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360 jours autour du globe: L’intensité

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Quand je suis revenue de l’Inde en 2009, le premier mot qui me venait en tête quand on me demandait comment j’avais trouvé mon voyage était, invariablement, le mot intense.

Les gens, le bruit, les odeurs, la saleté, la beauté, le chaos, la pauvreté, les épices… TOUT est intense. J’avais adoré les quelques semaines qui venaient de passer – c’était un de mes plus beaux voyages à ce jour – mais étrangement, quand on me demandait si j’allais y retourner, j’hésitais à y aller d’un oui enthousiaste. J’étais ravie d’y être allée, mais j’étais aussi contente d’en être revenue. L’intensité se savoure à petites doses et j’avais eu la mienne. Et ce n’est pas un hasard si je n’ai pas remis les pieds dans un restaurant indien pendant plus de deux ans.

* * * *

C’est donc avec un peu d’appréhension que je revenais au pays du poulet au beurre et du Thumbs Up. En fait, j’étais curieuse de voir si je trouverais l’Inde toujours aussi intense ou si, le choc du premier contact étant passé, je me dirais que Hey, finalement! C’est pas si pire que ça, l’Inde!

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Finalement, c’est si pire que ça, l’Inde. Et c’est toujours aussi intense que la première fois.

Mais ce chaos et cette intensité, c’est ce qui fait la magie du pays. On vient en Inde pour être choqué. On vient en Inde quand on a soif de différence et de contraste. Y a une tonne d’autres pays où aller se la couler douce, alors quand on choisit sciemment de venir ici, c’est qu’on veut sortir de sa zone de confort. Et c’est ce que l’Inde fait de mieux : prendre cette petite zone de confort, la déchiqueter en menus morceaux, sacrer le feu dedans et la jeter dans le Gange.

Déstabilisé, on oscille donc dans une relation amour-haine de bipolaire schizophrénique.

Mardi soir : « C’est dégueulasse, ça pue. En plus, c’est toute une gang de crosseurs finis. Si je vois un autre curry, je pleure. Pus capable. On s’en va-tu en Indonésie? »

Mercredi midi : « Ma-la-de! Jamais rien vu d’aussi beau! En plus, sont vraiment fins, hein? C’est tu moi ou c’est comme le meilleur curry ever? Au pire, on pourrait peut-être couper la Thaïlande si on veut rester ici plus longtemps… »

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Si ce n’est pas reposant, ce n’est sûrement pas plate non plus. L’avenir nous dira combien de temps cela durera. D’ici là, on profite de cet étrange pays au maximum. Nous et nos quatre personnalités.