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5 choses que j’ai apprises en infiltrant les pro-Trump en Floride

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Je n’ai pas vraiment dormi cette nuit parce que je montais une vidéo de 13 minutes qui documente mon intrusion dans l’univers des partisans de Donald Trump. Je voulais comprendre comment ses fans les plus intenses pensaient, et si les stéréotypes, qui les dépeignent à la télévision, se rapprochent de la réalité. Je me prépare à repartir à l’aventure pour la soirée électorale. Mes pensées volent d’un bord et de l’autre, alors que mes réseaux sociaux explosent. Je reçois des demandes d’entrevues à la fois de la part de radio Énergie et de la première chaîne; les poules ont des dents.

Voici 5 choses que j’ai apprises en infiltrant les pro-Trump en Floride :

1. Dans la vie, c’est vrai que si tu as l’air confiant, les gens ne te remettront pas en question.
Je suis un canadien. J’ai un accent quand je parle en anglais (qu’on a parfois associé à l’état de New York, à ma grande surprise). Je ne connais RIEN du bénévolat politique. Je ne connais PERSONNE au parti républicain. Et on m’a donné les clés d’un sondage téléphonique juste parce que j’agissais comme si j’avais fait ça toute ma vie. Avoir été mal intentionné, j’aurais pu bousiller le registre du bureau pro-trump où j’étais, j’aurais pu faire de l’activisme militant, qui sait. Soyons confiants, ça ouvre des portes. Fake it until you make it.

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2. Peut-être qu’on devrait davantage limiter la durée de TOUS les mandats politiques

Les terms limits. C’est un des bénévoles avec moi qui m’a parlé de ça. Limiter le la durée des mandats des politiciens.

Est-ce que ça dénature le rôle d’un politicien de représentation, quand il devient un politicien de carrière? Le but de la démocratie, c’est pas d’avoir des politiciens qui représentent les citoyens en ayant “des vrais jobs, des occupations connectées à la société”? Je trouve la question légitime.

Les présidents peuvent servir un maximum de deux termes. Deux fois quatre ans. Est-ce qu’on devrait appliquer cette règle à TOUS les politiciens? Est-ce que ça a rapport, de penser à ça au Canada aussi? Est-ce que ça pourrait faire du bien du sang neuf?

3. Le racisme systémique a même des répercussions électorales
Quelle communauté américaine est la plus incarcérée (de loin)?

Quelle communauté américaine aurait davantage de chances d’être mieux représentée si elle votait davantage?

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Un afro-américain Floridien m’a expliqué qu’il n’avait pas le droit de voter, puisqu’il est un ex-criminel.

La loi change d’état en état, mais j’ai appris qu’en Floride, c’est vraiment pas évident de voter si tu as déjà eu des problèmes avec la loi… même pour des offenses relativement mineures reliées à la marijuana, par exemple.

Les amateurs de conspirations diraient qu’on empêche le plus possible certaines communautés de voter…

4. Je suis impitoyable envers moi-même
Vous me permettrez un selfie au 4e point; je suis impressionné à quel point j’ai éprouvé un malaise physique à infiltrer les rangs des pro-trump pendant deux heures. Le stress me rongeait et me donnait des hauts-le-cœur. J’ai quand même continué à m’imposer sur supplice. Pourquoi? Pour mieux comprendre et me mettre au défi…. Mais surtout pour les likes.

5. Ils ne sont pas idiots
Après avoir jasé avec ces « vraies » personnes républicaines, sans biais médiatique – il n’y en a pas un qui me semblait imbécile. Certes, notre boussole éthique est différente et je n’ai pas été élevé dans un système de valeurs comparable au leur; mais le stéréotype du gros américain cave n’était PAS au rendez-vous.

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J’ai rencontré des gens déçus de leur système politique, qui sont prêts à s’accrocher à la première bouée qui passe pour essayer autre chose. Même quand cette bouée va peut-être dégonfler bientôt.

D’un côté comme de l’autre, ils se battent pour « les bonnes raisons ».

Know your enemy, chantait Rage Against the Machine. Moi, j’essaie de le comprendre.

***

Pour me voir avoir des sueurs froides en devenant bénévole pour le parti Républicain: