Logo

3 choses à savoir pour faire son smatte

Cette semaine, il s’est passé plein de choses, toutes plus déplaisantes les unes que les autres, et Pier-Luc Ouellet est là pour vous les expliquer

Par
Pier-Luc Ouellet
Publicité

Vous avez entendu parler de l’élection de Valérie Plante toute la semaine, et vous vous dites que c’est pas mal juste ça qui s’est passé depuis dimanche? Détrompez-vous, il s’est passé plein de choses, toutes plus déplaisantes les unes que les autres, et je suis là pour vous les expliquer. Comme ça, vous allez être capables de faire vos smattes devant vos dates en fin de semaine.

La loi 62 contestée en cour

Si vous n’êtes pas familiers avec les lois par leur petit numéro (bref, si vous êtes des personnes normales), la loi 62 est une loi sur la « neutralité religieuse » qui exige que les gens aient un visage découvert pour recevoir des services. C’est cette fameuse loi qui fait que les femmes qui portent le voile ne peuvent pas prendre le transport en commun (mais pendant ce temps-là, on laisse les gens qui ne portent pas le déodorant passer comme si de rien n’était).

Évidemment, c’est contesté de toute part. Le premier round a commencé cette semaine alors que le Conseil national des musulmans, l’Association canadienne des libertés civiles et Warda Naili ont décidé de poursuivre le gouvernement du Québec parce qu’ils jugent la loi discriminatoire.

Publicité

Pourquoi discriminatoire? Notamment parce que ça vise d’abord les femmes voilées. On a beau dire que c’est une loi sur la neutralité religieuse, on voit pas beaucoup de chrétiens avoir le visage caché par leur gros crucifix.

… je m’excuse, je me rends compte que la dernière phrase a l’air d’un sous-entendu sexuel. C’est un accident.

La ministre responsable de la loi, Stéphanie Vallée, a dit qu’elle allait se défendre. Contre la poursuite, pas contre les gros crucifix.

Justin Trudeau, Stephen Bronfman et les Paradise Papers

Même si le nom a l’air super le fun, les Paradise Papers, c’est cette importante fuite de documents qui a révélé que plusieurs gros noms, de la Reine à Bono (non, c’est même pas des blagues) cachent de l’argent dans des paradis fiscaux pour éviter de payer de l’impôt. Dire que je perds mon temps à garder mes factures de café quand je vais travailler quand je pourrais juste mettre mon argent aux îles Caïman.

Publicité

Et y’a pas juste les chanteurs de groupes de baby-boomers qui ont été éclaboussés. Notre premier ministre lui-même (Justin Trudeau, si tu suis vraiment pas beaucoup l’actualité) a été éclaboussé. C’est qu’un de ses proches collaborateurs, Stephen Bronfman, semble avoir caché plus de 25 millions au fil des ans dans la fiducie de Leo Kolber, un ex-sénateur libéral, aux îles Caïman.

Pourquoi les îles Caïman? C’est pas parce que leurs banques font des plus belles cartes de débit que la caisse populaire. C’est parce qu’ils ont un taux d’imposition de 0 %. Ton comptable a beau être vraiment bon, c’est quand même dur à battre.

Et Justin Trudeau là-dedans? Ben il a pardonné publiquement son ami Stephen Bronfman avant même que l’Agence du revenu ait pu faire son enquête. Pour quelqu’un qui a fait campagne en disant qu’il se battait pour la classe moyenne, c’est ordinaire.

Photo : La Presse canadienne/Andrew Vaughan
Publicité

Sérieux, la photographe à droite représente tellement bien ce qu’on pense.

Le SPVM doit payer 230 000 $ à un manifestant

Je sais qu’on dirait que je parle contre les policiers dans chacun de mes articles, mais c’est que ces temps-ci, ils accumulent les bourdes comme Guylaine Tremblay accumule les trophées.

Vous vous en rappelez en 2012? C’était le bon vieux temps : notre seule raison de craindre la fin du monde était le film catastrophe avec John Cusack, on trouvait absurde l’idée que Donald Trump puisse être président, et on pensait encore que Target ça serait la grosse affaire au Canada.

Mais c’était pas tout rose non plus, parce que y’avait la grève étudiante et les étudiants passaient leur temps à se faire ramasser par des policiers qui se prenaient pour Georges St-Pierre.

C’est pendant une manifestation du 7 mars 2012 que Francis Lépine a reçu une grenade assourdissante au visage, y perdant son œil. Le tribunal a jugé que c’est bien ladite grenade qui a blessé M. Lépine, et a condamné le SPVM à verser 175 000 $ plus intérêts au manifestant.

Publicité

Ce qui est intéressant, par contre, c’est que l’inspecteur responsable des policiers ce jour-là était Philippe Pichet. Si son nom vous dit quelque chose, c’est parce qu’il est aujourd’hui directeur du SPVM.

Le juge l’a d’ailleurs particulièrement écorché dans son jugement, disant que Philippe Pichet a manqué de sérieux dans sa réponse. En effet, le directeur du SPVM a dit que les avertissements sur les grenades assourdissantes c’est comme les avertissements sur les boîtes de céréales, c’est juste là parce que les compagnies sont obligées de les mettre.

Le jugement du tribunal fait mal à monsieur Pichet, mais sûrement moins qu’une grenade dans l’œil.