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En tentant tant bien que mal d’échapper au soleil de midi qui se réverbérait sur l’étendue infinie de sel
sur laquelle il se tenait, le couple de caucasiens philosophait :
– C’est fou quand même ! On est dans un désert de sel ! 12 500 kilomètres carrés de sel !
– C’est fou.
– On se tient sur 20 mètres d’épais de sel ! C’est malade, non ?
– Oui.
– Qu’est-ce qu’il y a, ma douce ?
– Qu’est-ce qu’il y a quoi ?
– Pourquoi tu pleures ?
– Je pleure pas. C’est mes yeux qui coulent…
– Sérieux, qu’est-ce qui se passe ?
– Je sais pas… Rien.
– C’est vrai que quand y a rien, en général les gens pleurent…
– Je sais pas… C’est con… Ça doit être les hormones, mais je trouve ça chien pour le poivre.
– Pardon ?
– Ben, le sel a son désert perso que tout le monde trippe dessus… Le monde vient de partout pour prendre en photo quoi ? Le sel. Pis le poivre, lui ? Rien. Fuck all. Zéro comme dans Ouellette.
– Arrête, c’est pas si pire…
– Dis-moi donc une affaire, d’abord, que le poivre a de spécial.
– Ben, je sais pas trop… Y fait éternuer le monde ?
– Bon, tu vois, une autre affaire qui rentre dans la colonne « C’est chien pour le poivre ».
– …
Plus tard dans la soirée, le couple pu avoir, grâce aux quelques ondes cellulaires qui daignaient passer par là, la toute aussi singulière conversation suivante :
– Regarde ça ! Sur Wikipédia ça dit que c’est la conquête d’Alexandrie par les Arabes qui a marqué le début du commerce du poivre, pis que sa rareté faisait qu’il servait de monnaie à cette époque ! Ça dit aussi, écoute ça : « La richesse d’un noble pouvait être évaluée selon la quantité de poivre qu’il possédait ». Il y avait même une expression qui disait « cher comme poivre ». Boom ! Le poivre est TELLEMENT plus hot que le sel !
– …
– Pourquoi tu pleures ?
– Ben là…
– Quoi ?
– Ben là…
– Ben là quoi ?
– Ben là, je sais pas… Je trouve ça chien pour le sel…
Fin
Toute ressemblance avec des personnes ou des faits réels est fortuite. Ceci est un récit de pure fiction. Ma blonde est quand même pas si instable émotionnellement, tsé.