.jpg)
Je passe une quantité de temps absolument absurde à chercher de nouvelles chansons. Et il faut dire que la COVID-19 a au moins eu comme effet positif de nous donner l’occasion de découvrir beaucoup d’excellente nouvelle musique. Nos artistes ont aussi beaucoup produit.
Notre pop s’est particulièrement bien portée, tout comme notre rock, et nos sorties de l’automne semblaient gorgées des rayons de soleil.
Le Québec n’a pas fait exception, comme d’habitude. On a eu droit à des compositions électroniques contemplatives, de la club music qui nous a donné envie de retourner sur le dancefloor, etc. Notre pop s’est particulièrement bien portée, tout comme notre rock, et nos sorties de l’automne semblaient gorgées des rayons de soleil dont on a bien profité (en toute sécurité) cet été.
Aucun de nous ne sait encore de quoi aura l’air l’industrie musicale après la pandémie, mais je crois que tout le monde est d’accord pour dire qu’elle ne sera plus la même. Si vous voulez encourager le talent local et élargir votre Catalogue Bleu, voici 20 chansons québécoises que vous devez absolument écouter avant la fin de l’année. Attention, elles ne sont pas classées dans aucun ordre particulier.
Sophia Bel – Clover
C’est pas une pandémie qui va arrêter la princesse des morts! Un an après la parution du premier volume, la chanteuse originaire de Québec Sophia Bel est revenue à la charge avec Princess of the Dead Vol. II. Sur ce nouvel EP comme sur le premier, elle explore des thèmes et des expériences qui ont marqué son adolescence, avec beaucoup de grâce dans ses paroles et des productions sombres et racées.
Elle Barbara – Si j’étais un homme
Ça faisait un moment qu’on n’avait pas eu de nouveau Elle Barbara à se mettre sous la dent. Et elle ne nous déçoit pas avec un percutant cover du classique de karaoké Si j’étais un homme. La chanson fait partie du projet Tell Rembobinée, où des membres de la scène montréalaise explorent l’album classique de Diane Tell En flèche, 40 ans après sa sortie.
Gab Bouchard – La vie c’t’une peine d’amour
Gab Bouchard n’a pas eu un début de pandémie facile. Il venait de faire paraître son excellent premier album, Triste Pareil et allait amorcer une tournée dans la province. Après seulement deux spectacles, la tournée a été annulée. La vie c’t’une peine d’amour aurait aussi bien pu être écrite durant le confinement, tant elle nous pousse à une introspection qui peut parfois être inconfortable.
Thierry Larose – Les amants de Pompéi
Une très jolie balade où Thierry Larose nous démontre l’étendue de son talent. On peut y apprécier sa magnifique plume, bien entendu, mais aussi un layering dans la texture des voix, qui s’accrochent ça et là dans la distorsion des guitares. On espère avoir un album complet en 2021 !
Gulfer – Heat Wave
Les princes incontestés du emo montréalais ont réussi un gros coup cette année, en sortant un album éponyme sous l’égide du label torontois Royal Mountain Records (Mac DeMarco, Alvvays, Pottery). Avec Gulfer, le groupe ne réinvente pas la roue, ils s’améliorent à tous les niveaux. On y retrouve la même intensité dans les paroles introspectives, qui vont si bien de pair avec les licks tappés par le tandem de Joey Therriault et Vincent Ford.
Jeune Loup – 1st day out
La communauté hip-hop du Québec s’est réjouie quand elle a appris, au début septembre, que l’énigmatique poulain de l’écurie Make It Rain était sorti de prison. Après avoir fait un séjour au pénitencier pour des raisons nébuleuses, Jeune Loup s’est empressé de faire paraître son 1st Day Out, traditionnelle chanson qu’offrent à leurs fans les rappeurs à leur sortie. Fidèle au son de l’artiste, la chanson regorge de pépites facilement citables, de ses références à la drogue (« C’est le MDM…ahhh ») à son imagerie fantaisiste et hyper-référentielle (« J’ai l’air d’un lick, j’ai l’air d’un cornet »), il prouve en moins de trois minutes qu’il est assurément un des rappeurs les plus intéressants de la province en ce moment.
Backxwash – Amen
Ç’a été une grosse année pour Backxwash qui n’a pourtant eu que très peu de couverture par les médias francos. Il faut dire que le climat social dans la province n’était pas nécessairement propice à la mise en avant d’une rappeuse noire trans anglophone.
Avec la sortie de God Has Nothing To Do With This Leave Him Out Of It à la fin mai, l’artiste montréalaise s’est attiré d’élogieuses et unanimes critiques partout à travers le pays. Avec ses instrumentations ténébreuses, des paroles qui martèlent comme des incantations et une force brute palpable en live, pas étonnant que Backxwash se soit mérité le Prix Polaris d’album de l’année.
Key Watch – Récession disco
Ça, c’est le genre de chanson qui est vraiment sortie juste à temps, sinon elle n’aurait pas pu se retrouver sur cette liste. Les plus nocturnes d’entre nous connaissent Key Watch comme DJ grâce à son habileté à faire groover les planchers de danse du boulevard Saint-Laurent (vous vous rappelez de cette époque?). Il s’avère qu’il est tout aussi habile avec ses raps, et il le flex sur Incognito Ergo Sum, un EP de 10 minutes où il pose sans effort ses flows sur des productions aussi variées et éclectiques que les références dans ses textes. Récession Disco est le premier titre sur cet EP, qui met très bien la table pour le reste de l’expérience.
Maya Malkin – Hostage
J’éprouve un amour sans fin pour la pop efficace et entraînante. Maya Malkin continue de prouver qu’elle est une des artistes montréalaises qui pratique le mieux cet art. L’auteure-compositrice-interprète, qui est aussi connue pour son rôle dans le groupe indie Motel Raphaël, a profité de la pandémie pour pondre Hostage, dont l’énergie 90’s fait écho au très beau clip qui l’accompagne.
Zach Zoya – Slurpee
Qu’est-ce qu’on peut encore dire sur Zach Zoya? Il est beau, il est bon, il est fin et surtout talentueux. La communauté hip-hop semble être assez unanime à ce sujet. Fraîchement signé chez Universal, le nouveau protégé du vétéran Kardinall Offishall devait cette année se produire dans de gros festivals. Si ces événements cruciaux sont tous été annulés, ça n’a pas empêché le rappeur originaire de Rouyn-Noranda d’avoir une année bien occupée.
Nate Husser – Iced Out Baby-G
Le rappeur originaire de la Petite-Bourgogne Nate Husser a passé une bonne partie de 2019 à Los Angeles, où il se trouve encore présentement. Clairement, cela a eu une incidence sur vision créative qui semble de plus en plus se concrétiser. Un des bon bops de l’automne a été son excellent single Iced Out Baby-G, où il demande à son joaillier de pimper sa montre Casio avec des diamants. C’est tellement un hymne aux victoires inattendues que le controversé YouTubeur et boxeur Jake Paul s’est filmé en train de jouer la chanson de Nate dans sa Lamborghini, après sa victoire contre Nate Robinson le mois dernier.
Naya Ali – Air Ali
Les fans de rap connaissent sûrement déjà l’excellente rappeuse Naya Ali, signée chez Coyote Records. Après avoir fait paraître le EP Godspeed Baptism plus tôt cette année, elle nous a donné une bonne claque avec la chanson Air Ali et le magnifique clip qui l’accompagne, signé Adrian Villagomez. Porté par une instrumentation aux lourdes basses et sa voix légèrement rocailleuse qui fait sursauter les punchs, le single est pour l’artiste originaire d’Éthiopie une très belle carte de visite.
Martyn Bootyspoon – Airdrop
Un pilier de la nightlife montréalaise depuis bientôt près d’une décennie, le VJ/DJ/producteur Jason Voltaire, alias M. Bootyspoon, a lui aussi vécu un 2020 bien rempli. Il a débuté l’année avec une tournée en tandem avec son bon ami Jacques Greene, pour qui il signe aussi les visuels en live, et a fait paraître le très bien reçu Lickety Split, avec le label anglais 2 Be Real.
Airdrop capture parfaitement l’essence effervescente du personnage de Bootyspoon, comme si elle aurait pu servir de trame de fond dans une scène de strip club dans La Matrice.
Super plage – Super Plage II (avec San James et Virginie B.)
Après avoir fait paraître un intriguant premier EP en mai dernier, le musicien et producteur Super Plage a rappliqué à l’automne avec la deuxième partie de son projet éponyme. Sur une délicieuse production qui sent bon l’italo, les Campari et la côte amalfitaine, les voix suaves de Virginie B. et San James nous font rêver d’évasion, loin du froid qui s’installe ici. Si vous voulez combattre le blues de l’hiver, cet EP est tout au moins un aussi bon investissement qu’une lampe de luminothérapie!
Blue Hawaii – I felt love
Dès les premières notes de basse croquantes et frétillantes d’I Felt Love, on ne peut s’empêcher de se dandiner. Blue Hawaii n’a plus à faire ses preuves, les membres du groupe ont démontré coup après coup qu’ils sont passés maîtres dans l’art de donner à une électro ultra-contemporaine une bonne dose de chic et de disco sexy.
Zora Jones – Low Orbit Ion Canyon
La montréalaise d’adoption Zora Jones est habituellement nomade. Avec son copain Sinjin Hawke, connu pour son travail avec Kanye West, la très talentueuse productrice dirige le collectif Fractal Fantasy, vers lequel les yeux se tournent pour leur manière de redéfinir le club en tant que style musical et qu’espace commun.
Totalement sublime – XD 4
Je suis content d’être entouré d’autant de mélomanes dédiés, car sans eux ce projet serait passé sous mon radar. Totalement Sublime, c’est un duo indie-pop/lo-fi composé de Marc-Antoine Barbier (Choses Sauvages) et Élie Raymond (Foreign Diplomats). Enregistré dans les deux dernières années, entre tournées et albums avec leurs groupes respectifs, les garçons ont fait paraître cet EP éponyme à la mi-septembre. Avec ses synthés sautillants et ses mélodies réconfortantes, on a l’impression en l’écoutant qu’on vit un week-end au chalet dans un film de Studio Ghibli.
Pierre Kwenders & Clément Bazin – Ego
Une belle connexion transatlantique s’est faite cette année, avec la naissance du EP collaboratif de Pierre Kwenders et Clément Bazin. Le chanteur montréalais d’origine congolaise et le producteur et excellent joueur de steeldrum parisien ont présenté un projet très dansant et ensoleillé avec Classe Tendresse. On attend une suite avec impatience!
Rowjay – Astral Drill
Ça prenait bien Rowjay pour nous donner un hymne pour se botter le cul! Quatre ans après Carnaval de Finesse Vol. 1, le jeune rappeur de Saint-Léonard nous donne une suite tout aussi truffée de one-liners désopilants et d’un flow qui transpire la confiance en soi et la sagesse précoce.
Oscar Louis – Hold On to Your Hat
Même si je ne suis toujours pas certain de ma relation avec le R&B, mon amour pour Oscar Louis ne fait aucun doute. Le chanteur et producteur montréalais nous a fait cadeau de quelques singles cette année, et Hold On To Your Hat, avec son instrumentation à la fois dépouillée et expansive, vient toucher dans le mille son talent naturel.
Identifiez-vous! (c’est gratuit)
Soyez le premier à commenter!