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10+1 questions à Sonia Benezra

Entrevue avec l'animatrice

Par
Catherine J. Lalonde
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Qui n’aime pas Sonia Benezra, hein? Qui? Personne! J’ai toujours trouvé cette femme touchante parce qu’elle avait l’air d’aimer profondément ce qu’elle faisait et les gens qu’elle rencontrait. Ça venait vraiment de son fond.

Vendredi dernier, ICI RDI diffusait aux Grands reportages personnalités un documentaire sur la carrière de l’animatrice qui a rencontré les plus grandes stars de la planète. Dans Sonia Benezra : le meilleur est à venir, elle fait un retour sur son impressionnant parcours qu’on commençait peut-être à oublier.

URBANIA a eu envie de lui poser quelques questions sur son métier, ses plus belles rencontres, ce qui la fait rêver en ce moment.

Sonia, quelle a été votre première entrevue importante?

Celle qui a tout changé pour moi ça a été mon interview avec l’auteur-compositeur-interprète Jean-Jacques Goldman. Il n’était pas encore connu au Québec et il était d’une extrême timidité. J’en étais à mes débuts et Pierre Marchand, qui était mon patron à Musique Plus, n’était pas convaincu que je pourrais mener cette entrevue. Finalement, j’ai eu sa confiance et ça a très bien été. Ce lien que j’avais créé avec Jean-Jacques m’a permis plus tard de faire plusieurs entrevues avec Céline.

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Racontez-nous des anecdotes drôles de votre période à Musique Plus…

Il y en a eu tellement! D’abord, il faut se rappeler que Musique Plus, c’était la toute première télé-réalité. On n’avait pas beaucoup d’expérience, on était tous jeunes et on était non seulement en direct, mais souvent devant le public. Et on faisait tout cela sans maquilleur et coiffeur. On peut d’ailleurs voir des images dans le documentaire.

Quand j’ai interviewé Soundgarden en studio, je faisais la traduction pour le public de cet entretien en anglais. J’entends un bruit et un des gars dormait et ronflait pendant l’entrevue! J’ai dit que j’allais essayer de ne pas parler trop fort…!

À l’époque de mon émission à TQS, je recevais le chanteur français Jacques Higelin et il était complètement soûl. Il essayait de m’embrasser sur la scène et de s’asseoir sur moi. J’ai choisi de continuer en me disant qu’il n’allait pas m’avoir… mais quand j’ai enlevé mon blazer à la fin de l’émission, j’étais trempée!

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Aussi, alors que Francis Martin chantait à mon émission, un gars du public est monté sur scène et s’est menotté à lui. On ne savait pas quoi faire. J’avais peur qu’il ait un gun… Mais Francis a continué à chanter calmement en le regardant dans les yeux.

Il y a aussi Alice Cooper qui m’a dit qu’il ne voulait pas continuer l’entrevue si je ne lui donnait pas la marque de mon spray-net et de mon mascara…

Tout cela ça se passait live. C’était l’époque où le montage était considéré comme triché.

La vedette la plus gentille que vous avez interviewée, c’était qui?

Joe Cocker était une personne exceptionnelle! Aussi, quand j’ai fait mon screen test à Musique Plus, j’avais parlé de Tina Turner. Je l’aimais beaucoup. Quand je l’ai rencontrée plus tard, je me disais que j’avais peut-être des attentes trop élevées et que je serais déçue, mais j’ai rarement rencontré une femme aussi extraordinaire. Elle me parlait juste à moi en me regardant dans les yeux. Elle m’a dit que je lui faisais penser à sa copine Oprah Winfrey. Aussi, Paul McCartney était très gentil et il a un très bon cœur.

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Et celle qui vous a le plus déçue?

La chanteuse Norah Jones. J’aimerais avoir la chance d’avoir une autre entrevue avec elle parce que peut-être qu’elle avait seulement une mauvaise journée. Ça se peut. Mais je l’ai trouvée tellement mal élevée et effrontée. Moi qui étais fan, je n’ai plus jamais réussi à écouter sa musique après ça. J’ai donné les CD à mes sœurs. Mais peut-être que c’est une autre personne, aujourd’hui.

La personne qui vous a le plus surprise ou déstabilisée en entrevue?

Des gens qui se sont beaucoup confiés. Comme le chanteur Bob Geldof, l’organisateur des concerts bénéfices (N.D.L.R. notamment Live Aid, Commission for Africa, Live 8). Il m’a raconté que quand sa femme l’avait quitté pour le chanteur de INXS, il était resté chez lui pendant quatre ans tellement il était blessé. Son ami Eric Clapton pensait qu’il allait se suicider.

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Aussi, Elton John, qui n’est pas une personne facile à interviewer, m’a parlé de sa mère, de ses problèmes de drogues et de la femme qu’il avait épousé avant d’être avec son amoureux.

Étiez-vous parfois intimidée ou gênée d’interviewer les plus grandes stars du monde?

J’étais toujours énervée, mais toujours reconnaissante. Je n’ai jamais vu ces personnes comme mes idoles. Moi, mes idoles ce sont mes parents. J’admire les gens qui sont groupies, mais je ne le suis pas.

Dans toutes les émissions que vous avez animées, laquelle a été votre préférée ou de laquelle gardez-vous le meilleur souvenir?

C’est dur pour moi de choisir, mais c’est probablement mon émission à TQS. J’ai réussi à faire une émission internationale au Québec. J’ai revu presque tous les gens que j’avais reçus à l’époque de Musique Plus. Des personnalités qu’on ne voyait jamais à la télé ici. Barry White, que j’aimais tellement quand j’étais jeune, a chanté avec mon house band. Je lui ai dit : «Je sais que ce n’est pas très professionnel, mais pouvez-vous répéter mon nom svp. Ça me fait tellement plaisir de de vous l’entendre dire!». Et il a dit : «Sooo-nia».

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Aussi, Melissa Ethridge, qui n’avait plus à faire de la promo pour ses albums est venue chanter quatre fois à mon émission. Sheryl Crow est venue. Le groupe Duran Duran ne voulait pas partir tellement ils avaient du fun. On a dû les mettre dehors! C’était une émission extraordinaire et on n’a pas revu ça depuis.

Vous dîtes dans le documentaire espérer que le meilleur est encore à venir dans votre carrière. Qu’est-ce qui vous manque le plus? Quel genre de projet vous ferait plaisir?

Toujours des entrevues. J’aimerais faire une émission de grande écoute où je mélange les gens ordinaires qui ne sont pas ordinaires avec des artistes connus. Ça me manque et le public me manque. Mais ce n’est pas moi qui décide…

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Dans un monde idéal, quelle émission québécoise ou américaine en ondes en ce moment rêveriez-vous d’animer?

En direct de l’univers! J’adore cette émission. On n’en a plus des émissions musicales. Il n’y a plus d’émissions où les artistes peuvent aller pour chanter leurs nouvelles chansons. Mais En direct de l’univers, c’est un coup de cœur. J’aimerais dire bravo à France Beaudoin! Et j’aimerais aussi beaucoup y aller!

Quelle entrevue vous reste-t-il à faire?

Il y a plein d’entrevues qu’il me reste à faire. J’aimerais discuter avec Madonna. Pas parce que je suis une très grande fan, même si j’apprécie ce qu’elle a fait, mais j’ai toujours trouvé qu’elle n’avait pas l’air heureuse. J’aimerais lui parler de ça. Aussi, Oprah. J’ai plein de questions qui ne lui ont jamais été posées. Quand je regarde des entrevues avec elle, personne ne les pose! Et aussi Céline, évidemment. Comment va-t-elle depuis la mort de René qui était toujours à ses côtés…

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Une question en extra pour mon plaisir personnel parce que j’ai regardé vos émissions spéciales avec eux 1000 fois : Lequel des Backstreet Boys était le plus gentil?

J’ai un faible pour Howie. Mais tu sais quoi, sweetie, (NDLR : WOW, un moment magique de ma vie vient de se produire) il a fallu que je me batte avec TQS pour présenter la première émission spéciale avec eux. Ils n’étaient pas encore de grandes vedettes. TQS a dit oui et ils m’ont mis contre le Super Bowl! J’ai quand même eu des cotes d’écoute d’un million de personnes. Ensuite, j’ai eu leur confiance et je suis allée faire des entrevues avec eux à New York, à Paris, en Floride. J’ai rencontré les membres de leur famille. J’étais comme la grande sœur de ces garçons. J’ai toujours trouvé que Kevin avait une douceur exceptionnelle et ça me touchait qu’il sente qu’il avait la responsabilité des autres parce qu’il était le plus vieux. Brian était une personne avec un cœur immense. Un être très loyal. J’avais aussi beaucoup d’amour pour AJ parce qu’il semblait penser qu’il n’était pas à la hauteur des autres. Sa chambre était remplie de shakes et de suppléments alimentaires pour devenir musclés comme ses amis. Et Nick, qui était considéré comme le plus beau du groupe avait une énorme pression sur lui. Je les ai rencontrés plusieurs fois en groupe, je les ai rencontrés seul à seul. Je les aimais beaucoup ces garçons. Je suis fière d’eux et je suis fière du pif que j’ai eu à l’époque.

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Pour regarder le documentaire Sonia Benezra : Le meilleur est à venir, cliquez ICI.