En cette ère où on est bombardé de publicités jusque dans la douche, c’est pas toujours évident de résister à nos tentations d’achats impulsifs. Alors, ça peut arriver, une fois de temps en temps, qu’on soit pris d’un désir irrésistible de dépenser notre chèque de paie sur l’objet de notre désir du moment et de recevoir une bonne dose de dopamine. Et de le regretter. Ou pas.
D’ailleurs, selon une rumeur que j’ai inventée, il semblerait que c’est au moment même où il se faisait faire une permanente à 600 $ que Pierre-Yves McSween a eu l’idée d’écrire son livre En as-tu vraiment besoin?.
Pour vous aider à déculpabiliser, voici des témoignages de gens qui se sont aussi laissés charmer par le petit diable capitaliste qui chille sur leur épaule.
#1. Une console Xbox
« Pendant la pandémie, je m’ennuyais, et ça faisait une couple de fois que je résistais à la tentation de m’acheter un Xbox Series X, malgré le fait que j’avais déjà une PS5. Vers 20h15, un soir, j’ai succombé. Je suis parti à vélo sur un coup de tête pour me procurer la console, qui m’a coûté un bon 800 $, taxes incluses. C’était un move que je qualifierais de “con”, mais que je n’ai jamais regretté parce que je l’ai utilisé en masse. Ça m’a beaucoup diverti alors qu’on n’avait même pas le droit de prendre une marche après 20h et que Noël avait été annulé à la dernière minute! Disons que je ne pense pas être celui qui a fait la dépense la plus injustifiable en temps de pandémie. » -Éric
Qui ne s’est pas gâté durant cette période où on trippait à faire du pain entre une réunion sur Zoom et un appel entre amis sur Zoom?
C’est ça. Personne.
#2. Une coupe de cheveux digne des stars
« J’ai une petite tendance à dépenser pour rien. Il y a 20 ans, alors que j’étais au début de la vingtaine et encore aux études, je trouvais que ça avait ben de l’allure de payer 300 $ par mois pour me faire teindre les cheveux. C’était dans un salon de coiffure de luxe, le genre de place où tu te couches sur un genre de lit en cuir – pas une vulgaire chaise! – pour te faire mousser les cheveux comme il se doit. Oui, c’était fou, mais ça me donnait l’impression d’être dans la famille Kardashian. Je me sentais comme une vraie queen quand je sortais de là. Mon estime de moi était dans le tapis! » -Myriam
300 $ par mois, en 2005, c’était quasiment le prix d’un loyer pour un loft dans le Vieux-Montréal! Bon, peut-être pas, mais c’est l’équivalent de plus de 450 $ en 2025!
Et aujourd’hui, avec 450 $, on peut se procurer 45 % de la face du Doc Mailloux.
#3. Un breuvage de luxe
« Chaque mois, je dépense en moyenne de 150 $ à 200 $ en whisky. Je m’assume, mais disons que ça m’arrive de m’inventer des besoins quand il y a des spéciaux à la SAQ. C’est un plus fort que moi, mais je jette une partie du blâme sur les YouTubeurs spécialisés en whisky qui me créent des besoins.
Par chance, j’achète plus que je bois et je ressens un immense bonheur quand la visite me demande si j’ai un bon whisky à boire. Je pense que j’ai assez de stock pour durer pendant 4, 5 ans. Disons que la prochaine pandémie ne me fait pas peur. » -Derek
Au moins, il peut se consoler en se disant qu’il ne se laisse pas influencer par les vidéos de Luc Poirier qui show off ses Ferrari.
#5. Un bâton de hockey de pro
« Depuis que je suis tout jeune, je suis un vrai passionné de hockey, même si j’ai toujours eu un talent plus qu’ordinaire. Ça ne m’empêche pas d’être au courant des nouvelles tendances dans le sport et de m’informer sur l’équipement que les joueurs professionnels utilisent. J’ai toujours adoré me rendre dans un magasin d’articles de sport pour flâner devant le rack à bâtons de hockey sans jamais acheter quoi que ce soit, au grand désespoir des vendeurs qui essaient de me faire flancher.
Récemment, alors qu’il y avait une vente de 20 % sur le stock à ma boutique préférée, j’ai flanché : je me suis acheté un vrai bâton de pro, à 400 $ (moins 20 %, youhou!). C’est complètement fou, mais au moins, maintenant, je sais comment on se sent avec un vrai bâton de la LNH. Le problème, c’est que je n’ai que moi à blâmer pour mes tirs ratés dans mes parties de ligue de garage. » -Bobby
Pas besoin de se faire repêcher au premier tour pour s’offrir un petit cadeau si on peut se le permettre.
#6. Un vol en jet militaire
« Quand j’avais 22, 23 ans, je travaillais dans une boutique d’équipement de sport. Toute l’équipe s’était fait inviter à une soirée bénéfice qui récoltait des fonds pour des athlètes participant aux Olympiques spéciaux. Jeune, j’avais toujours rêvé de piloter un avion de chasse et un des prix était un vol en jet militaire; je me suis donc dit que je lèverais la main, juste pour le trip. Sauf que la soirée avance et que je prends quelques verres…
Enfin, le pilote monte sur scène pour décrire l’expérience et je commence à m’emballer malgré le fait que je suis encore aux études. Ah, et que je travaille à peu près au salaire minimum. L’encan commence à 1 000 $. Quelqu’un lève la main à 1 500 $. Je renchéris à 2 000 $. Une autre personne fait une offre à 2 500 $. Je mets 3 000 $ en me disant que j’ai atteint ma limite. Petite pause… Pas de preneur à 3500 $. Finalement, quelqu’un y va, mais timidement. Je me dis que si je mets un 500 $ de plus, c’est quasiment sûr que je l’ai. OK, j’y vais! 4000 $, mais c’est tout.
À ce moment-là, mon boss ne comprend plus rien. Il voit que je suis un peu sous l’effet, m’implore d’arrêter, mais c’est trop tard. Mon némésis lève la main à 4 500 $. Rendu là, on est juste deux et je me dis que je vais finir par l’avoir. 5 000 $, 5 500 $, 6 000 $… Finalement, la mise s’élève à 6 500 $ et je commence à dégriser. Réalisant l’ampleur de ma gaffe, je me désiste. C’est passé proche, mais je m’en suis sorti.
À ce moment, l’encanteur s’adresse directement à moi et me demande, devant une salle comble, “7000 $ ?”. Je refuse et il rétorque : “Écoute, 7000 $ chacun et vous y allez les deux”. Là, évidemment, la salle au complet réagit et je cède. Le restant de la soirée, j’ai eu des sueurs froides. Le lendemain, je travaillais et la nouvelle avait déjà fait le tour de la shop. Quel désastre!
Le vol a été vraiment le fun et c’est une expérience que je n’oublierai jamais. » -Pierre-Paul
7 000 $ pour une anecdote à raconter sur son lit de mort, c’est un excellent investissement.