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Cette semaine, en discutant de divers sujets d’actualité, j’ai fait la constatation suivante : toutes les nouvelles qui nous sont proposées par les médias ne servent qu’à consolider notre zone de confort collective et à définir les limites de notre soi-disant ouverture d’esprit. Rien ne me surprend plus, rien n’est vraiment nouveau, tout est attendu.
(Aviez-vous lu le 38e épisode?: La vie sans grand souci)
Je n’étais pas surpris d’entendre des commentaires comme ceux de Guy Fournier, ni plus étonné de la réponse de Pénélope McQuade. Ce débat a déjà eu lieu maintes et maintes fois. Rien ne sert d’en parler mis à part pour revalider ce qu’il faut en penser. L’opinion publique à ce sujet est très claire, logique et défendable : c’est Guy Fournier qui a tort et il n’est pas vraiment accepté et très rétrograde de penser autrement. Pourtant, monsieur Fournier devait bien savoir à quoi s’attendre en écrivant sa chronique, la même chose est arrivée au dernier qui a émis la même opinion par le passé.
D’ailleurs, je me demande même pourquoi nous appelons encore ça des nouvelles ou des sujets d’actualité. La télévision, les journaux et les blogues ne font que revisiter les mêmes thèmes encore et encore d’un angle même pas si différent de fois en fois.
Chaque année, en période de grands froids, il y aura une mention particulière aux sans-abris qui devront dormir dehors. En période de canicule, il sera question des personnes âgées qui risquent de mourir d’hyperthermie.
Régulièrement, il y a un athlète qui se fait prendre à consommer des produits dopants et un politicien qui est sous les projecteurs pour avoir abusé de son accès aux fonds publics. Quand ce n’était pas la commission Charbonneau, c’était les comptes de dépenses extravagants des élus pour leurs déplacements ou les publicités du gouvernement canadien octroyés à des amis qui avaient une entreprise de marketing. Je ne serais pas étonné que l’on découvre, après la construction, un autre domaine où l’humain aura été tenté d’en ramasser le plus possible pour soi. Ce sera alors la même nouvelle, mais avec des protagonistes différents.
Aussi, semblerait-il qu’il y a un conflit entre l’Israël et la Palestine qui est sur le point de se régler. Ah non, je me trompe, c’est statu quo depuis aussi longtemps que je puisse me rappeler.
En période d’élection, il y a les publicités qui incitent les gens à faire leur devoir de citoyen. Ne pas voter est mal vu si bien que le taux de participation est beaucoup plus grand dans les conversations que dans les statistiques. Imaginez-vous un instant comment belle serait la politique si le taux de participation était de 100%. Je me demande bien qui aurait été élu dans un tel contexte. Encore faut-il, pour que ça change le résultat, que tous ceux qui ne votent pas choisissent de voter pour le même parti.
Les exemples de nouvelles redondantes sont légion, si bien qu’il serait légitime de se poser la question suivante : qu’est-ce qui serait une nouvelle étonnante?
Vincent Lecavalier qui décide de venir jouer gratuitement à Montréal, simplement pour la passion du hockey et par fierté de jouer pour l’équipe de sa province.
Les compagnies pétrolières qui décident de baisser le prix du gaz à la pompe, car ils ont déjà atteint leurs quotas pour le trimestre.
Faire un reportage sur un tronçon de l’autoroute où il n’y a pas eu d’accident depuis plus de 50 ans.
Le témoignage d’une personne âgée qui nous rapporte l’excellent traitement de la part des employés de sa résidence et qui fait mention honorable de la qualité de la nourriture. Sûrement que ça existe.
Certes, de bonnes nouvelles nous sont rapportées de temps en temps, mais nous accordons beaucoup plus de place au mal, aux accidents, aux malheurs et la malhonnêteté. Sans doute parce qu’il est plus facile de consoler la population en montrant ce qui arrive de pire aux autres plutôt que de les inspirer avec la recette de ceux qui font mieux qu’eux.
Il est mission difficile d’empêcher les médias d’utiliser la recette éprouvée du sexe, du sang et des sports pour attirer l’attention. C’est vendeur et après tout, les infos sont une entreprise comme tout le reste. Tout est question de cotes d’écoutes et de ventes de publicité, mais de grâce n’appelez plus ces vieux sujets désuets des nouvelles.
Pourquoi présumons-nous que des exemples du meilleur, de ce qui peut nous inspirer vers le plus grand, auraient moins la cote aux heures de grande écoute?
Avec tous les malheurs que l’on nous montre, on a parfois tendance à oublier que les humains sont aussi extraordinaires.
David Malo
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À suivre la semaine prochaine: même heure, même poste!