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1001 façons de (presque) mourir

Par
Lucie Piqueur
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Je déteste être celle qui vous annonce la mauvaise nouvelle, mais… on va tous mourir.

Rassurez-vous, URBANIA n’a pas l’exclusivité sur l’annonce d’une grosse météorite terroriste. On va tous mourir, c’est tout. C’est le contrat qu’on a signé à la naissance. Mais pendant qu’on est bien en vie, combien de fois par an échappe-t- on de près à la mort ? J’ai essayé de réunir des chiffres.

Voici ma liste personnelle :

– 25 juin 2012 : Je roule à vélo sur une piste cyclable du Plateau Mont-Royal. Un camion décoré d’un immense dessin de tomates s’apprête à tourner à gauche. Je traverse les 7 étapes du deuil le temps de me demander s’il va attendre que je passe avant de traverser la piste cyclable. Mes mains sont moins intellectuelles que moi et décident de freiner brutalement. Le vélo derrière moi manque de me creuser une deuxième craque de fesses avec sa roue avant. Le camion nous coupe le chemin. Personne ne meurt. Je décide de finir mon trajet à pieds.

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– 12 décembre 2013 : Je mange dans un restaurant de sushis à volonté avec mes collègues pour célébrer ma démission. L’humeur est à la fête, surtout du côté des edamames, je vous dirais. Une fève un peu trop enjouée se trompe d’itinéraire et se demande pourquoi, tout à coup, plus personne ne respire. J’hésite quelques secondes à aller mourir toute seule aux toilettes pour éviter l’humiliation de demander à quelqu’un de me faire la manoeuvre d’Heimlich, ce qui me fera probablement éructer la fève en folie à travers la pièce et baver sur les 3 collègues dont je suis secrètement amoureuse. Je cède à la tentation de ne pas mourir, et mes prédictions s’avèrent parfaitement exactes. Je ne meurs pas. Je suis bien contente d’avoir démissionné et de ne jamais devoir revoir ces personnes.

– Dimanche dernier : Un mal de tête atroce me coupe le crâne en deux. Je suis tellement affectée que je ne peux même pas me lever de mon lit. Je cherche les symptômes de l’AVC sur Internet. Finalement, je suis seulement lendemain de veille. Je bois 3 L d’eau et survis, mais de peu. Je vous entends me demander : “Mais Lucie, qu’en est-il des gens riches et célèbres?” Eh bien oui, eux aussi passent proches de mourir de temps en temps.

La liste de Leonardo DiCaprio est un peu plus excitante :

– “Un grand requin blanc a sauté dans ma cage lorsque je faisais de la plongée en Afrique du Sud”. Un moniteur a tenté de lancer du thon dans la direction opposée pour attirer le requin. Le requin s’est bien fait avoir. Personnellement, j’aurais croqué Leo.

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– En 2009, il voit la turbine de son avion en partance vers la Russie exploser sous ses yeux. L’avion s’est posé d’urgence à New York et tout le monde a eu la vie sauve. L’histoire ne dit pas le niveau d’humidité du siège de Leo après l’incident.

– Leonardo DiCaprio, se sentant obligé d’avoir une vie plus excitante que tout le monde, a aussi sauté en parachute en tandem, ce qui a failli lui coûter la vie. Son parachute et celui de secours étant tous deux emmêlés, il raconte avoir passé de longues secondes à voir sa vie défiler devant ses yeux, avant d’être interrompu par son moniteur qui, après avoir enfin réussi à défaire le parachute, lui annonça qu’il allait probablement au moins se briser les jambes en atterrissant si vite.

La mort est donc présente partout, mais à des degrés différents de fun. Mais, le pire dans toutes ces anecdotes terrifiantes, ce n’est même pas la mort. C’est l’idée de passer proche, mais de rester vivant, et de ne plus être capable de s’occuper de soi-même, de son argent et de sa vessie. J’ai réfléchi à comment ça, ça pourrait m’arriver. Que voulez-vous, je suis très anxieuse et très peu occupée (parfois, je regrette d’avoir démissionné).

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– Je pourrais aller me faire retirer les dents de sagesse, mais alors que je suis anesthésiée, le dentiste arracherait une partie de mon cerveau accrochée après ma dent.

– Je pourrais manquer d’air en jouant à “Qui peut retenir son souffle sous l’eau le plus longtemps” dans mon bain.

– Je pourrais devenir tellement anxieuse que je n’arriverais plus à sortir de chez nous. Je me laisserais pousser la barbe et passerais mes jours et mes nuits à dessiner des graphiques sur les statistiques de ma propre mort. Je hurlerais sur les huissiers qui tentent de m’approcher pour que je paie ma facture de gaz. J’aurais besoin que quelqu’un s’occupe de mon chat.

Le Curateur public a, lui aussi, établi une liste des causes de l’inaptitude. Au top : maladies dégénératives, maladie mentale et traumatisme crânien. Toutes des choses qui peuvent arriver à tout le monde. À vous. À moi. À Leo.

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Tout ça pour dire, faites donc votre mandat de protection. Vous allez probablement encore faillir mourir 10 fois cette année, et si vous loupez votre shot, ce sont vos proches qui vont devoir se chicaner pour décider qui vous aimait le plus et devrait s’occuper de vous et… de votre chat.

“Il ne mange que des croquettes sans gluten, COMPRIS ?!”

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Remplir son mandat de protection, c’est gratuit avec le formulaire et le guide détaillé du Curateur public. Il faut se renseigner, en parler autour de vous et choisir votre mandataire. Pour plus d’information sur le mandat de protection, c’est par ICI!

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