break de la réalité quand c’est le chaos dehors.
Vous rappelez-vous de ce qu’on faisait avant l’époque du streaming lorsqu’on n’arrivait pas à dormir? On ouvrait la télé et on zappait notre vie jusqu’à tant qu’on trouve quelque chose pour nous calmer l’esprit. Quand la chance nous souriait, on tombait sur l’un de ces films au rythme hypnotique, qui racontait des choses belles et parfois drôles pour nous bercer jusqu’au sommeil.
J’appelle ça des films doux. Ironiquement, c’est plus difficile que jamais de trouver des films doux en 2020 à cause de l’abondance infinie des services de streaming et de la maudite fonction autoplay de Netflix qui part les films avant même que vous ayez fait votre choix. Sérieux, y’a-tu quelqu’un dans l’univers qui aime cette patente-là?
Anyway, voici 5 films doux qui vont aideront à garder l’esprit tranquille pendant quelques heures en fin de semaine.
Au Québec, on est irrationnellement attachés à Passe-Partout. C’est normal, les trois personnages titulaires ont bercé nos enfances et nous ont appris un paquet de choses au sujet de la vie. Nos voisins du sud ne connaîtront peut-être jamais les joies de Passe-Partout, mais ils auront connu Mr. Rogers’ Neighborhood de 1968 à 2001. C’est 33 ans, ça. Fred McFeely Rogers (c’est pas une blague ou un nom d’artiste, il s’appelle vraiment McFeely!) aura été beaucoup plus longtemps à la télévision que Ti-Brin et Alakazoo.
C’est une des raisons pour lesquelles les Américains ne tolèrent aucun écart de conduite envers Mr. Rogers. Si vous dites du mal de lui, préparez-vous à vous battre. L’autre raison, c’est qu’il était une personne bonne et authentique qui s’est servie de sa plateforme toute sa vie pour essayer de faire évoluer les mentalités. Il aura parlé en ondes de mort, de racisme, de divorce, d’intimidation et toutes sortes de choses dont on ne parlait simplement pas à l’époque.
Mr. Rogers voulait créer un monde meilleur et il y a travaillé toute sa vie. A Beautiful Day in the Neighborhood est non seulement son histoire, mais aussi l’histoire d’un journaliste qui l’apprend à ses dépens. C’est du doux en titi.
J’ai une obsession avec les comédies romantiques américaines. Trop souvent, elles ne parlent pas d’amour, mais bien de désir. Ça finit presque toujours avec un premier bec entre deux jeunes tourtereaux qui se tournent autour pendant deux heures. On ne montre jamais à vivre l’amour. À faire fonctionner une relation de manière saine et pérenne.
Crazy Stupid Love, c’est à moitié un film de désir et à moitié un film d’amour. C’est l’histoire d’un couple qui perd de vue les raisons pour lesquelles ils sont ensemble et qui cherchent ailleurs les sentiments qu’ils devraient ressentir l’un envers l’autre. C’est drôle, ridicule, allégorique et à la fois beaucoup trop vrai. Ça fait treize ans que j’suis avec ma blonde et les films qui abordent la vie des gens en couple comme celui-ci sont rares.
Lost in Translation (Crave)
Parlant de films qui abordent le désir, en voilà un. Contrairement à la plupart des films sur le sujet, Lost in Translation le fait magnifiquement bien.
Pour les douze personnes qui ne l’ont pas encore écouté, Lost in Translation raconte l’histoire de deux voyageurs à la croisée des chemins dans leur vie respective. Ils se rencontrent au Japon avec rien d’autre à faire de leurs journées (ou presque) qu’être ensemble. Leur relation est romantique, électrique et composée de très peu de mots. Ils flirtent, mais pas vraiment. Ils s’aiment, mais pas comme ça. Ils vivent dans le moment présent comme on aimerait tous être capables de le faire.
Ça va vous faire sentir un brin nostalgique de l’école secondaire.
The Big Lebowski (Crave)
Traditionnellement parlant, les protagonistes de films sont supposés êtres des gens fantastiques. On est supposés avoir envie d’être un peu plus comme eux. Jeff Lebowski, alias The Dude reflète plutôt nos côtés les plus ordinaires. Paresseux, désorganisé et invariablement habillé en mou, il est lancé malgré lui dans une histoire de disparition impliquant des nihilistes et un pornographe parce qu’il porte le même nom qu’un homme riche.
The Big Lebowski, c’est devenu un rituel pour moi. Je l’ai tellement regardé que je le connais presque par cœur, ligne par ligne. C’est un film drôle, loufoque, étrange et chaleureux qui n’aurait pas pu sortir d’ailleurs que de l’esprit des frères Coen. De loin mon meilleur film d’avant-dodo.
The Grand Budapest Hotel (Disney+)
Le plus grand cinéaste de films doux au monde, c’est clairement Wes Anderson. Il est passé grand maître dans l’art de refaire la cartographie de notre imaginaire. Il ne crée pas seulement des personnages, mais aussi des endroits magiques vers lesquels on peut se diriger pour trouver un peu de bonheur par temps difficiles. Des endroits comme le magnifique Grand Budapest Hotel.
Les couleurs, le rythme et le réalisme magique d’Anderson vous transporteront loin de vos soucis pendant près de deux heures. Idéal pour un dimanche soir angoissé!