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360 jours autour du globe: Le septième jour

Après une dure semaine dédiée à créer le monde, le septième jour, Dieu se reposa.

Par
Dominique Audet et Mario Pesant
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Et c’est en faisant un petit dodo d’après-midi bien mérité devant le golf à RDS qu’il fit un songe. Dans ce rêve, les éléments les plus disparates se mélangeaient pour former un amalgame bigarré, classique produit du monde onirique. Des lagunes rouge, roses, violettes, vertes et blanches se couvraient de milliers de flamands roses et bordaient des déserts de sel immenses, blancs comme la neige. Des couples d’émeus se baladaient, la plume décontractée, saluant au passage les vigognes, graciles cousines du lama. D’étranges déserts blonds, tout droit sortis d’un tableau de Dali laissaient poindre les entrailles de la Terre, bouillonnants geysers aux volutes dansantes. Quelques viscaches – improbable résultat d’une idylle entre un lapin et un chat – jouaient à cache-cache dans les rochers, laissant apercevoir de temps en temps leur longues oreilles ou le bout de leur fine queue terminée d’un pompon. Des paysages empruntés à la Lune venaient terminer l’étrange tableau avec leurs cratères et de leurs douces et désolées collines.

Quand une Jeannette qui vendait du chocolat sonna à la porte, Dieu se réveilla en sursaut. Un sourire amusé sur les lèvres, il balaya rapidement ce songe à un coin isolé de la planète, là où ses extravagances oniriques, aussi charmantes soient-elles, ne viendraient pas compromettre l’ordre si durement établi durant les six jours précédents. Il se leva, alla répondre à la porte, acheta deux paquets d’amandes au chocolat et continua de filer un petit dimanche tranquille.

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Et c’est dans le lointain Sud-Ouest de la Bolivie qu’on peut encore admirer, des milliers d’années plus tard, cet étrange songe du Créateur.