Logo

360 jours autour du globe: Épilogue philippin, deuxième partie

Publicité

Même si nous avons passé un temps considérable aux Philippines, nous n’en avons eu qu’une vision sommaire. En partie à cause de l’étendue du territoire – plus de 7 000 îles – mais surtout parce qu’on a passé le plus clair de notre temps plongés dans nos projets plutôt que sur la route. Mais ce qu’on a perdu en exhaustivité, on l’a gagné en profondeur. Genre.

Observations de deux fins ethnologues, la suite.
(Lisez la première partie ici)

***

À l’instar des Sud-Américains, les Philippins entretiennent une relation passionnelle malsaine avec l’air climatisé, les bus de nuit incarnant l’apogée de cette névrose. Le but n’étant pas de rendre la température confortable, mais bien d’aller aux limites de la cryogénisation, les passagers empilent couvertures et manteaux d’hiver pour ne pas sombrer dans un engourdissement fatal. Les touristes qui ont seulement un hoodie pour affronter huit heures en Sibérie, eux, entrent en mode survie et essaient de regagner un demi-degré Celsius en se couvrant tant bien que mal avec les rideaux de fenêtres du bus. Et sortent généralement de l’expérience avec la crève.

*
Publicité

Aux Philippines, les toilettes publiques observent une double tarification. Si faire un numéro un reste abordable, un numéro deux vous délestera de deux fois plus de pesos. Et d’au moins la moitié de votre dignité lorsque vous aurez à fièrement spécifier la nature de votre visite au préposé devant le reste de la file.

*

Vous pensez qu’un chaton c’est mignon ? Pffff. On pensait ça nous aussi avant d’avoir vu les tarsiers.

*

Contrairement à l’Inde où le prix d’une grappe de raisins passait de dix cennes à trois piasses selon l’évaluation que le marchand faisait de notre naïveté, les Philippines sont le pays où nous avons le moins eu l’impression de nous faire extorquer. La taxe touristique ne semblait pas s’ajouter au prix de détail suggéré, on payait la même chose que les locaux. Yé. Mine de rien, ça fait du bien de ne pas avoir à négocier le prix d’une carotte, de temps en temps.

*

Courir, aux Philippines, c’est comme faire du Segway à Montréal. Ça ne passe pas inaperçu et tout le monde trouve ça au mieux, cocasse et au pire, d’un ridicule consommé. Mais, même si on était toujours un peu la risée du village, c’était vraiment très cool de voir tous ces sourires se dessiner sur notre passage, d’entendre ces perspicaces « Jogging ! » lancés sporadiquement par un quidam plus allumé que les autres, d’être salués par les grands-mamans, encouragés par des cours d’école au complet et même de parfois avoir des petits coéquipiers pour quelques mètres ou quelques minutes. Bref, courir aux Philippines, même sans iPod, c’était jamais plate.

*
Publicité

Aux Philippines, il se parle plus de cent cinquante langues et dialectes. On a seulement réussi à en maîtriser quatre-vingt-sept. Mais tsé. On a juste été là trois mois.

*

Adiós, Philippinas ! On te garde une place mucha spéciale dans notre corazón.