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Game Of Thrones 7 : une saison paresseuse?

Les chroniqueurs du podcast Le Courant décortiquent la saison

Par
Jean-François Téotonio
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Jean-François Téotonio et Julien Lamoureux sont deux des chroniqueurs du podcast Le Courant, un balado où le sport et la culture populaire se rencontrent. Ils sont aussi deux grands amateurs de Game Of Thrones. Ils discutent de la finale de la 7e saison et de ce que ces sept épisodes ont changé pour cette populaire saga fantastique.

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Jean-François Téotonio : Ça y est, Julien. La septième saison de notre grand-messe du dimanche est terminée. Sept épisodes qui ont réellement marqué un tournant dans cette série, surtout dans la façon de raconter le récit. Il ne nous en reste que six. Même si la saison 7 en a déçu plusieurs (et moi aussi, en partie), j’ai trouvé la finale très satisfaisante. Je suis rassuré pour la suite des choses. Quelles sont tes réactions?

Julien Lamoureux : Ce que j’ai aimé de cet épisode, c’est que Game of Thrones est (un peu) redevenue la série qu’on aimait depuis 2011 : des trahisons (Cersei qui, évidemment, ne va pas respecter sa parole), des morts importants (Littlefinger qui périt ENFIN), du sexe illégal (Bran et Sam qui réalisent que Jon est l’héritier du trône au même moment où celui-ci s’en donne à cœur joie avec… sa tante), et des dragons. Ce n’était pas un épisode parfait, mais j’ai enfin réussi à rester intrigué, contrairement aux épisodes précédents.

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JF : Du sexe illégal, des dragons, des assassinats et des trahisons : tu nommes ici des ingrédients qui ont fait de Game Of Thrones l’équivalent d’une table d’hôte d’un grand restaurant 2 étoiles Michelin durant la majorité de ses six précédentes saisons. Pourquoi cet avant-dernier chapitre n’a pas fait l’unanimité auprès des amateurs, dont tu fais partie ?

Game Of Thrones, c’est comme de la pizza.

Julien : Les inconstances du scénario et les décisions illogiques de certains personnages m’ont fait rager. C’est comme si Thrones, c’était un super bon gâteau qu’on avait pris des heures à cuisiner mais qu’une fois rendu au glaçage, on n’avait plus le temps ni l’énergie de se forcer, alors on lésine sur la fin du travail. Des histoires qu’on a pris 60 épisodes à bâtir, mais qui s’écroulent ou qui se concrétisent en 15 minutes (ou moins), des déplacements de centaines de kilomètres qui autrefois auraient requis de grands efforts et du temps… La saison 7 de Game of Thrones a selon moi été marquée par la paresse. Cette émission est devenue un fast-food télévisuel plutôt que l’histoire complexe et subtile qu’on lui connait.

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JF : Ok, une dernière métaphore de nourriture et après j’arrête, promis : Game Of Thrones, c’est comme de la pizza. Même si c’est moins bon, ça reste de la pizza. Tu peux en manger le ventre plein.

Aurons-nous enfin la bataille tant attendue entre les deux frères Clegane, et qui en sortira gagnant ?

Je suis d’accord qu’on a pris plusieurs raccourcis qui ont donné du tonus à l’expression « la fin justifie les moyens. » Sauf que ne nous laissons pas influencer par nos souvenirs les plus récents : la première moitié de cette saison était magistrale. On a eu droit à une surprenante bataille enflammée en mer, à de belles et étranges réunions entre les Starks, à la cruauté viscérale de Cersei, entre autres. Mais surtout, surtout, on a enfin eu droit à une scène particulièrement attendue, soit le feu de Drogon qui s’abat sur l’armée entière des Lannisters dans l’épisode 4, « The Spoils Of War ». Enfin, Daenerys a utilisé son arme de destruction massive sur Westeros, un symbole qui a rappelé l’histoire tourmentée de cet univers.

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Avec cette finale majoritairement réussie, cette série nous prouve qu’elle est encore capable de nous surprendre et surtout d’orchestrer des scènes qui rivalisent avec les plus grandes productions hollywoodiennes. Par contre, Game Of Thrones n’est plus sans faille, ce qui peut faire peur à plusieurs de ses plus grands amateurs alors qu’on arrive dans le dernier droit.

Julien : C’est le court nombre d’épisodes que je crains. Il faudra, en six émissions, régler la bataille contre l’armée des morts et la bataille pour le trône. Moins de temps, plus de raccourcis, plus de dragons et de feu, moins d’intrigues poussées.

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Malgré tout, la finale de dimanche a ouvert la porte à des intrigues intéressantes. Que se passera-t-il avec Jaime maintenant qu’il n’a plus cette foi incontestée en son amoureuse et sa sœur jumelle? Jon et Daenerys continueront-ils à partager le lit lorsqu’ils vont apprendre qu’ils sont liés par le sang? Aurons-nous enfin la bataille tant attendue entre les deux frères Clegane, et qui en sortira gagnant ?

Une bataille est venue nous prendre par les tripes.

JF : Ta dernière intervention prouve que, à la fin, tout tourne autour de la famille dans cet univers. Jaime et Cersei, Jon et Dany, Sandor et Gregor. On pourrait ajouter Sansa et Arya à ce lot. Il y a juste Bran le weirdo qui est tout seul dans son coin rendu-là.

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Autant la menace de l’armée des morts est grande pour la suite des choses, une guerre entre des humains et des effets spéciaux n’aura jamais la même intensité qu’une guerre entre des gens que l’on a appris à adorer et/ou détester. On l’a vu avec « The Spoils of War » versus « Beyond The Wall » (l’épisode 6 de la saison 7). Une bataille est venue nous prendre par les tripes et on avait peur pour la situation de Jaime et Bronn autant que pour Daenerys et son dragon, pendant et après la bataille. À l’inverse, quand Jon et son groupe de malfrats sympathiques se rendent voler un mort-vivant et par le fait même affronter les « White Walkers » (Marcheurs blancs), c’est bon contre mal. Aucune nuance de gris. Beaucoup moins intéressant. Ça me fait presque espérer qu’on gère les monstres tôt et rapidement pour ensuite passer plus de temps avec les relations interpersonnelles humaines que cette série réussit si bien.

Écris, George, écris !

Julien : En même temps, ça serait un peu décevant que les « White Walkers », les grands ennemis des humains depuis le prologue du premier épisode (!), soient K.O. en moins de temps que Conor McGregor.

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Aucune date n’a encore été annoncée pour le début de l’ultime saison. C’est soit en 2018 ou en 2019. Possiblement deux ans! On se souhaite donc le 6e tome de la saga de George R. R. Martin, « The Winds of Winter », pour bientôt ?

JF : Ce livre ne peut pas paraître assez rapidement. Écris, George, écris !

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Vous pouvez écouter, ici, l’épisode spécial du podcast Le Courant axé sur les 10 épisodes préférés de la série de nos chroniqueurs.

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Jean-François et Julien ont aussi décortiqué ici l’avant-dernier épisode de la dernière saison.

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Pour poursuivre la lecture, rendez-vous sur le site de C’est juste de la TV!

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