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5 astuces pour devenir un internaute écolo
URBANIA et le Musée de la civilisation s’unissent pour faire la lumière sur l’empreinte environnementale du numérique.
On communique par texto, par courriel et par FaceTime. On se divertit en regardant Netflix et en faisant défiler notre fil Instagram. Notre quotidien est ponctué d’activités numériques, lesquelles peuvent parfois éviter des déplacements et, par le fait même, des émissions de gaz à effet de serre.
Pourtant, selon un rapport publié en octobre 2018 par The Shift Project, les activités du Web seraient responsables de 4 % des émissions totales de gaz à effet de serre du monde.
Mais qu’est-ce qui pollue tant dans l’utilisation du Web?
Tout. Il faut savoir que l’énergie utilisée pour les technologies de l’information est l’électricité, et qu’on la produit principalement en brûlant du pétrole, du gaz ou du charbon.
Prenons le cloud, par exemple, ce nuage de mémoire qu’on utilise pour stocker nos données. Je n’apprends rien à personne : ce n’est pas RÉELLEMENT un nuage, léger et prêt à s’évaporer. Il doit en effet se matérialiser quelque part.
Où donc? Dans les data centers du monde entier, ces centres de traitement de données qui roulent à l’électricité 24 heures sur 24, sept jours sur sept!
Sans parler du streaming, cette diffusion vidéo en temps réel et de manière continue, responsable de 1 % des émissions de GES dans le monde. Et on ne parle pas seulement du streaming illégal ici, ah non! Regarder Netflix, Crave ou même Disney + est aussi considéré comme du streaming! Les plateformes de séries et de films sur demande représentent en effet 34 % des émissions de GES du streaming. Greenpeace a justement diffusé une vidéo il y a trois ans pour encourager Netflix à cesser d’utiliser le charbon pour diffuser ses millions d’heures de divertissement.
Mais même si les géants du Web comme Google, Facebook et Netflix songent à virer au vert d’ici 2030 en privilégiant les énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire, rien ne nous empêche, d’ici là, de prendre quelques bonnes habitudes pour réduire notre empreinte carbone numérique!
Le but n’est pas de faire angoisser ni de culpabiliser qui que ce soit (sauf peut-être les mégaentreprises qui utilisent du charbon pour nous divertir), mais bien de sensibiliser chacun de nous à donner une petite pause à la planète, un clic à la fois!
Voici donc cinq astuces pour se transformer en internaute écolo.
Gérer les pièces jointes des courriels
« Retirer la pièce jointe d’un courriel lorsqu’on y répond est une bonne habitude à prendre, surtout s’il s’agit d’un courriel de groupe. Plus un courriel envoyé est lourd, plus il consomme d’énergie. Un courriel accompagné d’une pièce jointe de plus de 1 Mo émet 12 fois plus de GES qu’un simple courriel, soit 50 g éq. CO2 », explique Aurélie Lagueux-Beloin, journaliste scientifique publiée entre autres dans URBANIA et UnPointCinq.
«Plus un courriel envoyé est lourd, plus il consomme d’énergie. Un courriel accompagné d’une pièce jointe de plus de 1 Mo émet 12 fois plus de GES qu’un simple courriel, soit 50 g éq. CO2 », explique Aurélie Lagueux-Beloin
Et plutôt que d’envoyer une pièce jointe à un collègue qui travaille en face de vous, pourquoi ne pas ressortir les bonnes vieilles clés USB au bureau? Si vous ne savez plus à quoi ressemble une clé USB, vous pouvez toujours compresser votre pièce jointe grâce à plusieurs outils en ligne, allégeant ainsi votre courriel. Et lorsqu’il s’agit de courriels de groupe, de grâce, mettez les destinataires en copie invisible lorsque les adresses n’ont pas à être vues de tous! Ça évitera que 50 individus reçoivent 50 « Oui, j’y serai, Diane » à chaque séminaire mensuel…
Faire un petit ménage
Ça peut sembler évident, mais c’est une action trop souvent sous-estimée. Les courriels latents – oui, même ceux que vous n’avez jamais lus – consomment énormément d’énergie. Même chose pour les fichiers et les photos (je suis certaine que vous pouvez vous passer de la moitié des immortalisations de votre chat). N’hésitez pas à jeter régulièrement un coup d’œil à votre boîte de courriers indésirables : nombre de pourriels s’y cachent! Ça, ça veut dire beaucoup d’images animées, de titres clignotants… ET DONC BEAUCOUP DE GAZ À EFFET DE SERRE INUTILES! Au lieu de les supprimer au fur et à mesure que vous les recevez, pourquoi ne pas vous désabonner, tout simplement?
Ajuster les paramètres de son ordinateur
Savez-vous qu’il est possible d’ajuster son ordinateur afin qu’il soit plus vert? Vous pouvez en effet régler votre appareil afin qu’il se mette en veille lors d’une pause. Même chose pour votre imprimante! Assurez-vous toutefois que votre ordinateur ne se retrouve pas en veille trop souvent et inutilement, car lorsqu’elles sont répétées et de courtes durées, les veilles peuvent l’endommager. Lorsque vous configurez les paramètres de veille, profitez-en pour réduire la luminosité et créer des raccourcis sur vos moteurs de recherche. Étant donné que des dizaines de milliers de requêtes sont effectuées chaque seconde sur les moteurs de recherche, réduire le nombre de pages nécessaires pour se rendre à un site permet d’économiser énormément d’énergie (et de temps)!
Évaluer le nombre de fois qu’on souhaite visionner une vidéo
Est-il mieux de télécharger un film, de le regarder sur DVD ou de le streamer? « Ça dépend du nombre de fois qu’on veut le regarder! », répond Aurélie Lagueux-Beloin. « Si on veut regarder une vidéo ou un film plusieurs fois, il vaut mieux procéder à un téléchargement : les données ne seront transmises par le serveur qu’une fois. » Il ne faut toutefois pas oublier que le téléchargement, ça consomme beaucoup d’espace et d’énergie aussi.
«Si on veut regarder une vidéo ou un film plusieurs fois, il vaut mieux procéder à un téléchargement : les données ne seront transmises par le serveur qu’une fois.»
Qu’en est-il des bons vieux DVD? Revenir à l’époque des clubs vidéo serait-il la solution pour diminuer notre empreinte? « C’est compliqué et environnementalement coûteux, un DVD. Selon le ScienceDaily, le visionnement d’un DVD émet deux fois plus de GES qu’un streaming! Mais si on possède déjà le film en DVD, il vaut mieux le regarder sur ce support. Une vidéo streamée, plus on la regarde, plus elle pollue, alors qu’un téléchargement ou un DVD, plus on le regarde, plus on diminue son empreinte », explique Aurélie.
Tirer la plogue!
Ce conseil doit être interprété au sens propre comme au figuré. En effet, même éteints, vos appareils continuent de gruger de l’énergie. Un routeur wifi, par exemple, continue de chercher à capter du réseau, même en votre absence.
Même chose pour une télévision éteinte, une imprimante ou un ordinateur portable branché au mur : ils sont encore sous-tension, et demandent une énorme quantité d’énergie (énergie inutile, je le répète). Prenez l’habitude de débrancher vos appareils lorsque vous ne les utilisez pas : c’est tout aussi écolo qu’économe!
Quant au sens figuré, vous voyez où je veux en venir : l’art de rêvasser, de s’ennuyer et d’observer les détails de notre environnement est trop souvent sous-estimé.
Prises par des milliers d’internautes, ces habitudes ont le potentiel de réduire considérablement notre empreinte numérique collective. Difficile de trouver meilleure raison pour repenser nos habitudes!
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