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3 conseils pour futurs travailleurs autonomes

Liberté, rigueur et discipline (gros programme).

Par
Maude Gauthier
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Semaine de quatre jours? Amenez-en! Télétravail? Oh que oui! diront plusieurs. Ceux et celles qui ont perdu leur emploi dans la foulée des contrecoups économiques de la pandémie souhaitent peut-être se lancer comme travailleurs autonomes. Est-ce une bonne idée? Qu’est-ce qu’on doit savoir quand on veut goûter à la liberté de travailler à son compte?

La pandémie et les chamboulements qui l’accompagnent ont de quoi remettre en question notre relation au monde du travail. Il faut dire qu’elle n’est pas toujours très saine : 35 à 40 heures par semaine (minimum), un temps de transport pas toujours rigolo, des petites urgences qui s’ajoutent lors des congés… Bref, ce n’est pas pour tout le monde et on s’en rend de plus en plus compte!

Avec l’aide d’Alexandre Laurin, consultant en stratégie et gestion eCommerce, et d’une traductrice à son compte depuis sept ans, j’ai concocté quelques conseils pour vous guider.

Le faire pour les bonnes raisons et s’informer

Êtes-vous prêts à assumer les responsabilités qui vous incombent? «Ce qui crée de la valeur, c’est d’aider les autres à combler leur besoin. En décidant de travailler à son compte, on décide d’être la personne responsable d’y arriver, dit Alexandre. Ultimement, on est la seule personne responsable: il faut donc la rigueur de fixer des objectifs et la discipline de tout faire pour les atteindre avec le client».

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Rigueur, discipline… docilité! (comme dirait Geneviève Guilbault, notre vice-première ministre)

«Avant de me lancer, j’ai lu pendant des mois tout ce que je pouvais trouver sur le travail autonome, en général et aussi dans mon domaine particulier. Ça fait longtemps que je l’ai lu, mais je recommande souvent le Guide du travailleur autonome de Jean-Benoit Nadeau, il couvre beaucoup de sujets importants. Une chose qui m’a été très utile, aussi, c’est de trouver des gens qui faisaient le travail que je souhaitais faire, et de communiquer avec eux pour leur poser des questions. J’ai eu quelques conversations qui m’ont beaucoup éclairée sur des questions très concrètes, comme quels tarifs appliquer, quel type de clients chercher, etc.», m’a raconté la traductrice.

Même son de cloche du côté d’Alexandre: «J’ai tout d’abord fait ce que tous les chercheurs d’emploi sérieux font: un bilan. Un bilan de mes compétences, expériences, forces et faiblesses (…) j’ai rencontré, souvent autour d’un café, à peu près une nouvelle personne par jour pendant 8 semaines. Ça m’a permis de cartographier un peu l’état du milieu à Montréal.»

Délimiter l’espace et le temps

Paradoxalement, bien qu’on souhaite souvent s’éloigner d’une vie de bureau avec des heures strictes et une certaine surveillance, il faut réintroduire une part de rigueur pour bien performer.

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«Il faut mettre les frontières que l’on peut mettre. Autant pour être focus sur notre travail (et non sur la vaisselle ou les petits), que pour laisser de côté nos responsabilités professionnelles (pour de vrai, là!) quand le reste de notre vie nous appelle», dit Alexandre.

«En ce qui concerne le travail de la maison, je dirais qu’un horaire fixe est l’idéal, surtout quand on commence! Avant d’avoir des enfants, je travaillais de 8h30 à 16h30 tous les jours de la semaine; si je n’avais pas de mandats, je cherchais de nouveaux clients ou j’essayais de me perfectionner. C’est pas mal moins facile aujourd’hui, mais ces heures-là portent encore des fruits plusieurs années plus tard!» dit la traductrice.

C’est le genre de choses qu’il est tentant de reporter à plus tard, mais ça rapporte de s’atteler à la tâche. Le temps investi dans la recherche de clients et le perfectionnement deviendra (littéralement) payant quand vous aurez moins de temps pour ces menues besognes. Au risque de me répéter… docilité!

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Prenez soin de vos finances

Ça va de soi, gardez vos finances en ordre. Toujours plus facile à dire qu’à faire!

Sachez qu’il existe certains programmes gouvernementaux pour vous aider à démarrer votre entreprise. Sous certaines conditions, vous pourriez aussi obtenir du crédit auprès de votre institution financière. Tout conseiller qui se respecte, officiel ou officieux, vous recommandera d’avoir au minimum trois mois de dépenses en réserve au moment du démarrage.

Informez-vous dès le départ sur la perception des taxes. Si vous prévoyez faire plus de 30 000$ par année, il est obligatoire de les prélever. Et percevoir les taxes fait tellement «officiel», votre ego aura certainement un petit boost à la vue de votre première facture.

Constituez-vous un bon fonds de prévoyance ou fonds d’urgence. Il s’agit de mettre de côté un pourcentage de vos revenus pour parer aux situations imprévisibles, comme la perte d’un gros client. En temps normal, les travailleurs autonomes ne reçoivent pas de prestations d’assurance-emploi, un net avantage des salariés!

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Parlez d’acomptes provisionnels avec votre banque. Puisque vos cotisations (impôt sur le revenu, retraite, RQAP) ne sont pas directement prélevées sur votre paye, vous devrez les payer à la fin de l’année. Ça peut être tentant de ne pas tous les payer, mais rappelez-vous que vous ne retirerez qu’à hauteur de ce que vous avez cotisé ou déclaré comme revenu.

Comment calcule-t-on tous ces montants? Eh oui, le fameux budget! Ça peut valoir la peine d’investir dans une application pour être sûr de ne rien oublier (une dépense déductible d’impôt, bien entendu). C’est un réflexe que vous devrez développer, spotter tout ce qui peut être comptabilisé dans vos dépenses de travail. Ne vous inquiétez pas, celui-là on le pogne assez rapidement!