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Cinq moments dans l’histoire où on a flirté avec l’anglais et le français

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Le débat au sujet du franglais est polarisant, il y a toujours deux camps: ceux qui l’aiment et l’adoptent contre ceux qui le détestent et en ont peur. Pour mieux comprendre la genèse de cette guerre sur la langue de chez nous, nous avons décidé de commencer par le commencement soit se plonger un dans un peu d’histoire.

Traité de Paris, 1763.

D’une part, le Traité de Paris met fin à la Guerre des Sept ans, un conflit armé international, mais c’est aussi le plus important document de notre histoire, car dans toute cette redistribution des cartes sur l’échiquier mondial qu’il engendre, le Canada devient une colonie britannique. En somme, il explique tout le reste: si la France n’avait pas cédé le Canada à la Grande-Bretagne, on n’aurait pas ce problème avec l’anglais. Et URBANIA n’aurait pas de dossier sur le franglais.

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Acte d’union, 1840.

L’Acte d’Union est à l’origine de notre complexe linguistique, mais revenons d’abord à ce qui a mené à lui: le rapport Durham. Dans son rapport publié en 1839, Lord Durham recommandait d’unir le Haut et le Bas-Canada afin que le français disparaisse de la province, car il était considéré comme un dérivé bâtard du français de France et la langue d’un peuple qui n’avait pas de culture. L’Acte d’Union est un moment dramatique pour la mentalité québécoise, car la légitimité du français est reniée et l’anglais devient la seule langue officielle.

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Les insolences du frère untel, 1960.

Ce livre est une attaque en règle contre le joual, le système d’éducation et les institutions religieuses, rédigé par le frère et professeur de philosophie Jean-Paul Desbiens, de son pseudo Frère Untel. Il est d’abord publié sous forme de lettres dans Le Devoir en 1959, puis relié l’année suivante. 120 000 copies seront vendues en quelques mois, un véritable succès. Les insolences de Frère Untel créent un véritable raz de marée au Québec. On peut notamment y lire que les élèves québécois «parlent joual parce qu’ils pensent joual, et ils pensent joual parce qu’ils vivent joual, comme tout le monde par ici. Vivre joual, c’est Rock’n Roll et hot-dog, party et balade en auto, etc…» Les autorités religieuses sont également furieuses et l’auteur est forcé de s’exiler à Rome.

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Speak white, 1967.

«Speak White» est d’abord une insulte raciste que les Anglos lançaient aux gens qui parlaient autre chose que l’anglais. Mais surtout, Speak White est un poème écrit en 1968 par Michèle Lalonde sur le sort des minorités (et des francophones). Il est devenu un texte phare pour les souverainistes. «Speak white !/Soyez à l’aise dans vos mots/Nous sommes un peuple rancunier».

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Loi 101 sur la charte de la langue française, 1977.

Trois ans après l’adoption de la Loi sur la langue officielle, la Loi 101 solidifie la place du français comme langue commune des Québécois dans le milieu de travail, dans l’affichage, à l’école, dans les loisirs. Partout. En 40 d’histoire, elle a été charcutée, émasculée, retouchée, mais après des siècles de dévalorisation du français, de domination de l’anglais et de tumulte linguistique, elle a enfin pu apaiser la société québécoise.

Et aujourd’hui, qu’en est-il?

Pour lire la suite du magazine spécial franglais: «Trois endroits où l’anglais n’a fait qu’une bouchée de la langue d’origine».

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