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Combien ça gagne, une « femme de ménage »

Engager quelqu'un pour rendre sa maison propre comme beaucoup de sous neufs!

Par
Pier-Luc Ouellet
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Je rêve depuis des années d’engager quelqu’un pour s’occuper de mon entretien ménager. J’ai même pas d’excuse; j’habite seul dans un minuscule appartement et j’ai le temps de faire mon ménage. C’est juste que je déteste ça.

Visiblement, je ne suis pas le seul, parce qu’il semblerait que la demande pour les services d’entretien ménager soit toujours très soutenue. Mais est-ce que l’offre suit la demande? Est-ce que c’est payant?

J’en ai parlé avec Mélissa qui est « femme de ménage » depuis maintenant 12 ans, dont 7 à temps plein.

D’ailleurs, est-ce que ça se dit, « femme de ménage »?

Mélissa éclate de rire : « Moi, je dis que je fais de l’entretien. Souvent, mes clients sont gênés d’utiliser le terme ”femme de ménage”, mais moi, ça ne me dérange pas du tout. Je suis très à l’aise avec le terme ».

Fiou!

Les avantages du métier

Comment devient-on femme de ménage?

Pour Mélissa, c’est arrivé un peu par accident : « J’ai commencé à faire le ménage chez un de mes amis parce qu’il n’était pas satisfait de sa femme de ménage. Je lui ai dit en joke : ” Ben moi, je vais venir le faire, le ménage”, et il a dit : ”Ben oui!”

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J’ai commencé comme ça, et de fil en aiguille, j’ai eu d’autres clients qui se sont ajoutés par le bouche à oreille. »

Mélissa, comme plusieurs de ses collègues, est travailleuse autonome. Elle n’œuvre donc pas au sein d’une entreprise qui offre des services d’entretien ménager résidentiel.

Et c’est ce dans quoi elle se spécialise; pas de nettoyage de tapis gris de bureau pour Mélissa : « Je préfère du résidentiel du fait que je connais mes clients, et je pense que j’ai plus de respect dans ce sens-là. Ils savent c’est qui, la femme qui vient chez eux faire le ménage. Tandis que dans des entreprises, c’est moins personnel. Aussi, l’horaire avec les entreprises… Faut que tu fasses le ménage quand c’est fermé, donc les soirs et les fins de semaine. Ça ne m’intéresse pas du tout. »

C’est avant tout cette flexibilité qui a attiré Mélissa vers son domaine : « C’est ça, les avantages d’être à mon compte : je fais mes horaires et je choisis mon salaire, parce que c’est moi qui décide de mes prix ».

Cette flexibilité est d’ailleurs bien appréciée par cette maman d’une fillette de 4 ans : « C’est moins de stress; si ma fille est malade et que je ne peux pas rentrer, y a pas un patron qui est déçu. Et comme je visite mes clients aux deux semaines, ça n’a pas vraiment d’impact si je dois manquer plus qu’une journée. »

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Payant, faire le ménage!

« Je suis très satisfaite. Je pourrais même dire que c’est payant d’être femme de ménage; je travaille au maximum 30 heures par semaine. »

Un horaire qui facilite la conciliation travail/famille, donc, tout en bénéficiant d’un revenu assez intéressant :

« L’année passée, j’ai fait 58 000$. »

« Je charge à la job. Ça fait assez longtemps que je fais ça pour être capable d’aller chez quelqu’un, visiter sa maison, et lui faire un prix. Mais c’est sûr qu’au début, je ne chargeais pas assez cher ».

Avec l’expérience, Mélissa a su ajuster ses prix, et surtout, affiner sa façon de facturer. Au lieu de facturer à l’heure, Mélissa préfère demander un prix pour la job : « Si une journée, je prends mon temps, c’est pas le client qui va payer pour ça, et si, à l’inverse, y a une journée où je suis vraiment plus rapide, ben tant mieux pour moi! »

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À son avis, ses prix sont plutôt compétitifs : « Je pense que je suis dans la moyenne, voire un peu en bas des compagnies d’entretien ménager […]. C’est pour ça que j’aurai jamais d’employés; je fais mon argent, j’ai pas de salaires, d’assurances à payer ou rien de tout ça ».

Tout ne brille pas dans le monde du ménage

Ceci étant dit, malgré des conditions intéressantes, le métier de femme de ménage n’est pas sans taches : « C’est un métier méconnu et encore très dénigré, je tiens à le préciser. »

Cette condescendance à l’égard de son métier, Mélissa la ressent parfois : « Honnêtement, je suis pas quelqu’un qui est facile à insulter. Je le prends en riant. Mes clients, j’ai la chance de les choisir. Y a tellement de demandes, c’est fou. Les familles n’ont plus le temps de faire [le ménage]. »

« Jamais je vais choisir un client avec lequel je me sens dénigrée, comme la pauvre Cendrillon qui frotte les planchers. »

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Mais les gens font quand même des commentaires qui, heureusement, n’affectent pas trop Mélissa : « Des fois, ma mère me dit qu’elle parle que sa fille fait des ménages, et il y en a qui trouvent que je fais pitié! [rires] Mais honnêtement, ça ne me choque pas, ça me fait rire. Je sais combien je gagne, et je me sens vraiment appréciée par mes clients. Je les aide à entretenir leur maison, ils arrivent chez eux et tout est propre. C’est un poids de moins pour eux, et moi, je ne me sens pas dénigrée, bien au contraire! »

Bref, malgré les petits inconvénients, Mélissa aime ce qu’elle fait et elle est fière de son travail: « J’aime ça, faire des ménages. Je ne ferais pas une job que je déteste. C’est sûr que quand j’étais jeune, je ne me disais pas plus tard, je serais femme de ménage, mais depuis que je fais ça, je suis comblée. J’aime vraiment ma job. »

Et Mélissa ne se contente pas de faire briller vos planchers… elle sauve même des couples! « On est vraiment appréciés par les familles chez qui on fait le ménage. Ça allège le quotidien, et même la vie de couple! C’est une grosse source de tension dans les couples, le ménage. »

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Avant de vous pogner une énième fois avec votre partenaire pour savoir c’est le tour à qui de laver le bain, peut-être feriez-vous mieux de faire appel à une professionnelle?