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5 choses que j’ai apprises en visitant une plantation de pot

Ils nous ont pas offert d'échantillons :(

Par
Lucie Piqueur
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L’autre jour, la compagnie de pot légal Tweed a invité une poignée de journalistes, blogueurs et podcasteux à faire la route jusqu’à Smith Falls, en Ontario, pour visiter ses installations. Filiale de la corporation Canopy Growth, Tweed s’est installée dans une ancienne usine Hershey de 470 000 pieds carrés pour faire pousser incroyablement beaucoup de weed, mais aussi faire découvrir le cannabis aux gens de la région grâce à un petit centre éducatif et des visites guidées des plantations. Laissez-moi vous dire que là-bas, ça sent comme dans la chambre d’un adolescent fan de Wiz Khalifa.

Mais passées la première impression, voici ce que j’y ai découvert :

La guerre des clones

Le cannabis est une plante genrée, et ce sont les fleurs des plants « femelles » que vous fumez. Afin d’assurer un produit constant pour la vente, les plantations de pot fonctionnent par clonage, c’est-à-dire qu’elles replantent des boutures coupées sur les plants adultes. Comme ça, l’espèce n’évolue pas et la SQDC peut coller ses petites pastilles d’intensité et d’arôme sur les boîtes. En passant, ça prend trois mois aux boutures sans racines pour devenir des plantes luxuriantes prêtes à être récoltées.

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« Je suis de Terpène-Humeur »

En plus des cannabinoïdes, le cannabis produit d’autres molécules auxquelles vous devriez vous intéresser : les terpènes. Pour l’instant, on n’est pas trop au courant de leurs éventuels bénéfices pour la santé humaine, mais on connaît leurs différents parfums. Lorsque le pot sera rendu vraiment mainstream, on s’offrira des fins de semaine de dégustation pour apprendre à déceler les arômes « moisi » (grâce au terpène Para-cymène) , « boisé » (Alpha-santalène) ou encore « poivré » (Bêta-caryophyllène).

Sativa, Indica ou bullshit?

Le gouvernement sépare son pot en trois familles : Sativa, Indica et hybride. Outre leurs origines géographiques différentes, ces espèces sont aussi supposées donner des sensations distinctes. Selon la SQDC, Indica = relaxation et Sativa = créativité. En réalité, toutes les espèces cultivées sont hybrides et leurs effets ne dépendent pas tant de leur espèce d’origine que de la variété développée. Donc peu importe le nombre de feuilles ou la famille de la plante, dans le futur, on utilisera surtout les termes Indica et Sativa pour décrire l’effet recherché.

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Cannabi$$$

Canopy Growth ne s’en cache pas, elle veut devenir la plus grosse corporation de pot légal au monde. Elle veut développer des variétés de cannabis de renom mondial et mener l’innovation. On s’est fait dire qu’elle investissait tellement d’argent pour établir son territoire que ça allait prendre beaucoup de temps avant que quelqu’un fasse des profits. Cela dit, Canopy Growth est aussi la première entreprise de cannabis en Amérique du Nord à s’être fait coter en bourse, en 2014.

C’est aussi avec elle que Snoop Dogg a décidé de faire affaire pour commercialiser sa propre marque de weed. En août 2018, Snoop avait d’ailleurs visité cette même usine de Smith Falls, et offert un concert sous les yeux ébahis des 8000 habitants de la petite ville.

Les Serres Bertrand

À Mirabel, le plus gros producteur de tomates roses en Amérique du Nord a décidé de convertir ses activités pour surfer sur la vague du pot légal. En partenariat avec Canopy Growth, Les Serres Bertrand produiront du cannabis bio québécois, et ce, dès que leur licence sera approuvée. Cela dit, ça ne veut pas forcément dire qu’on va se mettre à consommer massivement du pot local. Le contrôle de qualité et l’emballage du cannabis cultivé partout au Canada se font pour le moment à 100% au QG de Tweed, à Smith Falls.

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Au moment où on a visité l’usine, Tweed était en train d’installer de nouvelles machines pour se préparer à la production de chocolat en vue de la légalisation des produits alimentaires au cannabis. Le gouvernement fédéral devrait les autoriser dès octobre 2019. Et si Tweed a choisi le chocolat, c’est pour boucler la boucle, dans l’usine Hershey qu’elle a récupérée. Il y a 10 ans, le producteur de chocolat avait cessé ses activités, laissant des centaines de «Smith Fallsiens» sans emplois. On parie que ceux-ci ne s’attendaient pas à se reconvertir en cultivateurs de pot.

*Bien qu’il ne s’agisse pas d’un contenu commandité, les frais de ce voyage de presse ont été couverts par Tweed.

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