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Rebonjour !
Voici la dernière partie de mon palmarès : les positions 5 à 1.
Apprécie.
- Le catalogue Sears
Messieurs, ne faisons pas l’autruche. Tous les gamins de mon âge ont déjà feuilleté le fameux catalogue Sears de leurs mères dans la section … sous-vêtements, EXACT ! J’te jure, questionne les hommes de ton entourage. Sears, sans le savoir, nous a filé un solide coup de main (merci! merci!) dans le domaine de la découverte de la sexualité. De jeunes femmes mannequins avec des courbes que les filles de nos âges n’avaient pas. Sans compter que le catalogue, aussi bizarre que peut être la situation, offrait de switcher rapidement à la section des jeux vidéo si jamais tu te faisais prendre dans ta chambre en pleine « lecture ». Reste que, ENCORE LÀ. C’était des images statiques croquées dans un moment nullement érotique. Pis, on va s’le dire, ce n’était pas juste des bobettes en dentelles rouge. Fucking parachute beige.
- Les chaînes embrouillées
Première des choses, la télévision de la fin du 20e siècle, c’était le câble. Pas de satellite, de PVR, de forfait de chaînes spécialisées et surtout pas de HD. C’était une panoplie de chaînes entre le 2 et genre le 48-49-50 de mémoire. T’avais également quelque chose de tout-nouveau-tout-chaud, le « CANAL INDIGO ». Ça c’était un nouveau service de télé-à-la-carte qui te permettait de payer pour des films en demande, y compris des films-de-foufounes-olé-olé. Quand tu payais, ça te débarrais les chaînes situées dans le 70-72 et 77. Si tu ne payais pas, ces chaînes te présentaient une image embrouillée avec des genres de vagues électroniques qui produisaient de la distorsion, cachant partiellement le véritable contenu. Tsé, un gars, c’est cave, right ? Encore plus quand il a 12 ans et qu’il doit étancher sa soif envahissante de femmes nues. Bin c’est ça, on s’installait devant l’écran cathodique devant une chaîne interdite pour essayer de voir quelque chose à travers ce capharnaüm d’organes génitaux pas clair. Honnêtement, c’était pratiquement impossible de distinguer ce qui se passait. Sauf que quand l’image stabilisait pour un bon 5 secondes pis que tu voyais de la grosse action en mauve-vert-bleu fluo, c’était NOËL CALISSE. Par contre, après un bon 15 minutes à essayer de savoir ce qui se passait dans l’image avec ta flûte en main, l’image stabilisait et ça arrivait que tu te rendais compte que c’était du gay porn. AHHH! MES YEUX !
« Bin là, y’avait surement des émissions de cul sur le câble », t’emportes-tu. Vrai qu’il y avait quelque chose qui s’appelait « Bleu Nuit ». Le samedi à minuit. Fouille-moi pourquoi, on écoutait souvent ça lors de sleepover entre gars ou pendant un party de sous-sol. Sauf que dans le jargon de l’industrie, Bleu Nuit, c’était du softporn. Encore, le mot est vraiment fort. Fallait t’attendes 15 minutes pour voir une demi-seconde de totons. En fait, y’avait pas mal plus d’action dans les vieux vidéoclips de Britney Spears et de Christina Aguilera.
- Télécharger des vidéos sur des sites de partages
Dans mon temps, ce qui était hot, c’était Napster, BearShare, Morpheus et KaZaA. Ça, l’ami, c’était les premiers sites de partage de fichiers numériques comme de la musique, des images et des vidéos. Alors, tu sais ce que l’on recherchait. Le concept est simple. Tu fais la recherche d’une vidéo avec des mots-clés vicieux. Tu identifies la vidéo d’un utilisateur qui semble compatible avec ta connexion. Tu choisis un fichier qui semble de qualité acceptable. Tu pars le téléchargement. Deux jours après tu reviens et tu peux écouter ta vidéo. No joke. Ça prenait des heures et des heures pour télécharger une vidéo de 8 minutes. Ça, c’est si tu n’arrivais pas pour constater que le téléchargement a planté à 89% en revenant de l’école après que tu l’as soigneusement débutée le matin. Même si tu réussissais à obtenir ton film, rien ne t’assurait de la qualité d’image (des fois c’tait plus embrouillé que les chaînes barrées) ou de l’authenticité du contenu (finalement c’était un bout d’American Pie). J’me rappelle que j’avais téléchargé un film complet qui s’appelait « Debbie Does Dallas ». J’pense ça avait pris 4 jours. Anyway, tout ce casse-tête infernal, sans compter que fallait que t’évites de te faire pogner aussi … l’ordinateur FAMILIAL, man.
- Le pauvre éventail de sélection
Un autre problème que les jeunes hommes qui découvrent la pornographie à l’époque actuelle ne connaîtront jamais : le manque de choix. Aujourd’hui, tu vas sur un site qui met environ 100 nouveaux clips par jour et qui classe sa bibliothèque malsaine en une trentaine de catégories différentes pour accommoder tous les goûts et préférences. Nous autres, c’était ce qui fonctionnait. LE VIDÉO MARCHE ? Fuck it, ça va être ça. C’t’une vidéo de 7 secondes d’une femme corpulente qui tape ses fesses flasques ? Bin coudonc, y’a juste ça. On prenait ce qui passait, que ce soit le catalogue Sears, les chaînes barrées, la vidéo trop courte et zéro excitante … on ne connaissait pas mieux.
- La haute planification et les stratégies élaborées
En bout de ligne, la consommation de pornographie au début de mon adolescence, c’était les limites de l’Internet et de la technologie. Nous étions les cobayes d’un instrument qui en était à ses premiers balbutiements et qui allait révolutionner le monde. Nous avons donc dû devenir rapidement d’astucieux planificateurs et de brillants stratèges pour contourner les nombreuses limites que nous imposait la porno en ligne du tournant du millénaire. Ne se branle pas qui veut quand il le veut, madame. Nous étions de fins renards, des prédateurs rusés qui attendaient patiemment le bon moment pour passer à l’action. Des espions, des caméléons, des agents secrets … des héros.
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Je ne dis pas que toi, génération plus jeune, tu n’as pas eu ton lot de petits pépins à gérer lorsque tu as découvert l’art de la performance solo. Cependant, prends ma parole, j’ai grandi avec les progrès de la technologie. L’époque actuelle, c’est la facilité d’être bombardé de matériel coquin avec ton Snapchat sur ton iPhone, ton Redtube sur ta tablette, ta webcam sur ton MacBook Pro dans ta chambre … chambre avec une porte munie d’un CRISSE DE LOCK, MON CHANCEUX.
Tu dois possiblement être encore prudent. Les parents restent des parents. Sauf que Dieu aura entendu notre souffrance et dans sa grande bonté, il a corrigé la situation pour toi.
De rien.
Portez-vous bien jeunes gens,
Le Moes, également ce dude-là.