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Fonds d’urgence, mode d’emploi

Un fonds de quoi?

Par
Alexandre Perras
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Disons que les derniers mois auront fait mentir toutes ces personnes beaucoup trop confiantes face à la possibilité d’être un jour confrontées à une badluck. L’incertitude et le choc économique ont pris pas mal de monde par surprise.

Se sachant, finalement, vulnérables aux aléas de la vie, plusieurs d’entre nous (moi le premier!) avons entendu le son de cloche de la prévoyance financière.

L’importance d’être prévoyant.e

On avait peut-être entendu nos parents nous parler vaguement d’un fonds d’urgence qu’on devrait mettre de côté pour… les urgences imprévues. Mais on mettait ça dans le tiroir de la mémoire réservé aux choses essentielles qu’on ignore volontairement comme «se faire un budget» et «se laver les mains plusieurs fois par jour».

«On ne sait jamais quand est-ce que ça peut arriver et dans la situation actuelle, le fonds d’urgence aurait été d’une utilité absolue pour plusieurs personnes.»

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Une voiture ou des électros qui brisent, une perte d’emploi, une maladie, etc. Qui peut les prévoir? Personne, mais le fonds d’urgence, lui, est un maudit bon allié pour y arriver. Il peut vous aider à payer les imprévus sans vous endetter et surtout, sans vous forcer à vous tourner vers le crédit au taux d’intérêt effrayant.

«On parle d’imprévus. On ne sait jamais quand est-ce que ça peut arriver et dans la situation actuelle, le fonds d’urgence aurait été d’une utilité absolue pour plusieurs personnes», me dit David Truong, conseiller, centre d’expertise à Banque Nationale Gestion privée 1859.

Combien?

On a mentionné le budget plus haut, eh bien, ce serait le moment de sortir la calculatrice pour faire état de la situation. À combien s’élèvent vos dépenses habituelles par mois? Quelles sont vos habitudes de dépense? Où est-ce que vous pourriez couper? Etc.

C’est mathématique. Quel est le montant qui entre? Quel est le montant qui sort? Ce montant qui quitte votre portefeuille devrait être la mensualité que vous devriez mettre de côté.

«Règle générale, on dit toujours d’avoir un coussin de l’équivalent de trois mois. Pour te donner une idée, ça fait justement trois mois que des gens ont perdu leur emploi en début de pandémie», ajoute-t-il.

Mais ceci étant dit, ce n’est pas un rule of thumb.

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Pour certains, trois mois, ça peut être trop. Pour d’autres, trois mois c’est insuffisant. C’est important d’y aller selon votre situation. Si vous perdez votre emploi, combien de temps pourriez-vous durer sans revenus?

Il faut considérer l’hypothèque ou le loyer et les paiements d’auto, certes, mais travaillez-vous dans un domaine avec un bas taux de placement? Êtes-vous travailleur autonome? Avez-vous un.e conjoint.e sans revenu?

Tout ça (et plus!) pourra influencer votre décision.

Comment le constituer ce coussin-là?

«La meilleure façon de le faire serait d’avoir un compte à part. Un compte d’épargne, accessible, un CELI par exemple, pour y accumuler l’équivalent du montant déterminé à la première étape», me dit David.

OK pour le compte épargne, mais si je ne fais que l’accumuler dans mon compte-chèques, ça marche quand même?

«L’important, c’est que le montant soit là. Maintenant, de mettre un aussi gros montant dans son compte-chèques, c’est peut-être trop accessible! C’est pas mauvais, mais il faut faire attention. Tout revient à savoir comment vous allez vous comporter avec cet argent!», ajoute-t-il.

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Le mot d’ordre: l’argent doit être disponible en tout temps, sans frais ni pénalité, question de protéger ses arrières.

Le placer?

«La tentation est forte, mais il faut l’éviter, justement!

D’autres types de comptes peuvent aussi être considérés et la tentation d’aller vers des fonds plus spéculatifs pourrait vous intéresser sachant que la «récession de l’économie pourrait engendrer certaines opportunités dans le marché boursier».

«La tentation est forte, mais il faut l’éviter, justement! Oui, les marchés vont mieux, mais sait-on jamais: on a une deuxième vague de cette pandémie, ça pourrait avoir un gros impact sur vos placements», m’avertit David.

Ce dernier m’a toutefois parlé d’autres types placements liquides qui ne fluctuent pas. Par exemple: le fonds du marché monétaire ou les certificats de placement garanti (CPG) rachetables.

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«C’est une possibilité qui procure un minimum d’intérêt, mais c’est libre en tout temps. C’est un placement à faible risque pour préserver le capital.»

Mais avant de vous la jouer à la Warren Buffet, il serait pertinent d’en jaser avec un conseiller. Ce qui est important ici, c’est de vous constituer un fonds d’urgence. Les investissements et le profit seront pour plus tard!

Et si je vis paycheck to paycheck?

Disons-le, avoir une somme de plusieurs milliers de dollars accessibles dans ses finances, ça ne se fait pas du jour au lendemain pour tout le monde.

«L’autre alternative, c’est d’avoir un crédit accessible. Une marge de crédit par exemple. Qui, on s’entend, sera pour pallier aux imprévus, pas pour faire des folies», avance le conseiller.

Mais il ne faut pas oublier que c’est un prêt: il y aura des intérêts!

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«Ceci étant, vaut mieux avoir un fonds d’urgence que ne pas en avoir pantoute. C’est pas parce que tu as une marge de crédit que c’est mauvais. C’est temporaire», nuance David.

Il n’est donc jamais trop tard pour commencer. Cessons de remettre à demain la santé des finances et instaurons une certaine prévoyance dans nos habitudes, tout d’un coup qu’une deuxième badluck se produit dans les prochains mois.