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Nos premières impressions, à chaud, du nouvel album de la formation post-punk montréalaise.
1. Les fans du quatuor post-punk de Montréal risquent d’être surpris, voire divisés en découvrant cet album. Plus qu’un disque de transition, (qualificatif qui pourrait décrire l’effort solo limite crooner du chanteur Tim Darcy), on a pratiquement affaire à une réinvention du groupe. Personnellement, j’approuve fort.
2. Le plus grand choc que produit Room Inside the World, c’est certainement d’entendre Darcy chanter, loin de la scansion des albums précédents, d’une voix profonde qu’on découvre et qui rappelle par moments autant Morrissey que Morrison, Timber Timbre sur la pièce d’ouverture Into the sea, ou même Bono (sérieux) dans Desire. C’est assez capoté, comme si on avait droit à un nouveau frontman à chaque chanson.
3. On pourrait dire que Ought, à l’origine fortement influencé par une énergie punk et dépouillée d’artifices, subit à sa manière le même genre d’évolution vers le travail studio et la recherche de sonorités et d’arrangements travaillés que ce qu’on a vu avec plusieurs formations du mouvement post-punk originel. Oui, je pense à Joy Division / New Order. Toutefois rien de superflu ici; juste plus de richesse et de profondeur, de la précision et des transitions impressionnantes d’intelligence.
4. Il y du saxophone, des violons altos distorsionnés, du beat-box vintage et de la clarinette sur Room Inside the World. Et la batterie, autant que la drive fondamentale du groupe, est toujours aussi fabuleusement hyperactive et contagieuse.
5. C’est vraiment un plaisir indescriptible de voir évoluer ces gens découverts par hasard au coin de la rue, à la Brasserie Beaubien. De voir leur band brillant et frondeur, né dans les relents de la révolte étudiante, devenir l’un des groupes phares du mouvement post-punk mondial. C’est beau Arcade Fire, mais y’a beaucoup plus que ça qui se brasse dans notre coin frette du monde… on peut se le dire de temps en temps: on a peut-être quelque chose comme une grande ville de musique.
Pour (re)découvrir Ought, le bandcamp est par ici
Le groupe sera aussi en spectacle le 6 mars au Théâtre Fairmount. Les détails ici.