5 contextes dans lesquels la productivité vous nuit

Être productif est très valorisé en milieu du travail. On est compétent, les gens aiment réaliser des projets avec nous, on travaille efficacement et rapidement, notre vie est un succès! Jusqu’au jour où on a une crise existentielle, ou un trouble de santé et qu’on remet tout en question.

Pour ne pas en arriver là, essayons de comprendre d’où ça vient, cette productivité toxique.

Vouloir être productif à tout prix (ou se le faire imposer) peut mener à des troubles de santé majeurs. Selon une étude, les gens qui travaillent plus de 55 heures par semaine courent 35% plus de risque de vivre un accident vasculaire cérébral et 17% plus de risques de mourir d’une maladie cardiaque comparativement aux gens qui travaillent 35 à 40 heures comme le veut le standard.

Si vous sondez autour de vous, vous découvrirez assez vite que le stress se manifeste différemment chez chacun. Certains vont avoir des troubles digestifs, de l’insomnie, d’autres des réactions allergiques (histoire vraie), de l’eczéma sur un sourcil… La liste est longue.

Le corps a cette habitude de faire passer des messages quand on ne prend pas soin de lui. On se blesse au gym, voire on développe un trouble de santé grave. Le corps finit toujours par gagner, aussi bien l’écouter!

Du temps c’est précieux. Un taux horaire fait qu’un employé ou un travailleur autonome a intérêt à travailler le plus lentement possible pour rentabiliser son temps. Mais on sait tous ce qui se passe: la charge de travail augmente et nous laisse vidé, séché, pour un taux horaire négocié les yeux bandés.

Pour reprendre les mots d’Alexe Martel sur son blogue : « Charger à l’heure (ou pire, au mot), c’est complètement absurde. » Nos différents talents ont une différente valeur. Même si votre amie qui a un doctorat en psychologie a des talents en cuisine, il serait quasi-impossible de charger le même taux horaire pour concevoir un tartare d’aiglefin et pour une consultation thérapeutique. Lorsque possible, chargeons pour la valeur que nous apportons et prenons notre temps.

À force de travailler et ne pas reconnaître qu’il y a, parfois, des moments où il est nécessaire de s’arrêter, on peut se faire avoir avec la positivité toxique.

Pensons au début de la pandémie où le discours ambiant était une invitation aux artistes à se « réinventer », on répétait en pleine crise que « tout va bien aller », qu’on devrait profiter de cette occasion pour apprendre une nouvelle langue, s’entraîner et puis on se forçait à dessiner des arcs-en-ciel pendant qu’on était privés de plaisir, avec l’envie de retourner se coucher.

Si ça feel moyen, il est bien de le reconnaître et d’en parler, parce que comme mon bon ami Carl Jung disait : « Ce à quoi on résiste, persiste. » Certains l’ont malheureusement appris à leurs dépens.

Être disponible a un prix. Plusieurs répondent à leurs messages dès qu’ils les voient pour se libérer de la charge mentale, mais réagir rapidement est vite pris pour acquis chez nos collègues ou clients et ça peut gruger une santé mentale.

Même son de cloche chez ma collègue Claudia qui souligne l’effet pervers de Fiverr, qui récompense les utilisateurs qui répondent rapidement à tout. L’hyperconnectivité, vous connaissez? Je plogue encore un collègue, Philippe, qui avait fait un article sur le sujet.

Vous avez sûrement cet ami, qui est toujours en train de travailler et fier de l’être. À côté d’eux, on a l’air paresseux, même si on remplit correctement nos tâches quotidiennes. Cet ami incarne ce que les anglophones appellent la Hustle culture : la culture du dépassement de soi, de travailler toujours plus, pour atteindre la richesse et le succès.

Si votre ami workaholic sait pourquoi il le fait, qu’il a des buts précis avec l’argent qu’il va faire (fonder un orphelinat pour chameaux en Inde, offrir des poké bowls à des personnes dans le besoin, se payer un bon massage de pieds une fois par semaine), ça facilite la détermination, ça permet de faire la part des choses et garder en tête ce qui est important.

Bref, soyez productif, mais jamais au prix de votre santé ou temps en famille! Prenez soin de vous! xx