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4 trucs pour faire face à la fameuse « page blanche »

Le Marathon d’écriture intercollégial et URBANIA s’unissent afin de vous faire découvrir de nouvelles plumes.

Par
Anne-Virginie Bérubé
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Salut! Moi, c’est Anne-Virginie. Je suis finissante au cégep en théâtre, je vis encore chez mes parents, j’ai un chum, des projets et des milliers d’histoires pas terminées dans mon ordi. Sauf une! C’est une nouvelle de 250 mots, écrite en 2h au Marathon d’Écriture Intercollégial. Et wow, j’ai gagné la deuxième place avec!

J’aime penser que le mot «auteur», c’est surtout quelqu’un qui écrit avec passion, parce que ça lui tente vraiment. J’aime écrire, parce que je trouve ça le fun de m’arracher les doigts sur mon clavier d’ordi jusqu’à trop tard le soir. J’écris parce que je trouve ça beau, des mots. Je les adopte, les colle ensemble, ça devient tout à coup quelque chose de neuf, de beau, de réel, qui me fait du bien, et j’aime ça.

L’écriture libre, c’est arrêter de réfléchir et écrire ce qui vous passe par la tête.

Sauf que ça m’arrive parfois d’avoir le syndrome de la page blanche. La feuille lignée qui rit de moi parce que tout ce que je trouve à écrire, c’est quelque chose de niaiseux. Le crayon qui me gigote dans la main, le pied qui shake et un trou noir à la place du cerveau. Mais ça ne m’arrive pas trop souvent, heureusement. Je sais me défendre, et fiez-vous sur moi, y’a moyen d’apprendre à le faire aussi.

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Voici 4 trucs pour toujours avoir de l’inspiration. J’ai personnellement testé chacune de ces astuces pour vous.

  1. Avoir la tête et les doigts libres

L’écriture libre, c’est arrêter de réfléchir et écrire ce qui vous passe par la tête. J’aime m’inspirer, pour commencer à écrire, d’une image ou de musique. Pinterest est particulièrement le fun pour trouver des images, et Youtube aussi pour trouver des musiques intéressantes (essayez avec de la musique de film).

Alors, prenez vos crayons et écrivez tout ce qui vous passe par la tête, logique ou pas, pendant un bon 10-15 minutes. Un exemple concret de phrase écrite sans réfléchir: «J’ai mal que tu m’avales de tes lèvres à tes mots qui se brisent dans la glace de mon dos sec, large, bouilli de chou qui s’envole et qui fume»…ouin.

Après, je travaille le tout. Mais je ne m’attarde jamais à essayer de faire des phrases logiques, qui fonctionnent.

  1. S’inspirer d’un mot (mettons barbecue)

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Ça ressemble un peu à l’écriture libre, mais avec pour source d’inspiration un mot, une phrase. J’aime bien demander à quelqu’un, au hasard, de me donner un mot (ça pourrait être une bonne technique de cruise dans une bibliothèque si c’est bien mené…je dis ça de même).

Ça rend les choses plus colorées et le fun.

Après, je me mets au défi de l’inclure dans un prochain texte. Ça m’est déjà arrivé d’écrire un poème de quelques vers avec «barbecue», alors n’importe quel mot fonctionne, promis. Ça peut aussi être d’ouvrir le dictionnaire et de piger un mot au hasard. Je répète le truc plusieurs fois pour un même texte, souvent; ça rend les choses plus colorées et le fun.

BONUS: mon fameux poème intitulé «Barbecue»

T’as un barbecue au fond du ventre
Tu me brûles chaque fois que tu ouvres ta bouche dragon
Tes yeux charbons me font mal
Me tuent
À petit feu
… bref.

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  1. Écrire dans mon fauteuil préféré, près du feu, avec une couverture en poils (ok, je n’ai pas réellement de foyer chez nous, mais quand même)

J’essaie le plus possible de varier les endroits où j’écris. Perso, j’aime bien aller m’isoler dans un café avec un bon chocolat chaud en hiver, avec de la petite musique jazz en arrière.

Ça fait aussi du bien de changer d’atmosphère.

En été, je préfère le parc proche de chez moi, au soleil (pis je bronze en plus). Pour certains, l’endroit idéal, c’est le milieu de la forêt, d’autres vont préférer le métro bondé où ils peuvent s’inspirer des gens et de leurs conversations (tsé le gars bizarre qui sourit au plafond, ben il pourrait devenir le personnage principal de ma prochaine pièce de théâtre).

Chacun a son endroit préféré. Parce que même si des fois c’est bien d’écrire dans le confort de son lit (parce que my god qu’un lit c’est confortable), ça fait aussi du bien de changer d’atmosphère.

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  1. Le cahier «n’importe quoi»…depuis 1998

J’ai toujours tenu un cahier n’importe quoi. J’en ai des dizaines, chez moi, et ils ont tous un nom (le dernier c’est Olivia, et avant, c’était Paul). Tenir un cahier plein de textes, de phrases ou de mots que vous aimez peut vraiment amener de l’inspiration là où y’en a plus.

Le but du n’importe quoi, c’est de pouvoir se lâcher lousse! À chaque fois que vous pensez à une phrase, que vous inventez un morceau de dialogue ou un poème, retranscrivez-le dans un cahier. Ne vous freinez pas, et dès que vous avez une idée, notez-la.

La page blanche, c’est comme un trou dans un collant de nylon, ça gosse!

Je garde tout le temps le cahier près de moi, même la nuit, parce que des fois, c’est à deux heures du matin qu’on a les meilleures idées. Et le cahier, contrairement au cell, passe bien à table avec la famille… je dis ça de même.

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Bref, faut se défendre contre ce maudit syndrome… la page blanche, c’est comme un trou dans un collant de nylon, ça gosse! Mais faut pas se décourager: ça passe, et y’a moyen de s’en sortir.

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À l’occasion du Marathon d’écriture intercollégial 2017, les participants devaient écrire un texte qui commençait par: “Je ne pensais pas sortir ce soir-là, mais le téléphone a sonné.” Anne-Virginie Bérubé a remporté le 2e prix avec le texte suivant:

Faire l’amour et s’aimer encore
Je ne pensais pas sortir ce soir-là, mais le téléphone a sonné.

Étendue sur l’édredon familier, j’ai lancé un bras vers le sans-fil. Numéro inconnu, je décroche. J’ai à peine reconnu sa voix, étouffée par un mal brûlant, coincé dans sa gorge.

«Je meurs, ce soir.»

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William. Lui, et mon corps qui a cessé d’exister sous ses mots.

«Victoria, je voulais te dire… je t’aime.»

L’homme qui me fait sourire et vibrer chaque jour, que j’aime… tellement trop, tellement bien.

«Je vais le faire.»

«Attends-moi.»

J’étais vide. Une enveloppe blanche, mais tachée, complètement vide. Je me suis levée machinalement, robot mécanique, morceau de métal froid.

La pluie me battait les tempes, compatissant avec la migraine qui commençait à affaiblir mes sens. J’imaginais sa tête, pleine de douleur rasoir, et mes pieds nus frappaient plus vite et plus fort le bitume humide.

Je savais où le trouver.

Le parc, à cette heure tardive, semblait vide. Lui était installé sous notre arbre, près de la vieille cabine téléphonique. L’herbe trempée a avalé mes pas jusqu’à lui.

Mes yeux dans les siens, je lui ai raconté notre bonheur. Celui de le regarder chaque matin à notre réveil, de se sourire et de s’aimer avec les yeux, la bouche, les doigts et le corps. Je lui ai montré tout cet amour que j’ai pour lui, le beau, le doux, le simple, le vrai.

Nous avons fait l’amour sous les étoiles.

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S’aimer, encore, toujours, par les yeux, les mains, le corps…

La voix.

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Pour découvrir d’autres plumes, c’est par ICI!