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4 idées pour rendre les transports en commun plus agréables

Sociétés de transports de Montréal, de Québec, de Sherbrooke, de Laval, alouette : on espère que vous nous lisez !

Par
Gabrielle Anctil
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Si vous prenez l’autobus à Montréal, vous avez sûrement remarqué que depuis environ un an, on peut embarquer par la porte d’en arrière des autobus articulés (ceux qui ont l’air d’un accordéon) aux arrêts à côté d’une station de métro. Les résultats de ce projet-pilote nous apprennent ce qu’on savait tous un peu déjà : quand les gens entrent par plusieurs portes, l’embarquement se fait plus rapidement et, boni, les usagers sont mieux répartis à l’intérieur des bus. Duh.

C’est un exemple des mesures relativement simples qui peuvent rendre les transports vraiment plus agréables. En voici quatre autres.

Sociétés de transports de Montréal, de Québec, de Sherbrooke, de Laval, alouette : on espère que vous nous lisez !

Déplacer les arrêts d’autobus de l’autre côté de l’intersection

Ça peut sembler simple, mais pour le consultant en mobilité durable et accessibilité Zvi Leve, positionner les arrêts d’autobus après les feux de circulation plutôt qu’avant ferait une énorme différence. « On éliminerait le problème des gens qui traversent dangereusement en essayant d’attraper leur autobus, explique-t-il. Si l’autobus est déjà de l’autre côté de l’intersection, on ne pourra plus se dire “peut-être que la lumière va devenir rouge”. » En plus d’être risqué, ce comportement cause des délais quand les chauffeurs sont assez gentils pour attendre ceux qui traversent.

« Dégager l’intersection permet de sauver du temps pour tout le monde », résume Zvi Leve.

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Bouger les arrêts a même un avantage pour les automobilistes : ceux qui veulent tourner à droite ne seront plus bloqués par un autobus en train de se remplir de passagers. « Dégager l’intersection permet de sauver du temps pour tout le monde », résume Zvi Leve.

Réserver une voie aux autobus sur les grosses artères, tout le temps (et les déneiger en priorité)

C’est le rêve de Zvi Leve. C’est simple : « prendre l’autobus devrait être plus rapide que d’être en auto », résume-t-il. Pour ça, il faut donner la priorité aux autobus en leur réservant des voies sur les plus grandes rues de la ville toute la journée, pas seulement aux heures de pointe.

« Transformer les voies réservées en stationnement pendant une majeure partie de la journée réduit beaucoup la qualité du service », ajoute-t-il.

Après une bordée de neige, ces voies devraient être déneigées en premier. Pour lui, c’est une question de logique : « Le meilleur moment pour laisser sa voiture à la maison, c’est justement quand il ne fait pas beau. C’est après une tempête que le service doit être à son meilleur. »

L’Opus pour tout

En Californie, on peut parcourir les 80 km entre San Jose et San Francisco en train, sauter dans le BART (l’équivalent du métro) pour traverser la baie et visiter Oakland et Berkeley, revenir en ville, emprunter un vélo en libre-service et jusqu’à un autobus pour aller visiter les vignobles au nord — tout ça, avec une seule carte d’autobus.

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À Montréal, on ne peut même pas recharger notre carte Opus sur internet. (À moins d’être une des douze personnes qui ont acheté cette patente à gosse.)

« On devrait pouvoir changer de moyen de transport en utilisant le même mode de paiement »

« On devrait pouvoir changer de moyen de transport en utilisant le même mode de paiement », soupire Félix Gravel, directeur adjoint du Conseil régional de l’environnement de Montréal. À son avis, on devrait avoir une seule carte pour payer tous nos déplacements, qu’ils soient à Bixi ou en train de banlieue. En prime, on aurait plus besoin de se prendre la tête pour acheter des billets de métro quand on revient sur l’île après une aventure à Laval ou à Longueuil.

Payer selon ses moyens

« Et si on offrait un tarif pour le transport en commun basé sur le revenu des gens ? » demande Félix Gravel. Au Québec, les tarifs réduits sont généralement basés sur l’âge, comme le rabais aux aînés ou aux étudiants. Il aimerait plutôt voir les prix modulés selon le salaire, ce qui serait un avantage pour tous : « les moins nantis auraient accès à un service essentiel sans que cette dépense vienne couper dans un budget serré. Et avec les économies d’échelle créées par l’augmentation du nombre d’usagers, on pourrait offrir un service bonifié pour tout le monde ».

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Ce service amélioré pourrait attirer les plus riches, qui sont pour le moment attachés à leur voiture. C’est d’ailleurs comme ça qu’on mesure le succès du transport en commun, selon lui.

« Si l’expérience devient tellement agréable que même les gens qui n’en dépendent pas prennent le transport en commun, on saura qu’on offre réellement un bon service. » On n’est pas encore rendu là, mais on y croit.