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Primeur: Le virus DelicatesSound est en marche
Le collectif hip-hop nous dévoile en primeur son premier album.
Si vous ne connaissez pas encore le DelicatesSound, ce collectif qui multiplie les projets depuis un an, vous n’aurez bientôt plus le choix. Regroupant au total 9 membres différents provenant de Québec et Montréal en passant par Saint-Jérôme, il est composé des MCs Wht Rice, Tony Hella, John Truth, Nicky Savage, Jay Sea et des producteurs Max Tone et Badmninto. La bande est complétée par Fou Hasard, artiste visuel derrière les pochettes du crew, et Mathieu Palmer aka Yung Bouddha, leur manager.
Ensemble, ils produisent un hip-hop moderne et cauchemardesque aux influences trap et punk, qui a peu été vu au Québec. Un son se situant entre le hardcore et le smooth, que vous aurez la chance d’explorer sur leur premier album collectif Deli 4s Hounds.
Nous les avons rencontré à l’occasion de la sortie de leur projet, afin de mieux comprendre la formule chimique derrière le virus DelicatesSound.
Qui est le DelicatesSound?
John Truth : C’est un collectif qui rassemble trap, rock et arts visuels : mais c’est surtout une bonne gang de chums qui veulent partager leur art.
Fou Hsrd : À base on est tous des gars qui faisaient des projets solos. Et on a trouvé que c’était plus simple finalement de faire ça ensemble. De profiter de l’aide et du feedback de tout le monde pour pouvoir présenter des projets plus complets, plus rapidement.
Jay Sea : On écrit tous pour les autres. Les sons viennent de partout et tout le monde participe comme il veut. C’est vraiment le free-for-all, une grosse carte blanche.
Nicky Savage : On a chacun notre couleur et on essaie de colorer les autres, et c’est ce qui donne notre style particulier.
Jay Sea : On pourrait être un cartoon haha!
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Vous semblez effectivement assez différents dans votre style. Qu’est-ce qui vous réunit ensemble exactement?
Jay Sea : Ce qui nous unit c’est l’envie de créer, et le plaisir d’avoir un matériau fini. Maintenant on prend de plus en plus de plaisir à bâtir nos trucs. Mais avant le plaisir c’était que tout le monde passe tour à tour sur le micro et qu’une fois la session finie, ça revolait de tous les côtés. C’est ça qu’on aime.
Nicky Savage : Si tu écoutes une toune du DelicatesSound, tu retrouveras pas la structure classique d’une chanson de groupe.
Badmninto : On se casse pas la tête pour avoir une unité sur la chanson. Tout le monde exprime ce qu’il a exprimé, et ensuite notre jeu c’est de trouver une place pour chacun sur la track. C’est ça qui fait des chansons aussi colorées.
Tony Hella : Ce qui nous rassemble c’est aussi notre ouverture d’esprit par rapport à la musique. Cette ouverture-là ça nous pousse à innover vers de quoi de nouveau à chaque fois.
«Ce qui nous unit c’est l’envie de créer, et le plaisir d’avoir un matériau fini.»
Vous avez tous ou presque sorti des projets solos avant cet album-ci. Racontez-nous comment s’est passée la conception en groupe de Deli 4s Hounds?
Badmninto : Le gros du travail a pas mal commencé en janvier, mais y a des tounes sur l’album qui ont été faites v’là un an. On avait déjà beaucoup de chansons en banque alors on a choisi ensemble les bangers qu’on avait envie de partager.
Wht Rice : Ça s’est beaucoup fait au travers de chilling. On se rencontrait, pis Nicky, Badmninto et Max droppaient un beat. Chacun écrivait de son bord, et ensuite on enregistrait. Des fois on bloquait, mais quelqu’un essayait quelque chose et ça donnait la piqûre à un autre, qui donnait la piqûre à un autre, etc. C’est comme ça que s’est transmis le virus.
Fou Hsrd : Étrangement, un truc qui a influencé aussi la production de l’album, c’est que Badmninto avait pas l’internet chez lui. Fak on n’avait pas le choix de tous se rencontrer là-bas si on voulait travailler. Ça a créé un sentiment de « maintenant ou jamais » qui a vraiment coloré la production de l’album.
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Par rapport à votre son, en écoutant vos chansons on l’impression de se retrouver dans un cauchemar. Pourquoi votre musique est aussi chaotique?
Nicky Savage : Parce qu’on crée la chanson au fur et à mesure, et c’est seulement après qu’on analyse ce qui s’est passé et qu’on organise le tout.
Badmninto : Notre but c’est qu’en écoutant la chanson et son chaos, tu ressentes ce qui s’est passé au moment de son enregistrement. On trouve que ça crée un lien privilégié avec l’artiste, comparé à d’autres chansons de groupe plus travaillées et organisées, mais moins organiques. Quand tu remarques plein de bruits et de nuances que t’avais pas entendus à la première écoute, je trouve que t’as plus l’impression de rentrer dans l’univers de l’artiste.
Et pourquoi est-ce que le DelicatesSound est un virus?
John Truth : C’est un virus parce que c’est contagieux.
Tony Hella : En fait c’est qu’on veut propager un nouveau son, comme un virus. Un peu comme un organisme étranger qui entre dans un écosystème, et qui veut contaminer le plus de gens possible.
Jay Sea : Le virus c’est aussi parce que comme on est un collectif qui a plusieurs projets solos, tu vas nécessairement finir par être accroché par au moins un de nous. Et ça, ça va t’amener à découvrir ensuite un autre membre, pis un autre, jusqu’à ce que tu te fasses avaler par le groupe entier.
Wht Rice : Bref, on dès que tu rentres dans l’engrenage, il est trop tard : tu es contaminé.
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L’unicité de chacune des membres du DelicatesSound les rend donc plus forts et dangereux. Et avec l’accumulation d’environ 6 projets solos déjà disponibles, en plus de la sortie de leur tout premier album en collectif, on peut dire que l’épidémie est déjà commencée.
Après tout, un take-over, ça s’organise.
Wht Rice : « On fait comme les Marvel. On a fait chacun nos films solos, pis là on fait le Avenger. »
Vous pouvez visionner le vidéoclip de Deli 4s Style juste ici.
Vous pouvez écouter le nouvel album du DelicatesSound sur toutes les plateformes de streaming ainsi que sur leur bandcamp.