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360 jours autour du globe: Les signes

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Après un peu plus de neuf mois de voyage, notre vitesse de croisière – pas spécialement rapide à la base – relève maintenant davantage du flotteur que du pédalo. Bref, on est lents comme la lenteur.

Ça fait presque un mois qu’on est à Sagada, un petit village d’à peine un millier d’habitants dans la Cordillera philippine où les visiteurs passent habituellement un gros deux jours, le temps de profiter de l’air frais de la montagne, de voir les grottes, les cercueils suspendus, les deux rues du village et de se dire Ouins, y se passe pas grand chose icitte. On a tout fait ça (en un avant-midi) et on a passé le reste du temps à travailler sur nos projets. Mais depuis quelques jours, on commence à percevoir des signes. Des signes que ça fait peut-être un peu longtemps qu’on colle ici.

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Les meutes de chiens fous qui aboyaient leur vie, nous montraient les crocs et nous poursuivaient tout au long de notre itinéraire de course les premières semaines sont maintenant totalement indifférents à notre passage. À peine s’ils daignent lever une demi-paupière quand on passe. C’en est presque insultant.

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Ce matin, on a entendu notre classique commande de déjeuner (espresso, yogourt-granola, crêpe) être callée aux cuisines par le serveur avant même qu’on soit entrés dans le resto. Il nous avait vus descendre la côte.

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La propriétaire de ce même resto nous avait demandé, il y a une dizaine de jours, si on pensait se présenter aux élections municipales en tant que citoyens de Sagada. On lui a dit qu’on y penserait. Je vois déjà le t-shirt… Mario For Mayor. Juste pour ça, ça vaut la peine de considérer.

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On a pu suivre les travaux de réfection d’un tronçon de rue (une entreprise d’une durée de trois semaines) au complet. C’est pas mal beau. Belle job, les gars.

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Quand on a réalisé qu’on était partis en oubliant de prendre des sous l’autre matin, la caissière du petit magasin y est allée d’un spontané No problem ! You can pay tomorrow ! qu’un commerçant sensé s’abstient normalement de servir aux étrangers.

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On a eu le temps de voir la saison des maringouins battre son plein et se terminer.

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Notre serveur (au deuxième bon restaurant de Sagada) nous a proposé de venir habiter dans la maison de son oncle. Il lui a parlé de nous (le couple de Canadiens qui a oublié de repartir) et celui-ci nous propose un tarif de location au mois qui serait avantageux dans « notre situation ».

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Ce même serveur – qui est aussi le business consultant de Sagada à ses heures – nous a suggéré d’ouvrir une agence de pub à Sagada. Ensuite de designer des t-shirts souvenirs de Sagada (Mario For Mayor ?). Et d’ouvrir une boutique à Sagada. Ou de faire de l’import-export à Sagada. Bref, chaque fois qu’on va souper, il a un nouveau plan pour nous. À Sagada.

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Hier, on s’est inquiétés de l’absence du gars qui fait normalement cuire des poulets à la broche le dimanche après-midi : J’aime pas ça… Penses-tu qu’il lui est arrivé quelque chose ?

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Bon. On a compris. Il est temps qu’on se pousse. Il y avait pourtant des rumeurs d’élections municipales qui se profilaient… Merde.

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Note : Nos chroniques étant publiées quelque peu en différé, nous ne sommes plus aux Philippines présentement. Nos pensées vont aux Philippins durement frappés par le typhon Bopha, plus tôt cette semaine.